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Conférence environnementale : transition énergétique plutôt qu'écologique ?

Peu d'annonces de Jean-Marc Ayrault en dehors du secteur de l'énergie en clôture de la deuxième Conférence environnementale, hormis l'élimination des algues vertes d'ici dix ans et l'augmentation de la TVA sur les engrais.

Gouvernance  |    |  L. Radisson

"L'enjeu n'est pas de rechercher une rupture toujours éphémère et trop vite oubliée, mais bien d'enclencher une dynamique de changement continue et irréversible", a déclaré le Premier ministre Jean-Marc Ayrault en concluant cet après-midi la deuxième Conférence environnementale du quinquennat.

Prolongeant les annonces faites par François Hollande hier en ouverture de la conférence, le Premier ministre est revenu largement sur la transition énergétique, "notre premier défi", reléguant quelque peu les travaux menés par les participants aux cinq tables rondes durant les deux jours de discussion.

Le nucléaire mis à contribution

L'évolution du mix énergétique suppose de "développer fortement nos énergies renouvelables", affirme Jean-Marc Ayrault, tout en précisant qu'elles n'ont pas toutes la même maturité. "Nous orienterons donc notre action en fonction du potentiel de chaque territoire et de nos capacités de financement", en déduit-il. Afin de financer le coût de la rénovation énergétique à court terme, le chef du Gouvernement fait une annonce : "nous mobiliserons une partie des gains financiers perçus sur le parc nucléaire existant", sans précision d'un quelconque montant.

Réactions à la clôture de la conférence environnentale
Cette recette s'ajoutera à celle de la contribution climat énergie, qui concernera l'essence, le gazole, le charbon et la houille, le gaz naturel, le fioul lourd et le fioul domestique. "Son fonctionnement est simple, ajoute-t-il, une partie des taxes intérieures de consommation sur les carburants et les combustibles fossiles sera calculée en fonction des émissions de CO2 que dégage leur utilisation". Le calendrier ? Une mise en œuvre dès 2014 mais avec un impact "nul" sur les carburants et le fioul domestique. "Cette mesure représentera 2,5 milliards d'euros en 2015 et 4 milliards en 2016." Les professionnels du transport et de la pêche bénéficieront d'exonérations. Les industriels relevant du système d'échange de quotas d'émissions de gaz à effet de serre (ETS) seront également épargnés.

"Plus de la moitié des 12 milliards d'euros d'investissement d'avenir relèvera de critères d'éco-conditionnalité", ajoute par ailleurs le chef du Gouvernement, qui indique veiller également à la situation des industries électro-intensives. Mais l'exécutif affiche aussi sa volonté d'accompagner les ménages les plus modestes, mettant en avant les tarifs sociaux de l'énergie et les aides liées à la rénovation thermique.

"Les outils de la rénovation thermique sont en place"

Concernant cette dernière, "les outils sont désormais en place", insiste Jean-Marc Ayrault, en les listant : prime aux ménages, crédits d'impôts, TVA réduite, fonds de garantie, soutien aux tiers financeurs, appui à la structuration des filières, prise en compte de la performance thermique lors des travaux.

Reste au Gouvernement à mobiliser les Français. "Une grande campagne de communication sera lancée mi-octobre", redit le Premier ministre, qui rappelle également la mise en place de plus de 400 guichets uniques, la création d'un "passeport rénovation" et d'un numéro de téléphone national. "Des prêts à moins de 1% sur quinze ans sont mis à la disposition des bailleurs sociaux, avec un objectif de 120.000 rénovations de logements par an", rappelle-t-il par ailleurs. Les nouveaux contrats de plan Etat/régions comporteront un volet "transition énergétique et écologique", annonce-t-il enfin.

En matière de transport, pas d'annonce réellement nouvelle : le rappel des engagements pour le Nouveau Grand Paris et pour les transports du quotidien, le renouvellement de l'objectif de la voiture consommant deux litres aux cent, et le soutien à la R&D dans les transports de demain. Jean-Marc Ayrault citant à cet égard les 34 plans industriels présentés la semaine dernière et le Programme d'investissements d'avenir.

Eliminer les algues vertes d'ici dix ans

Hors énergie, les annonces sont plus modestes. Seul le secteur de l'eau fait l'objet de quelques annonces plus ambitieuses. "A l'horizon de dix ans, nous devrons être capables d'éliminer les algues vertes", déclare Jean-Marc Ayrault. A plus court terme, est annoncée l'augmentation de la TVA sur les engrais dans le cadre du projet de loi de finances pour 2014, ainsi qu'un renforcement des dispositifs de protection des captages d'ici 2015 grâce notamment au développement de l'agriculture biologique. "Nous devons aller vers la suppression des produits phytosanitaires en ville", ajoute le Premier ministre, qui annonce par ailleurs la révision des normes d'assainissement non collectif et une meilleure information des usagers sur le volume d'eau consommé.

En matière d'économie circulaire, Jean-Marc Ayrault annonce le renforcement du pilotage des éco-organismes, ainsi qu'une concertation avec les collectivités locales afin "d'harmoniser progressivement certaines conditions de tri et de collecte". Quant à la lutte contre l'obsolescence programmée, "le projet de loi sur la consommation (…) est en train de modifier notre législation pour lutter contre cette pratique", se contente-t-il d'ajouter.

