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Actu-Environnement

Cliiink : même les mauvais élèves se mettent à trier !

Il s'agit d'un dispositif qui récompense le geste de tri. Les emballages introduits dans des bornes connectées permettent d'obtenir des réductions dans les commerces aux alentours. Reportage à Grasse.

Reportage vidéo  |  Déchets  |    |  B. Clarke
Actu-Environnement le Mensuel N°386
Cet article a été publié dans Actu-Environnement le Mensuel N°386
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La loi du Grenelle de l'Environnement prévoyait d'atteindre 75 % de recyclage des emballages ménagers pour 2012. Force est de constater que cet objectif a du mal à être atteint, 68 % en 2017. Une solution innovante s'est développée en PACA, une région où le tri est le plus faible. Cela risque bien de changer car le dispositif Cliiink, mis en place par la startup française Terradona, permet de récompenser l'implication du trieur.

Tout commence par le verre

Le pays de Grasse a équipé ses bornes de tri pour le verre d'un système qui permet de comptabiliser les emballages introduits. Grâce à une carte magnétique personnalisée, chaque déchet trié permet de gagner des points. L'usager doit ensuite créer un compte sur le site Internet de Cliiink pour visualiser le nombre de points accumulés. Sur ce même site, l'usager va pouvoir choisir comment les utiliser pour obtenir des ristournes dans des commerces : de l'enseigne nationale au petit commerce de proximité. Un procédé gagnant-gagnant. Les usagers font un effort, ils sont récompensés et les commerces, eux, profitent d'une exposition sur le site qui va être vu par des milliers de personnes.

Comme le traitement des ordures ménagères résiduelles se paye à la tonne, pour l'instant, seul le verre est concerné par ce dispositif. En trois mois, le dispostif sur la communauté d'agglomération du pays de Grasse a permis de collecter cent tonnes de verre supplémentaires par rapport à l'année passée sur la même période. « Sur 2 500 tonnes de verre par an, c'est très important, sachant que le dispositif n'est pas encore très connu », précise Julien Jamet, directeur du service collecte du pays de Grasse.

Quant au coût d'installation du dispositif, il serait amorti par l'augmentation du tonnage des déchets valorisables et par la diminution du coût de mis en décharge ou en incinération.

« Une solution à développer en France et en Europe »

Plusieurs collectivités vont développer ce système. D'ici la fin de l'année, 600 000 habitants pourront en profiter. Mais Jean-Marc Toubiana, le président de Terradona ,voit plus loin que le déploiement en France, il vise l'Europe. « Les nouveaux objectifs de recyclage de l'Union Européenne sont importants et de très nombreux pays européens sont à la traîne... Nous avons une solution développée avec la recherche publique française, fabriquée en France. La république Tchèque, la Hongrie, la Pologne, l'Italie, l'Espagne, le Portugal sont en besoin et attendent des solutions ».

Réactions11 réactions à cet article

Dispositif "carotte" sans doute nécessaire dans une région où les mentalités en matière de protection de l'environnement sont, comment dire, quelque peu décalées, chacune de mes visites dans les Bouches-du-Rhône me le confirme.
Pour autant, plus globalement, pas sûr que ce soit une si bonne idée. Si pour épargner la planète, le citoyen-consommateur doit être récompensé, où seront les limites ? Dois-je être gratifié si je ne prend pas l'avion pour mes vacances, si je consomme une alimentation labellisée AB et locale, si je ne change pas de téléphone portable tous les 6 mois, si je troque des kilomètres de voiture contre des kilomètres à vélo, si je choisis des produits d'entretien éco-labellisés, etc. ?
Chacun doit savoir prendre, de son propre fait, un minimum de responsabilités vis-à-vis de la protection de l'environnement sans attendre une compensation financière en retour.

Pégase | 05 novembre 2018 à 13h19 Signaler un contenu inapproprié

Pour avoir vécu en PACA, je partage l'avis de Pégase sur le retard en matière de DD de cette région.

Plutôt que de miser sur l'éducation (scolaire et familiale !) ou sur une prise de conscience, même à retardement, on propose une carotte, permettant de re-consommer !!! (Un bon d'achat, c'est rarement pour autre chose qu'un ... achat ! Surtout comme dans l'exemple, il faut acheter 100€ chez Décath pour utiliser 10€ de réduc, si on n'est pas dans de l'incitation à la consommation). Dans un monde où la sobriété devrait être visée, certaines collectivités, conseillées par des vendeurs de vent (j'ai bossé quelques mois dans ce type de BE aux grandes idées) se font embarquer dans ce non-sens.

