« Il a été décidé du report de la fin de la concertation préalable en cours sur le projet de piscine d'entreposage de déchets nucléaires à La Hague afin que les modalités de celle-ci soient repensées à l'échelle du territoire », annonce la Commission nationale du débat public (CNDP) dans un communiqué. Compte tenu des échéances électorales, l'autorité administrative indépendante a décidé que la concertation reprendrait après les élections législatives pour la durée restant à courir, soit du 20 juin au 8 juillet 2022, après l'adoption de nouvelles modalités. Débutée le 22 novembre dernier, cette procédure de consultation du public aurait normalement dû s'achever le 18 février.
La décision de suspension a été prise, le 2 février, par la CNDP à la suite d'une demande du directeur du parc nucléaire et thermique d'EDF. Celle-ci faisait elle-même suite à une demande de prolongation de la concertation par les acteurs locaux et par le souhait des garants, nommés en mars 2021, d'améliorer les modalités de la concertation à l'échelle du territoire. « Il est fondamental que ces modalités soient coconstruites localement pour que chacune et chacun reconnaissent la légitimité de la concertation », explique la CNDP.
Le projet, d'un coût estimatif de 1,25 milliard d'euros (Md€), porte sur la construction d'une piscine d'entreposage d'une capacité de 6 500 tonnes de combustibles nucléaires usés avec une mise en service prévue en 2034. L'enjeu pour EDF est de disposer d'une nouvelle capacité d'entreposage pour éviter la saturation des piscines existantes, prévue entre 2025 et 2035, selon l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN), et autoriser un recyclage possible des combustibles à long terme. « Si le responsable de projet, EDF, confirme à l'issue de la concertation préalable sa volonté de poursuivre son projet, s'ouvrira alors une phase de concertation continue jusqu'à l'enquête publique, sous l'égide d'un ou plusieurs garants nommés par la CNDP », précise cette dernière.