La part des déchets fermentescibles dans les ordures ménagères résiduelles (OMR) est en baisse depuis dix ans. Pour autant, ils "représentent toujours plus du quart du gisement", explique l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (Ademe). Elle précise que "si on y ajoute les papiers souillés, (…) plus du tiers des OMR pourraient faire l'objet d'une valorisation organique". Telle est l'une des principales conclusions tirées des premiers chiffres (1) de la campagne nationale de caractérisation des déchets ménagers et assimilés réalisée en 2017 (étude Modecom, pour mode de caractérisation des déchets ménagers et assimilés).
Légère baisse des biodéchets
En 2017, l'Ademe a lancé la troisième étude de caractérisation des déchets ménagers et assimilés (DMA), après celle de 1993 et 2007. Cent communes ont été sélectionnées aléatoirement de sorte à représenter le territoire selon deux critères structurants : la typologie de l'habitat et les consignes de tri (élargies ou non) des plastiques. A chaque fois, deux tournées de collecte des OMR en porte-à-porte ont été échantillonnées. Les déchets collectés ont été classés en 13 catégories et 47 sous-catégories. L'étude a aussi distingué les déchets des ménages de ceux des entreprises qui utilisent le service public de collecte (les déchets assimilés). Les déchets des entreprises représentent environ 20 % du total collecté par le service public, une part stable depuis 10 ans. "Compte tenu des marges d'incertitude, il n'y a pas de différences significatives entre la composition des OMR en provenance des ménages de celle en provenance des activités économiques", note l'Ademe.
Premier constat : les déchets résiduels collectés dans la poubelle "grise" sont majoritairement constitués de fermentescibles, de textiles sanitaires et de plastiques. Les proportions "avoisinent" celles de 2007, estime l'Ademe. Environ un quart des OMR est constitué de déchets fermentescibles, 15 % sont des déchets en plastique et 14 % des textiles sanitaires (couches, papiers souillés…). La principale évolution concerne la diminution de la part des fermentescibles et, dans une moindre mesure, des papiers et du verre. La part des fermentescibles passe de 35 % de l'ensemble en 2007 à un peu moins du quart dix ans plus tard. Pour autant, l'étude pointe aussi une augmentation des fractions fines (de 8 à 20 mm). Lorsqu'on intègre ces éléments fins, la part des déchets putrescibles remonte à 27 %. Conséquence logique, les proportions des autres catégories progressent, et notamment des textiles sanitaires et des plastiques.
Emballages et papiers représentent 35 % des OMR
L'une des principales leçons tirées de l'étude est le potentiel de réduction des volumes d'OMR collectés associé à la lutte contre le gaspillage alimentaire et la collecte séparée des biodéchets. "Le gaspillage alimentaire - produits alimentaires non consommés, sous emballages ou non - représente 10 % des OMR", souligne l'étude. Autre grande leçon de l'étude Modecom, la part des déchets couverts par une filière de responsabilité élargie du producteur (REP) représente encore 40 % de la poubelle grise. C'est particulièrement vrai pour les emballages et les papiers qui représentent 35 % des OMR. L'étude précise toutefois que 25 % des OMR sont des déchets d'emballages ou des papiers (donc soumis à la REP) mais non couvert par un dispositif de collecte lorsque la collectivité territoriale n'applique pas encore l'extension des consignes de tri.