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Actu-Environnement

Commission de suivi hydrologique : quelles seront les mesures prises pour anticiper la sécheresse ?

Lors de la dernière réunion de suivi hydrologique, l'accent a été mis sur les risques d'augmentation des sécheresses pluriannuelles et les pistes pour y faire face. Reste désormais à voir les orientations qui seront prises par le gouvernement.

Eau  |    |  D. Laperche

Quelles seront les décisions prises à la suite de la dernière commission de suivi hydrologique ? La question reste pour l'instant entière. Devant les signaux annonciateurs d'une possible sécheresse, le gouvernement a réuni la commission de suivi hydrologique, le 14 mai. Il a indiqué qu'il souhaitait sensibiliser tous les usagers de l'eau à la situation et les inciter à une gestion économe de la ressource en eau.

Cette commission existe depuis juillet 2010. Elle est un lieu d'échange et d'information sur la situation hydrologique en période de déficit prévisible ou constaté des précipitations. Elle permet de recueillir les avis et propositions des différents acteurs concernés sur les mesures préventives ou compensatrices.

Une recharge des nappes insuffisante

Lors de ce dernier rendez-vous, la commission a pu accéder à la présentation de différents indicateurs sur l'état de la ressource, selon un de ses membres. Le Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM) a ainsi fait un point sur la situation des aquifères. Ce début mai marque en effet la fin de la période habituelle de la recharge des nappes d'eau souterraine. Et la situation ne serait pas satisfaisante pour cette période, selon le BRGM. "Les niveaux des nappes se situent généralement autour ou en-dessous des moyennes à cette époque de l'année", a-t-il indiqué dans son bulletin de situation du 1er mai.

Globalement, la recharge a été inférieure à celle de 2018. Cette situation reflète de faibles précipitations et parfois tardives durant l'automne et l'hiver. Dans certains secteurs toutefois, les pluies du début du mois d'avril ont permis de stabiliser les niveaux autour de la moyenne. C'est le cas des nappes alluviales des secteurs amonts et côtiers de la région Provence-Alpes-Côte-d'Azur, des nappes du centre du bassin parisien et les nappes crayeuses du bassin Artois-Picardie et de Seine-Normandie.

"Certains secteurs n'ont toutefois pas enregistré de recharge pendant la période hivernale, notamment en Normandie, en Ile-de-France, en Bourgogne et en Auvergne-Rhône-Alpes", pointe le BRGM. Les niveaux sont inférieurs aux moyennes mensuelles particulièrement pour la nappe sud de la plaine d'Alsace mais également les nappes des alluvions et cailloutis de Bourgogne et des alluvions et des couloirs fluvioglaciaires du Rhône amont et la nappe des calcaires jurassiques du Berry.

Augmentation des risques des sécheresses pluriannuelles

Parmi les exposés des scientifiques présentés à la commission, Les risques d'augmentation des sécheresses pluriannuelles ont été évoqués, avec une hausse des précipitations extrêmes, de l'évaporation ainsi que de la durée de la sécheresse des sols comme des cours d'eau, selon un de ses membres. Dans le même temps, les chercheurs prévoient une réduction des événements pluvieux. Ainsi à la fin du siècle, la durée des sécheresses pour les nappes pourrait être environ deux fois plus importante avec le scénario dans lequel nous nous orientons, ce qui aboutirait à + 4.5°C en France, qu'avec le scénario à + 2°C.

11 départements concernés par, au moins, un arrêté sécheresse

Plusieurs départements ont déjà initié des actions pour essayer de préserver leurs nappes. Dans 17 d'entre eux des mesures ont été imposées par les préfets : 11 sont concernés par au moins un arrêté limitant certains usages de l'eau, dont deux pour des niveaux supérieurs d'alerte : l'un d'alerte renforcée (Pyrénées-Orientales) et l'autre (l'Indre) en crise. Dans six départements, au moins un arrêté a été pris demandant des mesures de vigilance : une information et incitation des particuliers et des professionnels à faire des économies d'eau.

Parmi les solutions avancées pour faire face à cette sécheresse figure la construction des barrages.

Si les scientifiques ont indiqué que les retenues permettaient d'écrêter les crues et soutenir les usages durant les sécheresses, ils mettent également en garde sur le fait qu'elles ne pourront pas être utilisées partout. Ils pointent également le risque de maladaptation que cette solution pourrait représenter. Si un usage important de l'eau, en période de pénurie, est maintenu grâce aux barrages, cela pourrait conduire à une augmentation importante des sécheresses hydrologiques. Dans ces conditions, selon eux, ces aménagements permettraient de réduire la sécheresse agronomique de 10 %, mais conduiraient à une augmentation nette de l'intensité des sécheresses hydrologiques jusqu'à 50 %. Selon eux, les économies d'eau devront être privilégiées, tout comme la lutte contre l'imperméabilisation des sols et l'infiltration de l'eau de pluie en ville. Autre mesure : éviter la compaction des sols, favoriser les cultures avec des enracinements profonds, augmenter la matière organique des sols et favoriser l'agroforesterie.

"Les Assises de l'eau lancées par le gouvernement, par ailleurs en cours, rassemblent les acteurs du monde de l'eau afin de trouver des solutions concrètes qui permettront aux territoires d'assurer une gestion durable de la ressource en eau, dans ses composantes écologiques et socio-économiques", a indiqué le gouvernement. Le dernier comité de pilotage de la seconde partie des Assises de l'eau devrait se dérouler en juin.

Réactions2 réactions à cet article

Amis citoyens, amis ingénieurs, amis scientifiques, réfléchissons: On évoque l'impérieuse nécessité d'économiser l'eau, et on veut organiser l'économie de l'eau: je suis bien d'accord.

Mais écartons nous un court instant de nos logiciels de dans ce court instant, redevenons logiques.

Pour économiser l'eau, faut-il encore...disposer d'eau, et la Déesse de la pluie se montre actuellement très parcimonieuse.
Il devient donc logique de chercher à se réserver de l'eau pour tous usages et pour ce faire, il n'y aurait pas d'autre moyen que de la stocker, ne serait-ce que pour traverser un mauvais cap.

Il n'y aurait donc pas lieu à rejeter la mise en place de nouveaux barrages, éventuellement équipés pour produire de l'énergie "propre", ou à tout le moins, de s'occuper à maintenir, entretenir, réparer, équiper les barrages existants, du plus petit jusqu'au plus grand.

L'idée de stocker l'eau de pluie est encore combattue au nom du péremptoire concept de la "restauration de la continuité écologique des cours d'eau", et je sais qu'il est à craindre qu'une nouvelle "vague épidémique" survienne, la destruction pure et simple des barrages de toutes dimensions s'avérant bien moins coûteuse que leur aménagement, qui devrait concilier et satisfaire au regard de la loi, continuité écologique, préserver la ressource en eau, prévenir les inondations en vallée inférieure, préserver, conserver et créer des zones humides et des écosystèmes avec leurs populations dédiées.

(...)

Euplectes | 20 mai 2019 à 14h20 Signaler un contenu inapproprié

(...)

Ce n'est pas, à mon avis, en supprimant les retenues échelonnées sur nos cours d'eau, construites au cours des siècles passés, que l'on améliorera la ressource en eau et la pluralité des écosystèmes Ce n'est pas en précipitant l'eau de pluie vers la mer que l'on diminuera le risque éventuel de pénurie générale d'eau non salée.

Bien à vous,

Euplectes

Euplectes | 20 mai 2019 à 14h29 Signaler un contenu inapproprié

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