Jeudi 24 septembre, l'Indonésie a officiellement présenté son engagement dans le cadre des négociations climatiques. "L'Indonésie s'engage à réduire ses émissions de gaz à effet de serre (GES) de 29% en 2030, par rapport à un scénario de référence (Business as usual - BAU)", indique le document (1) envoyé au secrétariat général de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (Ccnucc). La contribution intentionnelle déterminée au niveau national (INDC, pour Intended Nationally Determined Contribution) précise que "cet effort inconditionnel devrait encourager la coopération internationale nécessaire pour que l'Indonésie porte son effort de réduction à 41%". L'effort conditionnel supplémentaire de 12% est notamment dépendant des possibilités offertes par l'accord international sur le climat concernant des coopérations bilatérales visant les transferts technologiques ou financiers.
Incertitude sur la déforestation
Selon le Climate Action Tracker (CAT) qui évalue les engagements des Etats comparativement à l'objectif de limitation à 2°C de la hausse de la température moyenne de la Terre, c'est un engagement "moyen", c'est-à-dire qu'il n'est pas compatible avec l'objectif que s'est fixée la communauté internationale à Copenhague (Danemark) en décembre 2009. En l'occurrence, la CAT juge qu'"avec les politiques actuellement mises en œuvre par l'Indonésie, il ne semble pas que le pays puisse atteindre son objectif". Surtout, les incertitudes concernant l'usage des terres, les changements d'affectation des sols et la foresterie (LULUCF, selon l'acronyme anglais) sont telles, qu'elles "rendent l'évaluation de l'engagement difficile", la déforestation comptant pour 60% des émissions du pays. Si l'INDC évoque le renforcement du moratoire sur la déforestation et la conversion des sols établi entre 2010 et 2016, il reste très vague sur le sujet.
Avec approximativement 745 millions de tonnes d'équivalent CO2 émises en 2010, l'Indonésie figure parmi les dix principaux émetteurs dont les INDC étaient particulièrement attendues. Ces pays représentaient collectivement 18% des émissions de GES, alors que les 56 pays ayant remis leur contribution avant la réunion de négociation de septembre à Bonn représentaient 65% des émissions globales.