"Que les habitants se prennent au jeu () et comprennent l'intérêt" ... d'être acteur du développement durable, de la préservation de leur planète m'irait mieux !

Et pour compléter l'avis de Pégase sur "où seront les limites ?", sans même chercher dans d'autres domaines (transport...), juste en élargissant la zone géographique : je vis dans le Poitou, on ne me donne rien quand je collecte mon verre, pourquoi devrais-je continuer ???

Bien sûr, je vais continuer, parce que convaincu et mobilisé depuis longtemps, mais pour d'autres, pas certains du résultat quand ils auront l'impression que eux, ils n'ont pas eu la carotte, "c'est vraiment trop injuste, je boude les zécolos"...

Les bonnes pratiques se perdent beaucoup plus vite qu'elles ne se gagnent. Et encore plus avec ce genre d'initiative

Tombour | 05 novembre 2018 à 15h22 Signaler un contenu inapproprié

Bonjour à tous,
Tout d’abord merci Actu Environnement pour cette belle mise en lumière sur notre initiative.
Pour répondre à certains doutes et inquiétudes exprimés dans les commentaires, nous tenons à préciser que près de la moitié des usagers décide de reverser ses points à une association caritative plutôt qu’en bons d’achat. Par ailleurs, nous proposons plusieurs enseignes nationales car elles sont très plébiscitées par les usagers, mais un de nos buts premiers est bien la relance du commerce local avec la mise en avant des commerçants de proximité avant tout. Nous souhaitons en effet relancer les commerces des centre-ville et cela fait partie intégrante des ambitions de Cliiink. Enfin, nous avons pu constater les effets positifs engendrés par notre dispositif : certains usagers ne se contentent pas de trier leurs déchets personnels, mais vont même jusqu’à récupérer les déchets déposés dans la nature afin de les trier, et reversent par ailleurs leurs points à une association. Nous avons par exemple eu le cas d’un groupe scolaire ayant récupéré le verre dans les calanques de Marseille afin de récolter un maximum de dons pour La ligue contre le cancer. Pour conclure, Cliiink permet une augmentation de 20% du tri en moyenne. Si l'on se base juste sur l'exemple de la vidéo, 100 tonnes triées en plus sur Grasse, c'est l'équivalent de 50 tonnes de CO2 économisés, 60 000 litres d'eau et 70 tonnes de sable, soit une belle économie pour notre planète !
L'équipe Cliiink

Cliiink | 05 novembre 2018 à 17h58 Signaler un contenu inapproprié

Bonjour,
c'est au moins ça, il faudra des milliers et des milliers d'initiatives pour y arriver
cordialement
naphtes

naphtes | 05 novembre 2018 à 18h47 Signaler un contenu inapproprié

Seul le résultat compte, et sur le long terme si ça prend ce sera juste une évidence comme les consignes de mon enfance,
à l'époque quelqu'un a dit: "les Français sont des veaux"...
La carotte est très probablement une solution.

jakow29 | 06 novembre 2018 à 20h25 Signaler un contenu inapproprié

Je ne remets pas en question que cela puisse être une bonne incitation dans un pays où personne ne joue le jeu gratuitement, pour que cela devienne justement une évidence à la longue. Communiquer sur cette initiative c'est prendre le risque de perdre la dynamique que les autres régions ont déjà amorcée (désolé pour PACA mais c'est comme ça).
Et c'est aussi une bonne idée si le but est uniquement de favoriser le tri, je reviens à mon argument sur l'incitation à la consommation, mais là, je comprend qu'il s'agisse de remettre tout un modèle économique en question alors qu'il est bcp plus facile de faire du saupoudrage (éliminez la surconsommation et vous gagnez les 100 t / an, largement...) Bref.

Bien que j'ai toujours préféré la pédagogie et l'éducation mais concernant le tri des déchets, en 2018 (!!!), il est peut-être temps de passer au bâton plutôt qu'à la carotte : explosez la TEOM avec un engagement de suivi des charges réelles pour la collectivité en expliquant que ça ne baissera que si le tonnage hors tri baisse... Le risque étant (encore plus dans cette région, pour l'avoir constaté en Corse) que l'on retrouve plus de déchets dans la nature que dans les poubelles.