Concernant la préservation des espèces et des milieux naturels, le chef du Gouvernement confirme la création de l'Agence de la biodiversité, dont le préfigurateur doit être désigné "d'ici quelques jours" et le projet de loi déposé début 2014. Une partie du Programme d'investissements d'avenir pour l'innovation en faveur de la nature lui sera consacrée.

"D'ici trois ans, un tiers des mangroves des outre-mer seront placées sous la protection du Conservatoire du littoral", s'engage Jean-Marc Ayrault. Ce dernier se dit par ailleurs favorable à une participation de la France aux discussions communautaires visant à encadrer la pêche en eaux profondes, tout comme à la création d'un outil juridique de protection de la biodiversité en haute mer. Enfin, la question de la planification des usages de l'espace maritime sera discutée lors du comité interministériel de la mer de décembre prochain, ajoute le chef du Gouvernement.

Réactions7 réactions à cet article

Le nucléaire mis à contribution, c'es le monde à l'envers !
On va faire payer le nucléaire pour financer la "transition énergétique" ???
De qui se moque-t-on ?
Premièrement, c'est en finale, l'abonné à EDF qui va payer.
Deuxièmement, c'est déjà l'abonné qui paye cette transition par la CSPE.
Troisièmement, c'est grâce au nucléaire que la France a un des plus bas taux d'émission de CO² d'Europe.

Il me semble pourtant que les écolos avaient pour slogan : "les pollueurs seront les payeurs" ?
En conclusion, ce sont les compagnies qui installent et exploitent l'éolien et le photovoltaïque qui devraient être taxé, car loin d'être écologique, ces source d'énergies intermittentes, ont besoin du support de centrales thermiques (charbon, fuel, gaz), génératrice de CO², pour palier à leur intermittence.

De plus, par les mesures annoncées par monsieur Ayrault, on va augmenter le nombre de foyer en précarité énergétique.
C'est cela le socialisme ?
Étrange conception.

Tireman | 22 septembre 2013 à 13h07 Signaler un contenu inapproprié

Il n'y aura pas de transition écologique!
Nous sommes notre porpre écologie donc nous sommes en constante mutation.
C'est commes si nous devions reduire de 50% notre "consommation "d'énergie ! On ne consomme pas d'énergie on la transforme et on la dégrade jusqu'au dernier Watt d'exergie!
Nous pourrons diviser par 4 les rejets de GES et réduire le gaspillage énergétique mais pas la transformation drastique de notre transformation d'énergie si on ne change pas de mode de vie!
Il s'agit d'un nouveau paradigme qu'il faut inventer. Mais il y en a qui s'en contrefichent ...

jack gepy | 22 septembre 2013 à 14h47 Signaler un contenu inapproprié

Sous l'influence des Verts on tend à confondre -Ecologie - et Energie et à réduire l'une à l'autre . Ce que fait ,mal ,l'actuel gouvernement . Il se montre totalement indifférent à la qualité des eaux ,douces ou marines, aux conséquences de la chasse , aux paysages agressés par les publicitaires ou les éoliennes,à l'agriculture polluante, à la protection de la vie animale ,domestique ou sauvage -voir la corrida- à la représentativité des associations naturalistes. Arrêtons ici cette triste liste,elle est assez révélatrice . nos politiques ne veulent pas d'une écologie vivante et active.Elle les gêne.

sirius | 22 septembre 2013 à 22h24 Signaler un contenu inapproprié

S'attaquer à la pêche en eaux profondes, c'est bien mais il faut commencer à balayer devant sa porte en interdisant le chalutage dans nos eaux territoriales.

lio | 23 septembre 2013 à 11h31 Signaler un contenu inapproprié

A quand la transition politique ?

AlexG | 24 septembre 2013 à 14h39 Signaler un contenu inapproprié

Juste deux extraits, édifiants :
"nous mobiliserons une partie des gains financiers perçus sur le parc nucléaire existant" : schizophrénie galopante, après les mêmes diront que EdF ne provisionne pas assez pour le démantèlement, évidemment, si on la ponctionne à tout va !
"A l'horizon de dix ans, nous devrons être capables d'éliminer les algues vertes" : en clair, on aura peut-être des solutions, mais on ne bougera pas tant qu'on aura la FNSEA sur le dos.
Bref, une belle opération de pipeautage, dans la même veine que le report à fin 2014 de la conférence sur la transition énergétique...

dmg | 24 septembre 2013 à 18h42 Signaler un contenu inapproprié

"Cette recette s'ajoutera à celle de la contribution climat énergie, qui concernera l'essence, le gazole, le charbon et la houille, le gaz naturel, le fioul lourd et le fioul domestique."
Et le kérosène ? C'est moi ou il n'entre pas dans la liste ? A moins qu'il ne soit compris dans les essences ? Mais non, il n'est pas soumis aux taxes. C'est dommage car cela doit représenter suffisamment de milliards pour financer tout ça (en imaginant qu'on décide de leur appliquer la taxe). On ajoute la réduction de TVA et la TVA à 0% pour les vols inter-nationaux et le tour est joué. C'est encore plus dommage que le secteur devrait faire payer le juste prix de ses vols...

L'augmentation de la TVA sur les engrais est une bonne première étape. Les produits phyto grand publique devrait avoir la TVA maximale.
Le slogans pollueur payeur marche bien. les industriels mettant en place ces installation pour l'éolien devront payer. (si tant est qu'ils retiennent cette solution).

Terra | 25 septembre 2013 à 13h47 Signaler un contenu inapproprié

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