La Commission de régulation de l'énergie (CRE) a validé, par une délibération du 17 janvier, les plans d'aide à l'investissement pour favoriser la maîtrise de la consommation d'électricité (MDE) dans les zones non interconnectées au réseau électrique continental (ZNI). Ces plans visent à soutenir les opérations d'économies d'énergie dans les foyers, entreprises ou à l'échelle des collectivités (l'isolation des bâtiments, les chauffe-eaux solaires, les climatiseurs performants, l'éclairage…). Une attention particulière sera portée à la précarité énergétique (34 % des aides prévues). Ces plans sont applicables dès janvier 2019.
“Ce programme représente un investissement de 530 M€ sur les cinq prochaines années dans les ZNI”, indique la CRE. Mais il devrait être bénéfique aux finances publiques : “Sur la durée de vie des équipements nécessaires, on attend une réduction de 1,7 Md€ des charges du service public qui financent la péréquation tarifaire”. Soit plus du double de l'investissement initial.
Une économie d'énergie attendue de 10 %
Les actions soutenues devraient permettre de réaliser des économies d'énergie d'environ 880 GWh/an, soit près de 10 % de la consommation d'électricité de ces territoires. “La réduction des émissions de gaz à effet de serre sera d'environ 590.000 tonnes de CO2 par an. Soit une baisse de 8 % des émissions liées à la production d'électricité”, souligne la CRE.
Pour élaborer ces stratégies territoriales, de nombreux acteurs ont été mis autour de la table. En effet, sur préconisation de la CRE, des comités chargés de la MDE ont été créés en 2017 en Corse, en Guadeloupe, en Guyane, en Martinique, à Mayotte et à La Réunion. Ces comités réunissent les représentants des collectivités locales, les services de l'Etat, l'Ademe et le fournisseur d'électricité historique (EDF SEI ou EDM). Ils ont soumis à la CRE les programmes d'actions envisagés.
Pour aller plus loin, la CRE “invite les collectivités territoriales et l'Etat à faire évoluer la réglementation en matière de performance des bâtiments et des matériels consommateurs d'énergie ainsi qu'à moduler la fiscalité qui s'y applique pour accompagner les efforts de maîtrise de la consommation d'énergie”.