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Méthanisation : les résultats des appels d'offres cogénération biomasse déçoivent

Les gros méthaniseurs en cogénération sont quasi-inexistants en France. Les appels d'offres n'ont pas permis de développer la filière. La difficulté à trouver des débouchés pour la chaleur pénalise les projets.

Energie  |    |  P. Collet
Actu-Environnement le Mensuel N°392
Cet article a été publié dans Actu-Environnement le Mensuel N°392
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Le ministère de la Transition écologique est déçu du volet "méthanisation" des appels à projets pour la production d'électricité à partir de biomasse. Les deux premiers n'ont permis de sélectionner qu'une poignée de candidats. Le troisième, qui vient de se clore, s'annonce tout aussi maigre. Le ministère estime que ce type de projet peine à aboutir, faute de projets robustes. Le colloque sur la méthanisation, organisé en avril par l'Office franco-allemand pour la transition énergétique (Ofate), a été l'occasion de faire le point sur le sujet.

Cinq mégawatts, pour 20 proposés

C'est sans détour, et avec une pointe d'ironie que le représentant du ministère de la Transition écologique aborde la question du soutien financier accordé aux grandes installations de méthanisation en cogénération. "Il y a de la place", a lancé Gérard Denoyer aux professionnels de la méthanisation, en évoquant le troisième volet de l'appel d'offres CRE pour les grandes installations de cogénération à partir de biomasse. Et de déplorer que ce troisième volet "ne connaît pas un grand succès". Cette absence d'engouement devient une habitude. Les deux premiers volets de cet appel d'offres n'ont permis de soutenir qu'un peu plus de 5 mégawatts (MW) de projets. Ils portaient pourtant sur un total de 20 MW… Deux unités ont été retenues lors du premier appel d'offres : un projet de 3,58 MW (alors que la puissance des installations était limitée à 3 MW) et un second de 0,51 MW (pour un minimum fixé à 0,50 MW). Deux autres projets, de 0,51 et 0,79 MW, ont été retenus lors du deuxième volet de l'appel d'offres. Constatant l'absence d'engouement, le groupe de travail méthanisation a validé la mise en place d'un tarif d'achat pour les installations comprises entre 0,50 MW et 1 MW.

Comment expliquer l'absence de projets de méthanisation, alors que les chaudières biomasse en cogénération sont légion ? Si les appels d'offres ne font pas le plein, c'est que la filière est mature et qu'"elle n'a plus besoin d'appels d'offres", développe le représentant du ministère avec une pointe de provocation. Bien sûr, les professionnels ne partagent pas du tout ce point de vue et estiment plutôt que le soutien public apporté aux gros méthaniseurs en cogénération n'est pas suffisant. En réalité, le ministère de la Transition écologique pointe surtout du doigt l'absence de modèle économique viable.

Trouver un débouché pour la chaleur

Le principal problème des gros méthaniseurs est leur taille, estiment les pouvoirs publics. Ils constatent en particulier le dynamisme des projets de cogénération de taille moyenne. Le ministère souligne notamment que la taille moyenne des installations de méthanisation produisant de l'électricité et raccordées en 2018 s'établit à 0,36 MW. Il semble qu'il n'y ait pas de modèle économique viable pour les installations de grande taille.

En cause ? Les difficultés rencontrées pour valoriser la chaleur qui plombent la rentabilité des projets. En effet, l'aide publique porte sur l'achat de l'électricité, alors que pour qu'une installation de cogénération soit performante elle doit produire beaucoup de chaleur. Si la valorisation de la chaleur n'est pas optimale, alors le prix de l'électricité s'envole… Ce que refuse les pouvoirs publics. Mais l'enjeu n'est pas uniquement financier. Il est aussi énergétique, puisqu'une faible valorisation de la chaleur pèse sur l'efficacité énergétique du dispositif. Ce point justifie la préférence accordée par les pouvoirs publics à l'injection du biométhane. La cogénération permet bien une production électrique prévisible et, sous certaines conditions, pilotable. Mais ces services rendus au système électrique français ne pèsent pas suffisamment lourd dans la balance. En effet, contrairement à l'Allemagne, qui privilégie la cogénération, la France n'est pas confrontée à de réels problèmes d'intermittence.

Restent toutefois des projets jugés exemplaires par le ministère de la Transition écologique. C'est le cas en particulier de l'unité de méthanisation Agrimaine, le plus gros des deux projets retenus grâce au premier volet de l'appel à projets. Cent-soixante-dix agriculteurs mayennais se sont associés avec une fromagerie basée à Charchigné. L'unité de méthanisation traitera 120.000 d'effluents agricoles issus d'un rayon de 25 km. Surtout, elle a un débouché pour la chaleur grâce aux besoins pour la production du fromage. L'installation de 3,6 MW (pour un investissement de 25 millions d'euros) sera inaugurée sous peu.

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