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Actu-Environnement

Lumière bleue : l'Anses recommande d'appliquer une norme commune à tous les objets utilisant des LED

Aujourd'hui, seules les ampoules LED sont encadrées par une règlementation limitant la lumière bleue. L'Anses recommande d'appliquer cette norme à tous les objets utilisant la technologie LED.

Risques  |    |  P. Collet

L'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (Anses) estime que les restrictions applicables à la qualité des LED utilisées pour l'éclairage devraient être étendues à l'ensemble des équipements utilisant des LED. Aujourd'hui, il n'est possible de mettre sur le marché que les lampes LED des groupes de risque photobiologiques 0 ou 1 (risque faible), c'est à dire des lampes dont la lumière est "chaude" (1) . Cette réglementation devrait s'appliquer à tous les dispositifs utilisant la technologie LED, estime l'Anses qui rend, ce mardi 14 mai, un nouvel avis (2) sur les effets sur la santé humaine et sur l'environnement (faune et flore) des systèmes utilisant des diodes électroluminescentes (LED).

Effets phototoxiques confirmés

En 2010, l'Anses avait déjà rendu un avis sur le sujet. Elle pointait en particulier "la gravité des dangers associés" aux luminances très élevées (risque d'éblouissement) et au déséquilibre du spectre lumineux. S'agissant du déséquilibre du spectre, l'Anses signalait un risque d'effet photochimique associé à lumière bleue de certaines LED. Le niveau de ce risque dépend de la dose d'exposition cumulée de lumière bleue, celle-ci étant généralement peu intense mais répétée sur des longues durées.

Depuis, le recours aux LED s'est généralisé. Dans l'éclairage, la technologie s'est imposée en application de la directive européenne de 2005 sur l'écoconception des produits énergivores. Elle a aussi conquis d'autres applications, allant des téléphones, tablettes et ordinateurs, à l'affichage publique et la signalisation, en passant par certains jouets et produits de décoration. En décembre 2014, les pouvoirs publics ont donc demandé à l'Anses de reprendre son expertise en l'étendant à des populations spécifiques (les travailleurs) et d'autres applications (usages professionnels, phares de véhicules, jouets, écrans, etc.).

Le nouvel avis de l'Anses confirme les conclusions précédentes : les effets phototoxiques sur la rétine d'une exposition aiguë (inferieure à 8 heures) à une lumière riche en bleu ou d'une exposition chronique sont avérés. A long terme, l'exposition chronique contribue à la survenue de dégénérescence maculaire liée à l'âge (DMLA). Pour autant, l'Anses note que les éclairages présentant le plus de risques ont été retirés du marché. Elle recommande aujourd'hui d'étendre les restrictions appliquées aux lampes à d'autres dispositifs d'éclairage à LED (lampes torches, lampes frontales, jouets, phares automobiles, guirlandes décoratives, etc.), notamment pour les groupes les plus sensibles comme les enfants.

Des effets environnementaux à mesurer

L'un des apports de ce nouvel avis concerne l'impact des LED sur l'environnement. "Les travaux de recherche sur l'impact de la lumière émise par les LED la nuit sur le vivant s'appuient encore beaucoup sur ceux se rapportant à la lumière artificielle en général", souligne l'Anses. Or, ces études montrent, "à long terme, une augmentation de la mortalité et un appauvrissement de la diversité des espèces animales et végétales étudiées dans les milieux éclairés la nuit, y compris par des éclairages à LED". Pour l'instant, l'Anses est réservée sur l'effet attribuable aux LED : "le changement des technologies d'éclairage par des LED pourrait augmenter ou diminuer la pollution lumineuse, en fonction des choix retenus." Les enseignes, les affiches et publicités lumineuses, ainsi que l'éclairage des zones commerciales, des zones agricoles (y compris les serres horticoles) et aquacoles et des zones industrielles sont susceptibles d'être les systèmes d'éclairage à LED responsables des plus grandes augmentations de la pollution lumineuse, envisage l'Anses. A l'opposé, le remplacement des lampes de l'éclairage public et d'intérieur par des LED pourrait réduire la pollution lumineuse, à condition de bien cibler les zones à éclairer et de moduler la qualité et l'intensité de la lumière émise.

Enfin, l'étude de l'Anses souligne aussi l'impact des objets LED sur le rythme de veille/sommeil qui nécessite une intensité de lumière importante durant la journée et une obscurité́ totale pendant la nuit. Ce rythme est perturbé par l'exposition à la lumière en soirée, et en particulier à la lumière bleue. L'Anses pointe notamment l'utilisation en soirée des téléviseurs, ordinateurs, téléphones mobiles et tablettes qui présentent un faible niveau d'éclairement mais sont très riches en bleu. Pour l'instant, le risque est difficile à quantifier, mais l'Anses recommande de limiter l'exposition des populations les plus à risque (enfants et adolescents) aux écrans la nuit et avant le coucher...

1. Une lumière "chaude" a une couleur qui tire vers le jaune. Sa température est inférieure à 3.000° Kelvin (K). Une lumière "froide" a une couleur qui tire vers le bleu (une température supérieure à 5.000 K)2. Télécharger le rapport de l'Anses
https://www.actu-environnement.com/media/pdf/news-33430-rapport.pdf

Réactions3 réactions à cet article

Article très intéressant,

Je me pose une question, peut être pourriez-vous m'y répondre ?

L'Anses recommande d'éviter les écrans le soir, mais connaissant les modes de vie actuels, qui sont principalement tournés vers le numérique, il est difficile de ne plus être devant un écran.

Mais pour palier à cela il existe des lunettes "anti lumières bleues" , j'en ai en m'a possession et c'est à ce moment que ma question intervient.

Avez-vous une idée de la "réelle" efficacité en terme de protection des yeux ?

Cordialement

Louis Pochet | 16 mai 2019 à 11h57 Signaler un contenu inapproprié

Bonjour,

L'angle retenu par l'article est essentiellement lié aux ampoules LED qui se sont imposées pour des raisons environnementales. La multiplication des écrans n'est pas liée à la politique environnementale, mais à une évolution de la société. D'où le traitement plus rapide.

Dans son rapport, l'Anses aborde la question des dispositifs "anti lumière bleue". A ce stade, elle déplore que l'efficacité ne soit pas toujours au rendez-vous. Il semble que ce soit trop aléatoire pour en tirer des conclusions.

Cordialement,

Philippe Collet

Philippe Collet Philippe Collet
16 mai 2019 à 14h06
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Merci beaucoup pour votre réponse.

Cordialement

Louis Pochet | 16 mai 2019 à 14h19 Signaler un contenu inapproprié

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