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Résultats décevants pour la COP 25 à Madrid

Le ralentissement de l'ambition climatique s'est confirmé à la COP 25. Malgré deux semaines de négociations, les États n'ont pas réussi à se mettre d'accord pour rehausser leurs ambitions avant la COP 26 et pour définir les règles du marché carbone.

Gouvernance  |    |  F. Roussel
Résultats décevants pour la COP 25 à Madrid

La COP 25, organisée par le Chili à Madrid, ne restera gravée dans les mémoires que pour un seul fait : sa longueur record. Face aux faibles niveaux d'ambition obtenus après deux semaines de négociations, le Chili a prolongé de 42 h les débats. Il a même confié ces négociations « bonus » à la ministre de l'environnement espagnole Teresa Ribera. Selon l'analyse de la Fondation pour le climat, ce passage de relais a été salvateur et a permis d'aboutir à un « accord a minima » pour aborder « avec espoir » l'année 2020. « Le soutien héroïque de la ministre espagnole au cours des dernières heures, a permis d'obtenir le résultat minimum nécessaire pour bien aborder 2020, l'année où l'action climatique compte », commente Laurence Tubiana, directrice générale de la Fondation pour le climat et architecte de l'Accord de Paris.

L'ambition en perte de vitesse

Les deux semaines de négociations ont surtout été marquées par des dissensions fortes entre les pays. « Partout dans le monde, nos concitoyens se mobilisent pour porter ce message d'urgence à agir. Malgré cela, l'ambition n'a clairement pas suffisamment été au rendez-vous dans la décision finale de la COP 25 », réagit Élisabeth Borne, ministre française de la Transition écologique. « L'urgence de la bataille climatique n'est plus une priorité partagée par tous les pays », complète Brune Poirson, secrétaire d'État.

Comme attendu, les États-Unis, le Brésil et l'Australie ont tout fait pour saper la dynamique. Mais le plus gênant vient du Canada, du Japon, de la Chine et de l'Inde, qui n'ont pas été à la hauteur pour contrer ces pays. L'Union européenne, à elle seule, n'a pas réussi à faire basculer le leadership du côté de l'ambition.

Résultat, le texte de la décision finale de la COP 25 « réaffirme avec une vive inquiétude la nécessité urgente de combler l'écart important entre l'effet global des efforts d'atténuation des Parties en termes d'émissions annuelles mondiales de gaz à effet de serre d'ici 2020 (…) », en même temps qu'il « souligne l'urgence d'une ambition renforcée afin d'assurer les efforts d'atténuation et d'adaptation les plus élevés possibles de toutes les Parties ». Mais rien n'oblige les Parties à soumettre des contributions nationales (NDC) améliorées en 2020.

Le marché carbone sans règle du jeu

Les négociateurs ne sont pas non plus parvenus à un résultat sur les marchés du carbone et l'article 6 de l'Accord de Paris. Au cours des dernières heures de négociation, plus de 30 Gouvernements se sont ralliés aux « principes de San Jose » dans le but de préserver l'intégrité des règles du marché du carbone et d'éviter les failles et la capacité de double comptabilisation des crédits. « L'essentiel étant de ne pas accepter un accord qui aurait affaibli l'Accord de Paris, les Parties ont convenu de reporter la décision à 2020, afin de se donner de meilleures chances d'aboutir à une décision ambitieuse et préservant l'environnement », justifie la France. L'examen des règles de mise en œuvre de l'article 6 est, dès lors, reporté à la session des organes subsidiaires de juin 2020.

De même, les négociations sur les tableaux de rapportage du cadre de transparence sous l'Accord de Paris, sont reportées à la session de négociation de juin 2020. Ce système de rapportage constitue le socle de l'Accord de Paris, devant assurer la transparence des émissions et des avancées des pays dans la mise en œuvre de leurs engagements.

Les pertes et dommages toujours à la recherche de financements

En matière d'indemnisation des pertes et dommages générés par les changements climatiques (article 8 de l'Accord de Paris), les pays ont choisi de mettre en place, d'ici 2020, un groupe de travail chargé de définir un plan d'action pour faciliter la compilation et le partage d'informations sur les financements disponibles pour prévenir les risques climatiques et y faire face, notamment en clarifiant le rôle du Fonds vert pour le climat.

Ce « réseau de Santiago » est établi pour mener plus de travaux sur la mise en œuvre afin de minimiser, d'éviter et de récupérer des pertes et dommages. « Cela constituait une demande forte de la part des pays vulnérables, et il était important d'y répondre », commente la France. « Cependant, le texte final est plus faible que la version précédente » qui a circulé pendant les négociations, précise la Fondation pour le climat.

