La filière française des biocarburants liquides et gazeux - biodiesel et bioéthanol et bioGNV - veut être prise en compte dans le calcul des émissions de CO2 des véhicules. Dans un communiqué commun publié le 7 novembre, les syndicats agricoles (FNSEA et Jeunes agriculteurs), le syndicat national des producteurs d'alcool agricole (bioethanol), le syndicat français des producteurs de biodiesel, Esterifrance, ainsi que le syndicat des énergies renouvelables réaffirment "leur rôle dans la décarbonation du secteur des transports". Ces derniers s'inquiètent de la révision actuelle des règlements européens relatifs aux émissions de CO2 des véhicules légers et du nouveau règlement européen relatif aux émissions de CO2 des poids-lourds.
La nouvelle directive européenne sur les énergies renouvelables, adoptée en juin 2018, fixe un objectif de 14 % d'énergie renouvelable dans les transports d'ici 2030. Les biocarburants de première génération restent plafonnés à 7 %. La part des biocarburants avancés et du biogaz doit être d'au moins 1 % en 2025 et d'au moins 3,5 %. Les biocarburants liquides et gazeux, "seront nécessaires à l'atteinte de ces objectifs", martèlent les syndicats. Leur développement pourrait cependant "être remis en cause par une évaluation des émissions CO2 des véhicules non adaptée et incomplète".
La filière estime que la méthode actuelle de calcul des émissions à l'échappement dite du "réservoir-à-la-roue" (ou "tank-to-wheel") n'aurait "plus la pertinence qu'elle pouvait avoir dans un système recourant intégralement aux carburants fossiles". Les syndicats proposent que, pour chaque sorte d'énergie utilisée par les véhicules neufs immatriculés, les Etats membres déduisent les émissions nettes de CO2 provenant des énergies renouvelables consommées. "La Commission européenne devra établir une méthodologie commune pour déterminer les émissions nettes des énergies renouvelables, pour chaque énergie propulsant les véhicules, en prenant en compte l'analyse de cycle de vie", ajoute la filière.