Ce jeudi 10 janvier, le ministère de la Transition écologique, l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (Ademe) et Citeo ont lancé un appel à manifestation d'intérêt (AMI) pour mettre en place des solutions de collecte d'emballages et de papier innovantes. "Des applications incitant à trier en contrepartie de micro gains, coupons de réduction, avantages en nature, dons à des associations se multiplient", rappelle Citeo. Plusieurs dispositifs de ce type ont été présenté au ministère à l'occasion du lancement de l'AMI : b:bot, Lemon Tri, Cliiink.
Aujourd'hui, l'éco-organisme en charge des filières de responsabilité élargie du producteur pour les emballages ménagers et les papiers envisage de s'appuyer sur ces outils en complément de la collecte sélective mise en place par les collectivités. Mais avant d'étendre leur déploiement, "ces modèles (…), méritent d'être expérimentés plus en profondeur, complétés et évalués", explique-t-il. C'est l'objectif assigné à cet AMI.
Cibler les territoires sous-performants
Moins de la moitié des Français trient systématiquement leurs emballages. Ce chiffre est bien trop faible pour tendre vers le recyclage de l'ensemble des plastiques en 2025, comme le souhaite le gouvernement. Les expérimentations qui seront soutenues doivent "compléter le dispositif de collecte existant pour être plus performant", explique Marc Cheverry, directeur Economie circulaire et déchets à l'Ademe. Pour aller plus loin en matière de collecte, le ministère mise sur la sélection de dispositifs innovants qui encouragent et facilitent le geste de tri, explique le ministère. "Il faut trouver les solutions les plus efficaces possibles et au plus près des territoires", estime Brune Poirson, secrétaire d'Etat à la transition écologique.
L'AMI cible en priorité les territoires aux faibles performances de collecte, essentiellement les centres urbains denses, l'habitat collectif, les collectivités touristiques, ou encore les territoires ultra marins. Ceux-ci pourront tester "grandeur nature" de nouvelles solutions. L'objectif est de sélectionner une vingtaine de projets portés par des collectivités, mais aussi des entreprises, des associations, ou des bailleurs sociaux.
"Les projets pourront revêtir une dimension solidaire", indique le ministère. Dans ce cadre, "les tonnages supplémentaires récoltés dans ce cadre solidaire seront convertis en dons reversés à des associations locales ou nationales". Les initiatives solidaires "seront valorisées", explique Citeo qui organise l'AMI.
Jusqu'à 250.000 euros d'aide par projet
L'éco-organisme donne quelques exemples de dispositifs éligibles : compteurs, applications numériques innovantes d'aide à la consommation et au tri, des jeux / dispositifs de retour d'emballages, dispositifs de récupération et/ou de reconnaissance des objets, plateformes collaboratives, ou encore théorie comportementale. Il peut aussi s'agir d'opérations ciblées de promotion du geste de tri sur des personnes peu mobilisées. "Les projets présentés devront permettre de collecter des tonnes dans les neuf mois suivant la signature de la convention", précise le cahier des charges.
"A travers cet appel à manifestation d'intérêt, Citeo double son accompagnement financier dédié à la collecte innovante", explique Citéo. L'éco-organisme consacrera 6 millions d'euros sur la période à la collecte innovante. Jusqu'à maintenant il s'était engagé à financer des projets à hauteur de 3 millions d'euros à Paris, Marseille et Besançon. Chaque projet retenu pourra être soutenu jusqu'à 200.000 euros. Ce montant plafond passe à 250.000 euros lorsqu'une cause solidaire est associée.
Les dossiers doivent être déposés avant le 10 avril 2019, pour la première vague de sélection, puis avant le 10 août 2019 et le 10 janvier 2020. Les porteurs de dossier qui envisagent de candidater aux deux dernières sessions doivent présenter succinctement leur projet en avril 2019.