Un fléchage des financements

“ L'essentiel étant de ne pas accepter un accord qui aurait affaibli l'Accord de Paris, les Parties ont convenu de reporter la décision à 2020, afin de se donner de meilleures chances d'aboutir à une décision ambitieuse et préservant l'environnement. ” La France
Les Parties ont réussi à s'accorder sur les orientations à donner au Fonds environnemental mondial, au Fonds d'adaptation ainsi qu'au Comité permanent des finances. Les discussions n'ont, en revanche, pas abouti sur le point d'agenda concernant la finance de long terme au-delà de 2020. Les orientations à donner au Fonds vert pour le climat ont également fait l'objet de nombreuses discussions.

L'accord final de la COP 25 « exhorte » à accroître le soutien des pays développés et des autres pays en mesure de le faire, ainsi que des organisations privées et non gouvernementales, des fonds et d'autres parties prenantes. Mais il invite uniquement le Conseil du Fonds vert pour le climat (GCF) à continuer à fournir des ressources pour les pertes et dommages, regrette la Fondation pour le climat. « La COP 25 n'a pas créé un nouveau mécanisme de financement spécifique aux pertes et dommages, regrette Oxfam. À la place, les pays ont convenu de créer un nouveau groupe d'experts sur le financement des impacts climatiques irréversibles et demandent au Fonds vert pour le climat de se saisir de cette question. Mais sans financement nouveau et supplémentaire, cela laisse les personnes les plus vulnérables du monde bien démunies face aux effets croissants de la crise climatique. »

Une voix pour les océans et la biodiversité

L'accord final signé reconnaît l'importance d'une action plus rapide et plus forte pour réduire les risques climatiques, notamment à l'appui des derniers rapports spéciaux du GIEC. Il souligne le besoin de traiter les enjeux de perte de biodiversité et de changement climatique de façon intégrée. Il annonce l'organisation d'un dialogue sur l'océan et le changement climatique ainsi qu'un dialogue sur les terres et l'adaptation. « Cette meilleure prise en compte de la biodiversité et du rôle de l'océan sont des messages positifs pour 2020, notamment pour avancer à la fois sur la COP 26 Climat et la COP 15 Biodiversité », commente la France.

Cap vers la COP 26

Le mauvais résultat de la COP 25 laisse reposer tous les espoirs sur la COP 26 qu'accueillera le Royaume-Uni à Glasgow en novembre 2020. « Londres et Rome devront déployer tout leur arsenal diplomatique, économique et financier pour remettre le monde sur les rails en 2020 », estime la Fondation pour le climat. Certains observateurs restent néanmoins optimistes : « Le mouvement citoyen, qui appelle à l'action, prend de l'ampleur et gagne en influence. De jeunes militants plaident pour un futur plus sûr et font preuve d'un leadership qui manquait cruellement jusqu'à maintenant », remarque l'ONG Oxfam. Il est plus important que jamais pour les citoyens du monde entier, de maintenir la pression sur leurs gouvernements pour qu'ils passent sans plus tarder à l'action et réduisent leurs émissions. La voie ouverte par l'Accord de Paris n'a pas encore tout à fait disparue, mais il n'y a plus de temps à perdre », conclut Armelle Le Comte, responsable du plaidoyer climat pour Oxfam France.

Réactions10 réactions à cet article

La COP 21 avait accouché d'un accord certes global mais sans réelle effectivité juridique. Il avait le privilège d'être là et de constituer une grande avancée mais Il n'a été entouré que d'un écran de fumée médiatique à des fins politiques. 4 ans après, les faits sont là: peu d'avancée dans des domaines importants comme la pollution de l'air intérieur et extérieure et la "gouvernance environnementale" reste bloquée, poussant la société civile dans l'incompréhension et ..la colère. Ces facteurs sont défavorables à la démocratie verte du XXIème siècle. Il serait souhaitable de réfléchir avec cohérence à une autre forme de gouvernance...

juris eco conseil | 16 décembre 2019 à 09h32 Signaler un contenu inapproprié

Comme les 24 premières COP n'ont conduit à un aucun accord (sauf l'accord surréaliste de la COP21 qui fut un accord bidon) , il était évident que la COP25 allait se terminer sans rien.

Pour son développement social et économique, la Chine a besoin d’une électricité pilotable et compétitive, et elle a construit et continuera à construire des centrales à charbon et à gaz jusqu’en 2030, comme elle l’avait annoncé à la COP21. En fait, les PED ont bien compris que leur développement économique et social est basé sur une électricité pilotable, compétitive, donc produite par des centrales à charbon ou à gaz. C’est pour cela que ces COP ne servent à rien, si ce n’est à faire délirer des idéologues radicaux, des politiques, et des fonctionnaires.

