"La première qualité de la Conférence environnementale, c'est qu'elle ait lieu pour la deuxième fois", lâche le ministre de l'Ecologie Philippe Martin en présentant son programme (1) , sans que l'on sache s'il s'agit d'une simple boutade ou d'une pique à l'encontre du Grenelle de l'environnement. Son insistance sur le fait que la transition écologique s'inscrit "dans le temps long" et nécessite "un travail continu", plaide toutefois pour la deuxième proposition.
Ajuster les décisions prises, prendre de nouveaux engagements
L'engagement de François Hollande lors de la première Conférence environnementale de faire de la France "la nation de l'excellence environnementale" reste de pleine actualité, indique le ministre qui fait abondamment référence au Président de la République. La deuxième conférence, qui aura lieu les 20 et 21 septembre 2013, doit permettre à la fois d'ajuster les décisions prises l'année dernière et de prendre de nouveaux engagements.
Pour ce qui concerne les premières, 75% des mesures de la feuille de route sont réalisées ou engagées selon le calendrier prévu, précise Philippe Martin qui s'appuie sur le dernier tableau de bord (2) réalisé par le ministère. "Mais les mesures retardées ne sont pas abandonnées", insiste-t-il, faisant valoir "un droit de suite" lors de la deuxième conférence.
Le ministre a présenté à cette occasion le Comité national de la transition écologique (CNTE) qu'il installe aujourd'hui-même. Sa création vise à "renforcer le dialogue environnemental", conformément aux engagements pris par le Gouvernement dans la feuille de route. Philippe Martin insiste sur sa volonté de travailler sur ce chantier indispensable pour obtenir des résultats de long terme, déplorant que le dialogue environnemental n'ait pas encore atteint la maturité du dialogue social.
Cinq tables rondes, quatorze ministres
Le ministre de l'Ecologie a dévoilé le pré-programme des cinq tables rondes de la Conférence, dont les thèmes avaient été annoncés par son prédécesseur en mai dernier. Comme en 2012, la conférence sera ouverte par le Président de la République et clôturée par le Premier ministre. Quatorze ministres seront présents.
Participeront à la table ronde sur l'économie circulaire Arnaud Montebourg et Philippe Martin, formant "un tandem du redressement productif" selon les mots de ce dernier, ainsi que Benoît Hamon, ministre chargé de l'économie sociale et solidaire et de la consommation.
La table ronde sur l'emploi et la transition écologique verra la présence de la ministre de l'Egalité du territoire et du Logement Cécile Duflot, du ministre du Travail Michel Sapin et de la ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche Geneviève Fioraso. Vincent Peillon ministre de l'Education nationale, Valérie Fourneyron ministre des Sports, de la Jeunesse, de l'Education populaire et de la Vie associative, et George Pau-Langevin ministre chargée de la réussite éducative participeront, quant à eux, à la table ronde sur l'éducation à l'environnement et au développement durable.
Le ministre de l'Agriculture Stéphane Le Foll et le ministre chargé du développement Pascal Canfin participeront à la table ronde sur la politique de l'eau. La table ronde sur la biodiversité marine réunira, quant à elle, Victorin Lurel ministre des Outre-mer, Frédéric Cuvillier ministre chargé des transports, de la mer et de la pêche, et Thierry Repentin ministre chargé des affaires européennes.
En revanche, l'intervention, un temps envisagée, de Pierre Moscovici ministre de l'Economie, sur la question du financement de la transition écologique n'aura finalement pas lieu, pour des questions "d'organisation"…