La construction du centre nautique olympique à Aubervilliers (Seine-Saint-Denis) n'aura pas raison de l'ensemble des jardins ouvriers qui s'y trouvaient. Par une décision (1) du 7 juillet 2022, la cour administrative d'appel de Paris a en effet partiellement annulé les arrêtés de la maire qui avaient accordé, puis modifié, le permis de construire de cette installation.
L'annulation porte sur les travaux d'affouillement dans la partie du terrain qui était classé en zone UVj du plan local d'urbanisme (PLU), c'est-à-dire celle où n'étaient autorisées que les constructions nécessaires au fonctionnement des jardins familiaux ou du Grand-Paris-Express. « Victoire ! La justice nous donne raison : la piscine sera construite, mais sans solarium comme le collectif l'avait toujours réclamé », se félicite, sur Twitter, le collectif Jardins à défendre d'Aubervilliers (JAD) « C'est une victoire au goût amer, car nous pensons à tous les arbres, les animaux, tous ces jardins qui ont été inutilement saccagés par la maire », déplore toutefois le collectif.
Une zone de jardins de 4 000 m2 avait, en effet, été détruite en septembre 2021, les travaux ayant débuté la veille de l'ouverture du Congrès mondial de la nature de Marseille. En février dernier, la cour administrative d'appel de Paris avait enjoint le président de l'intercom-munalité d'engager une procédure de modification du plan local d'urbanisme intercommunal (PLUi) afin de sanctuariser une zone de 6 000 m2 encore intacte.
Le projet finalement accepté a très nettement évolué par rapport au projet initial, indique la juridiction parisienne. « En effet, souligne-t-elle, pour tirer les conséquences de précédents arrêts de la cour, deux permis modificatifs sont intervenus, qui ont profondément modifié le projet d'origine en supprimant, d'abord, le restaurant initialement prévu, puis les équipements qui devaient empiéter sur le périmètre des jardins ouvriers, en particulier la plage minérale, l'espace forme et bien-être, et le solarium qui figuraient dans le premier projet. »