Alors que le sommet sur le Climat s'ouvre ce lundi 23 septembre à l'ONU, une équipe internationale de chercheurs appelle les décideurs à "accélérer leurs efforts" pour limiter le réchauffement climatique à 1,5°C à l'horizon 2050. Et anticiper l'objectif fixé par l'Accord de Paris qui prévoit quant à lui une échéance d'ici à 2100 par rapport à l'ère préindustrielle (1880).
Plus de soixante dirigeants du monde, dont le Président Emmanuel Macron, sont réunis ce lundi à New York et sont invités à réitérer leurs engagements sur le climat. Le 20 septembre, les chercheurs internationaux ont publié une étude, dans la revue Science, qui souligne "la stratégie gagnant-gagnant" pour les Etats de limiter la hausse de la température mondiale à 1,5°C dès 2050 par rapport à l'ère préindustrielle. Les scientifiques français de l'Institut de recherche pour le développement (IRD) et du Centre national de la recherche scientifique (CNRS) ont participé à cette étude. Ils ont analysé le rapport spécial du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (Giec) paru en octobre 2018. Le Giec avait estimé que pour rester à 1,5°C à la fin du siècle, le monde devrait atteindre la "neutralité carbone" en 2050. Les chercheurs, explique l'IRD dans un communiqué, ont comparé les dommages provoqués par un réchauffement climatique global à 1,5°C à l'horizon 2050 à ceux causés par une augmentation des températures à 2°C. Ils ont également évalué le montant des investissements que les Etats devraient engager, d'ici à 2050, afin de limiter le réchauffement à 1,5°C, et celui nécessaire pour réparer les dégradations attendues dans le scénario à +2°C.
Investir pour limiter le réchauffement climatique à 1,5°C à l'horizon 2050 coûterait "quatre à cinq fois moins que les sommes à engager pour réparer les dommages causés aux Hommes, aux écosystèmes et aux infrastructures par une augmentation de la température à 2°C", estiment les chercheurs. Le gain serait "particulièrement important" pour les forêts, la biodiversité, la sécurité alimentaire, la santé, les écosystèmes arctiques et les récifs coralliens.
"Au cours des prochaines décennies, agir pour limiter le réchauffement des températures mondiales ne coûtera probablement que le quart du coût des dommages que le changement climatique pourrait infliger aux personnes, aux écosystèmes et aux infrastructures. Cela représente un retour sur investissement d'au moins 4 pour 1", précise Ove Hoegh-Guldberg, professeur à l'Université du Queensland (Australie) et premier auteur de l'étude.