Le 27 mars, le tribunal fédéral de San Francisco (Californie) a condamné Monsanto, filiale de l'allemand Bayer, à verser près de 81 millions de dollars à Edwin Hardeman, un retraité américain septuagénaire, atteint d'un cancer. Le 19 mars dernier, le tribunal a jugé que l'herbicide Roundup de Monsanto, à base de glyphosate, a été "un facteur substantiel" du cancer du plaignant - un lymphome non hodgkinien- diagnostiqué en 2015. M. Hardeman a utilisé depuis les années 80 et jusqu'en 2012 de grandes quantités de Roundup pour désherber sa propriété à Sonoma, au nord de San Francisco.
En août 2018, le groupe avait aussi été condamné par un tribunal de l'Etat de Californie à payer 289 millions de dollars au jardinier Dewayne Johnson. Agé de 46 ans, il est également atteint d'un lymphome non hodgkinien incurable attribué au Roundup. Monsanto avait fait appel de ce jugement puis écopé d'une amende divisée par trois. Soit 78,5 millions de dollars octroyés à M.Johnson. Le tribunal avait maintenu le verdict sur le fond mais réduit les dommages et intérêts payés par le groupe agro-chimique.
La filiale de Bayer va de nouveau faire appel du verdict prononcé aujourd'hui par le tribunal fédéral de San Francisco. Selon l'agence Reuters, le jury a considéré que Monsanto n'avait pas agi de bonne foi pour prévenir les usagers du risque potentiellement cancérigène de son produit.
Le Roundup fait l'objet actuellement de plus de 11.000 actions en justice similaires aux Etats-Unis. Plus de 760 plaintes analogues à Edwin Hardeman sont regroupées au sein du même tribunal fédéral.
