La condamnation de l'Etat néerlandais en 2015 pour insuffisance dans sa politique de lutte contre les changements climatiques avait constitué une première historique. La Cour d'appel de La Haye vient de confirmer, mardi 9 octobre, le jugement de première instance. Cette décision est prononcée au lendemain de la publication du rapport spécial du Giec sur le réchauffement climatique à 1,5°C qui insiste sur l'urgence de réduire les émissions de gaz à effet de serre.
"Le changement climatique est un grave danger. Tout report des réductions d'émissions exacerbe les risques liés au changement climatique. Le gouvernement néerlandais ne peut pas se cacher derrière les émissions d'autres pays. Il a le devoir indépendant de réduire les émissions de son propre territoire", a déclaré la présidente de la juridiction Marie-Anne Tan-de-Sonneville.
"Nous avons gagné sur chaque point. C'est une très bonne explication de l'urgence qui est nécessaire et du fait que les pays industrialisés devraient réduire de 25 à 40% leurs émissions de CO2", a déclaré Marjan Minnesma, directrice de la campagne de l'association Urgenda qui avait porté l'affaire devant les tribunaux au nom de 900 citoyens néerlandais.
Cette décision a une portée bien plus large que celle des seuls Pays-Bas puisque le raisonnement tenu par la Cour est susceptible de s'appliquer à tous les pays du monde, relève la Fondation européenne pour le climat. Or, les décisions de justice mettant en cause les Etats pour carence dans leur politique climatique se multiplient. Selon un rapport de la London School of Economics de 2018, plus de 1.000 recours climatiques auraient été formés. Tel est le cas du People's Climate Case, action en justice intentée par dix familles d'Europe, d'Afrique et du Pacifique, contre les institutions de l'Union européenne pour insuffisance de leur politique climatique.