39 produits chimiques dangereux figurent sur la liste PIC (information et consentement préalable) et obéissent à la procédure de la Convention de Rotterdam. Parmi ces 39 produits, sont inscrits les pesticides aldrine, binapacryl, captafolou chlordane mais aussi cinq formes d'amiante (actinolite, anthophyllite, amosite, crocidolite et trémolite).
La procédure du PIC n'est pas une recommandation générale pour en interdire ou restreindre étroitement l'utilisation, rappelle la FAO. Mais elle offre aux pays en développement, qui sont parties au Traité, la possibilité de décider quel produit chimique ils souhaitent recevoir et quel autre exclure du fait des dangers liés à son utilisation. De leur côté, les parties responsables de l'exportation du produit doivent s'assurer que celui-ci ne sera pas exporté à partir de leur territoire lorsqu'un pays importateur a fait connaître sa décision de rejet, explique l'Organisation.
L'amiante chrysotile, le tributylétain et l'endosulfan sur la liste PIC ?
A l'occasion de la quatrième session de la Conférence des parties à la convention de Rotterdam qui se tiendra du 27 au 31 octobre au siège de la FAO à Rome, trois autres produits chimiques - les deux pesticides (l'endosulfan et les composés du tributylétain) et l'amiante chrysotile - pourraient s'ajouter à la liste PIC.
L'inclusion de ces trois produits a été proposée sur la base de recommandations d'experts. Déjà début 2006, l'Organisation internationale du travail avait adopté une résolution préconisant l'élimination de toutes les utilisations de l'amiante chrysotile présent dans les matériaux de construction, les tuyaux et la tôle, et dans la fabrication de produits de friction, les joints et le papier.
La Résolution reflétait la préoccupation de l'OMS que ce produit soit associé à des milliers de décès dans le monde dus au cancer du poumon et au mésothéliome, une forme rare de cancer directement imputable à l'amiante, souligne la FAO.
Le second produit chimique sur la sellette est le tributylétain (TBT), un composant des peintures anti-fouling utilisées pour les coques de navires qui s'avère toxique pour les poissons, mollusques et autres organismes aquatiques. L'Organisation maritime internationale a notamment pris des mesures en vue d'interdire l'utilisation de peintures antisalissures contenant des composés du TBT.
Enfin, le troisième produit, l'endosulfan, est un pesticide utilisé dans les cultures de coton qui selon la FAO est dangereux pour l'environnement et la santé de l'homme, plus particulièrement dans les pays en développement qui ne disposent pas de protections adéquates.
Plusieurs pays, dont certains qui continuent à extraire et à exporter l'amiante chrysotile, se sont opposés à son insertion sur la liste PIC lors de la précédente réunion des parties à la Convention en 2006, rappelle la FAO qui s'attend à de nouvelles oppositions la semaine prochaine. Pour le 10ème anniversaire de l'adoption de la Convention, il est crucial de garantir sa pertinence et son efficacité pour permettre aux parties de protéger la santé humaine et l'environnement tout en répondant aux demandes du développement humain, a déclaré Modibo T. Traoré, Sous-directeur général de la FAO.
A l'heure actuelle, 70.000 produits chimiques sont disponibles sur le marché et environ 1.500 autres apparaissent chaque année. Selon l'Organisation, de nombreux pesticides qui ont été mis au ban ou dont l'utilisation a été strictement réglementée dans les pays industrialisés seraient encore commercialisés et utilisés dans les pays en développement.