Un arrêté interministériel, publié mardi 29 janvier au Journal officiel, abaisse de de 0,1 à 0,02 mg/kg la limite maximale en résidus (LMR) de chlordécone que doit respecter la viande bovine. Il maintient à 0,02 mg/kg la LMR pour les poissons et autres produits de la mer.
L'abaissement de cette valeur limite faite suite à la visite d'Emmanuel Macron aux Antilles en septembre 2018, durant laquelle le président avait annoncé la fixation de nouveaux seuils plus stricts conformes aux préconisations de l'Agence de sécurité sanitaire (Anses). Dans une note du 14 septembre 2018, cette dernière concluait que la concentration maximale en chlordécone dans la graisse permettant d'atteindre dans 97,5 % des cas des concentrations dans le muscle inférieures ou égales à 0,02 mg/kg était de 0,027 mg/kg. "Cette valeur sera retenue comme valeur de gestion pour les carcasses de bovins", indique le directeur général de l'alimentation dans une instruction du 29 janvier 2019 portant sur la campagne de contrôle des résidus de chlordécone pour 2019.
Le nouvel arrêté supprime en revanche dans la réglementation française les limites maximales applicables aux résidus de chlordécone dans les denrées alimentaires d'origine végétale et dans certaines denrées animales. Si ceux-ci restent soumis aux LMR fixées par le règlement européen 396/2005, l'Anses a recommandé, dans sa note, de passer de l'utilisation de la LMR à une logique de gestion fondée sur le principe Alara (fixation de teneurs aussi basses que raisonnablement atteignables) mis en œuvre pour les contaminants chimiques. En décembre 2017, l'Agence avait rejeté un abaissement des limites maximales de résidus (LMR), estimant plus pertinent de suivre des recommandations de consommation des aliments à risques.
Dans un communiqué commun, les ministères de l'Agriculture, de la Santé et de l'Outre-mer annoncent pour le début de cette année des études complémentaires sur les autres espèces animales que le boeuf : ovins, caprins, porcins, volailles. Un nouveau dispositif de contrôle harmonisé entre les deux îles antillaises sera mis en place en février, ajoutent-ils. Il prévoit un suivi rapproché des élevages dont les cheptels sont susceptibles de présenter un risque. "En parallèle, il a été décidé d'accroître de 30 % en 2019 le nombre de contrôles officiels pour garantir le respect des seuils de chlordécone dans les denrées, y compris sur le secteur informel, produits de la mer, viandes et végétaux", indiquent les trois ministères.