Quant à la tendance au réchauffement, elle n’est que d’environ +0,1°C/décennie depuis près de 20 ans, malgré une inflation de nos émissions de CO2, ce qui confirme qu’il n’y a aucune corrélation, donc aucune relation de causalité, entre nos émissions et les variations de température.

jipebe29 | 16 décembre 2019 à 11h44 Signaler un contenu inapproprié

@juris eco conseil
Démocratie verte ? Ce sont 2 termes antinomiques. L’écologisme conduit, et cela se constate régulièrement, à plus de coercition, plus de taxes, plus de normes et de règlements contraignants, et une volonté de contrôler les citoyens, y compris dans leur sphère privée, et diriger nos sociétés démocratiques vers un totalitarisme vert qui a déjà, en partie, sa Police de la Pensée.

jipebe29 | 16 décembre 2019 à 16h50 Signaler un contenu inapproprié

@Jibepe29
«Quant à la tendance au réchauffement, elle n’est que d’environ +0,1°C/décennie depuis près de 20 ans, malgré une inflation de nos émissions de CO2, ce qui confirme qu’il n’y a aucune corrélation, donc aucune relation de causalité, entre nos émissions et les variations de température.»

Complètement faux. Des chiffres balancés sur internet sans aucune source… Comme d'habitude...

La mienne de source, c’est le GIEC (Climate Change 2014 Synthesis Report Summary for Policymakers), à la page 1… je vous conseille de le lire, ça vous ouvrira peut être un peu les yeux.

«The globally averaged combined land and ocean surface temperature data as calculated by a linear trend show a warming of 0.85 [0.65 to 1.06] °C 2 over the period 1880 to 2012, when multiple independently produced datasets exist».

Vous parlez d’idéologues radicaux, vous semblez en être un avec vos chiffres sans sources de climatosceptiques…

« It is extremely likely that more than half of the observed increase in global average surface temperature from 1951 to 2010 was caused by the anthropogenic increase in GHG concentrations and other anthropogenic forcings together»

pulsar | 16 décembre 2019 à 17h49 Signaler un contenu inapproprié

jipebe29: encore climatosceptique ? la Planète va se charger de vous ramener sur terre et très vite! Il est évident qu'il n'y a plus rien à attendre de personne. Continuons donc comme si de rien n'était et voyons un peu ce que l'avenir nous réserve, car les populations , à défaut de leurs dirigeants, ont bien compris où l'économie débridée les conduisait. Il faut s'attendre à des révoltes qui seront dramatiques de peuples entiers dont plus rien n'endiguera la colère.

gaïa94 | 16 décembre 2019 à 17h52 Signaler un contenu inapproprié

Une énorme erreur s’est glissée dans mon précédent message.
En effet, jipebe29, vous avez raison, le réchauffement n’est que d'environ +0,1°C/décennie. Je m’excuse. J’avais lu (rapidement) 1980 au lieu de 1880 dans le rapport de l’IPCC.
Il est quand même admis que les variations de température sont en partie causées par les émissions de gaz a effet de serre anthropiques.

pulsar | 16 décembre 2019 à 19h13 Signaler un contenu inapproprié

Enfin un rayon de soleil vient transpercer la spirale obscurantiste dans laquelle les sectes et en particulier le GIEC était en train de précipiter la planète s'aperçoivent, il n'est jamais trop tard, qu'on les a floués et roulés dans la farine. Espérons que les autres suivront et ouvriront les yeux. Arrêtons de gaspiller des centaines de milliards en pure perte pour les utiliser de façon plus rationnelle pour permettre à l'humanité de s'adapter à son milieu de façon harmonieuse et non plus le contraire. Ça s'appelle la lutte pour la vie, "the struggle for life"

glaudius92 | 19 décembre 2019 à 22h24 Signaler un contenu inapproprié

@pulsar
"Il est même admis que les variations de température sont en partie causées par les émissions de gaz a effet de serre anthropiques."
Peut-être, mais il s'agit de croyances idéologiques et non de preuve scientifique. Il n'y a aucune preuve scientifique que le CO2 en général et anthropique en particulier aient une action mesurable sur la TMAG (température moyenne annuelle globale). D'autant que nos émissions de CO2 ne sont que de 4% du total des émissions (AR5, page 471, figure 6.1).

jipebe29 | 23 décembre 2019 à 12h33 Signaler un contenu inapproprié

@pulsar

Merci pour votre mea culpa.

jipebe29 | 23 décembre 2019 à 12h35 Signaler un contenu inapproprié

@Gaïa94
Non, climato-réaliste. Quant à vos prophéties cataclysmiques, elles ne valent pas mieux que celles lues dans le marc de café. Vous devriez raison garder, vous référer aux observation fiables et aux quelques 3000 publications scientifiques qui réfutent les thèses hyprothétiques duGIEC.

jipebe29 | 23 décembre 2019 à 12h39 Signaler un contenu inapproprié

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