La Commission de régulation de l'énergie (CRE) valide les conditions tarifaires de la conversion de la centrale Albioma Caraïbes (AC) du charbon à la biomasse. Ce projet guadeloupéen "s'inscrit dans la lignée de l'actuelle PPE [programmation pluriannuelle de l'énergie] de Guadeloupe qui prévoit 66 MW de capacité supplémentaire fonctionnant à la biomasse en 2023, dont 43 MW en substitution du charbon".
Cette centrale, d'une puissance installée de 34 MW, produit près de 15 % de la consommation du territoire. Elle a été mise en service en 2011. Sa conversion à la biomasse d'ici fin 2019 "permettra d'élever la part des énergies renouvelable dans le mix énergétique de la Guadeloupe à environ 35 % (contre 20,5 % en 2017)", indique la CRE. Les émissions de la centrale devraient réduire quant à elles de plus de 265.000 tonnes équivalent CO2 par an "sur l'ensemble de la chaîne, soit une baisse de l'ordre de 87 % par rapport à son fonctionnement actuel au charbon". La biomasse sera importée, sans qu'il soit précisé dans quelle proportion et de quelle provenance.
Cette conversion va être soutenue par un tarif d'achat, financé par les charges de service public de l'électricité (CSPE). Le surcoût moyen annuel devrait s'élever à environ 24 M€ en se basant sur le prix du CO2 constaté en 2018, précise la CRE. "Toutefois, la conversion anticipée de cette centrale permet d'éviter des coûts échoués importants liés à des investissements qui auraient été nécessaires pour la mise en conformité de la centrale fonctionnant au charbon avec la directive" sur les émissions industrielles (IED), qui s'appliquera à compter de 2020 dans les zones non interconnectées (ZNI) ajoute-t-elle.