Des millions de personnes trient, covoiturent, etc. sans qu'on avoir besoin d'autre carotte que se dire qu'ils laisseront un monde moins dégoûtant aux prochaines générations que si ils ne le faisaient pas. Mais pour leur défense, c'est moins évident en PACA quand on vit entre Berre/Fos et Cadarache :-P

Tombour | 07 novembre 2018 à 16h04 Signaler un contenu inapproprié

Bonjour,
Je trouve que c'est une bonne initiative mais comment ces dispositifs font-ils pour identifier si le déchet introduit correspond bien à celui attendu svp ? Etant donné les avantages à cumuler les points on voit venir de loin les petits malins introduisant tout et n'importe quoi dans les bornes pour obtenir des points.
Merci.

Flo | 07 novembre 2018 à 22h15 Signaler un contenu inapproprié

Bonjour,
@Flo : Nous avons des capteurs internes détectant le matériau trié pour justement éviter toute fraude: si le matériau n'est pas le bon, pas de point ;)
@Tombour : Nous sommes d'accord avec votre constat, et c'est effectivement dommage que les français ne trient pas systématiquement d'eux-mêmes. Malheureusement ce constat est bien là, et les solutions de "baton" expérimentées par le passé en France n'ont jamais porté leurs fruits au niveau des résultats alors que notre solution d'incitation, oui (+20% d'augmentation du tri).
Je pense que vous n'avez pas compris que les 100 Tonnes ne sont pas annuelles, mais simplement en 1,5 mois et sur la zone de Grasse uniquement, depuis qu'ils ont mis en place le dispositif. A l'échelle nationale et à l'année, nous sommes dans des ordres de grandeur profondément différents : il y a quasiment 5 millions de tonnes de verre non-triées et jetées dans les ordures ménagères, et c'est ces 5 millions de tonnes de verre que nous entendons faire trier aux Français par la méthode de l'incitation.
Enfin, je précise que nous ne sommes pas uniquement sur la région PACA, mais dans près d'une dizaine d'agglomérations pour le moment, en constante augmentation (Cabourg, Lens-Liévin, Monaco, Grenoble etc....). Imaginez donc les milliers de tonnes de verre que nous permettrons de recycler à travers la France.
Et je vous rappelle que Cliiink incite aux dons aux associations caritatives et au développement du commerce local.
Bonne journée à tous !

Cliiink | 09 novembre 2018 à 12h09 Signaler un contenu inapproprié

Trop bien!!
Mais, si cela motive à faire le tri, il faut qu'il motive à bien le faire:
Dans la vidéo, madame met du verre avec un couvercle en métal, où il était sensé de faire le tri de verre seulement (on enlève les couvercles avant de mettre le verre, non?)
Comme quelqu'un l'a déjà dit dans les commentaires ci-dessus : "comment ces dispositifs font-ils pour identifier si le déchet introduit correspond bien à celui attendu svp ? Etant donné les avantages à cumuler les points on voit venir de loin les petits malins introduisant tout et n'importe quoi dans les bornes pour obtenir des points."!!!

Mi | 13 novembre 2018 à 14h27 Signaler un contenu inapproprié

Le consommateur, lorsqu'il achète le produit, achète aussi l'emballage. Ce faisant, le consommateur devient donc aussi propriétaire de l'emballage.

La vertueuse doctrine aboutissant à culpabiliser le propriétaire de l'emballage en l'obligeant à "payer" pour l'élimination de son "déchet" a atteint sa limite et le résultat est bien loin de satisfaire.

Lorsqu'un emballage est ensuite réutilisé (recyclé) à des fins lucratives, il ne paraît ni anormal ni inéquitable de récompenser le propriétaire, non seulement pour son travail de tri, mais aussi en raison de la simple mutation de sa propriété.

Un emballage recyclable n'est pas un déchet "stricto sensu" (n'étant pas jeté), mais un matériel transformable susceptible de générer du profit et des emplois.

Mes sincères encouragements et souhaits de parfaite et contagieuse réussite à Cliiink pour cette belle initiative.

Euplectes

Euplectes | 14 novembre 2018 à 15h35 Signaler un contenu inapproprié

Bonjour,

@Mi : Merci à vous pour votre enthousiasme :) Comme répondu plus haut dans les commentaires, notre box Cliiink permet la qualification du matériau trié : si ça n'est pas le bon matériau, l'usager n'obtient aucun point. De fait, pas de risque de fraude !
Pour ce qui est du couvercle, tout dépend du matériau de celui-ci ainsi que les consignes de tri locales (cf l'extension des consignes de tri) qui varient selon votre localisation.


@Euplectes : Un grand merci pour votre enthousiasme ! Vous offrez une vision tout à fait pertinente du cycle du déchet, qui nous parle beaucoup. N'hésitez pas à suivre l'aventure Cliiink :)

Cliiink | 16 novembre 2018 à 15h50 Signaler un contenu inapproprié

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