Une étude de l'Institut français de l'environnement (IFEN) publiée hier souligne l'enjeu pour les îles du littoral de l'Atlantique, de parvenir à un équilibre entre le tourisme - principale activité économique de ces îles - la nature et le maintien d'activités diversifiées.
Selon l'étude, les landes, dunes et zones humides dominent les paysages de seize îles du littoral de l'Atlantique et cohabitent avec des terres artificialisées couvrant une part relativement importante de leurs territoires : le tissu urbain, les voies de communication, les zones industrielles, commerciales et portuaires ainsi que les espaces verts urbains. Les territoires artificialisés couvrent ainsi un sixième des îles (15,8 %), soit plus que la moyenne du littoral atlantique (13,2 %) et 3,3 fois plus que la moyenne métropolitaine (4,8 %).
Par ailleurs, les espaces naturels ouverts et les zones humides représentent 31 % des territoires îliens contre 10 % sur le littoral des départements limitrophes et 8 % en métropole. La richesse écologique des îles de l'Atlantique est également importante et 20 % de leur territoire est désigné en Znieff de type I (zones naturelles d'intérêt écologique faunistique et floristique). En 2007, les sites Natura 2000 couvraient 42 % de leur territoire, soit plus du double de la moyenne littorale des départements limitrophes.
Ces îles attirent toujours plus de touristes à la recherche de dépaysement, engendrant un impact environnemental. En 2003, 4,8 millions de passagers ont pris le bateau pour se rendre sur les 13 îles non reliées par pont. L'été, la population présente sur les îles peut être multipliée par dix rendant difficile la gestion de l'eau et des déchets par les collectivités contraintes de surdimensionner les équipements pour répondre à l'afflux des touristes. Ainsi, l'assainissement sur l'île aux Moines est notamment dimensionné pour 2 500 équivalents-habitants (EH) alors que la population résidente n'est que de 527 personnes.
Une telle pression humaine pose également des problèmes de gestion sur des territoires réduits où la nature est très présente. À terre, les passages répétés de personnes peuvent provoquer la régression ou la disparition des pelouses, dunes végétalisées et landes basses. Une présence accrue de plaisanciers peut également provoquer le raclage des herbiers lors de mouillages à l'ancre, une pollution de la mer par les eaux usées des bateaux et le dérangement des oiseaux nicheurs, principalement les sternes.
Article publié le 21 novembre 2008