"Interdire de façon dogmatique le mélange des déchets organiques reviendrait donc à condamner le compostage des boues [issues des stations d'épuration], voire le principe même de leur retour au sol, s'inquiètent dans un communiqué commun des associations d'élus et des professionnels de l'assainissement ainsi que de la valorisation organique. "La seule alternative serait alors de les incinérer, ce qui aurait un impact significatif sur le prix des services d'eau".
A l'origine de leur mobilisation : la présentation du volet agricole de la Feuille de route économie circulaire (Frec) au Salon de l'agriculture. Le document décline des mesures pour encourager les boucles vertueuses au sein du monde agricole ainsi qu'avec d'autres acteurs.
Pour ce qui concerne les boues issues des stations d'épuration, si le document reconnaît le rôle que jouent les agriculteurs dans le recyclage des déchets organiques des territoires, il pointe également que ces matières peuvent contenir des contaminants tels que des éléments traces métalliques, des résidus de médicaments, des agents microbiologiques, du plastique ou du verre.
"Ces contaminants sont susceptibles de polluer de façon irréversible les sols agricoles et de menacer la production agricole. Il est donc important de veiller sur la qualité - la valeur agronomique et l'innocuité - de ces matières issues du recyclage", indique la Frec. Seules les filières vertueuses qui collectent les biodéchets, triés à la source et les traitent sans mélanges, sont garantes de la qualité du fertilisant".
Un socle pour réglementer les contaminants à venir
La Frec prévoit au sein "d'un pacte de confiance" de permettre de définir les conditions de la valorisation des matières et des déchets organiques sur les sols agricoles. "Un socle commun réglementant les principaux contaminants des matières organiques d'origine résiduaire sera établi", indique le document. La feuille de route souhaite également mettre en place des sorties du statut des déchets adaptées notamment pour les matières fertilisantes et les supports de la culture de qualité mais hors les boues des stations d'épuration.
Les associations d'élus et des professionnels demandent quant à eux "à ce que cette filière, qui produit des matières fertilisantes de qualité (normalisées, hygiénisées), soit au contraire encouragée".