La tarification du carbone progresse sur le plan mondial, dans le cadre « des efforts des pays » de réduction de leurs émissions de gaz à effet de serre (GES), selon l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE). Son nouveau rapport (1) , publié le 3 novembre, examine les prix du carbone dans 71 pays – dont les 38 membres de l'Organisation et les pays du G20 (à l'exception de l'Arabie saoudite) –, responsables collectivement de 80 % des émissions mondiales de GES.
De « nombreuses émissions » échappent encore à toutes tarifications
Plus de 40 % des émissions de GES étaient ainsi couvertes par les prix du carbone en 2021, au lieu de 32 % en 2018, précise l'OCDE. Parallèlement, le prix moyen du carbone, découlant des systèmes d'échange de quotas d'émission et des taxes carbone, « a plus que doublé », pour s'établir à 4 euros la tonne d'équivalent CO2. Les prix nets du carbone varient selon les secteurs. Les plus élevés résultent en général de taxes « relativement fortes » sur les carburants routiers. Soit, tous pays confondus, un prix moyen de 89 euros la tonne d'équivalent CO2.
Mais, en dehors des secteurs des transports et des bâtiments, les prix du carbone restent souvent faibles. Par ailleurs, près de 60 % des émissions font l'objet d'une tarification carbone « nulle ou négative », une fois déduites les subventions aux énergies fossiles. C'est le cas dans les secteurs de l'agriculture et de la pêche. Par conséquent, de « nombreuses émissions échappent encore à toute tarification », pointe l'Organisation.
Pour faire baisser les émissions de GES et procurer des recettes supplémentaires aux États, l'OCDE plaide pour une augmentation du prix du carbone à 120 euros la tonne de CO2 en moyenne d'ici à 2030. Ce qui permettrait aux pays de lever en moyenne l'équivalent d'environ 2,2 % de leur produit intérieur brut (PIB). Les recettes générées pourraient varier d'un pays à l'autre. « Dans certains pays (Costa Rica, Danemark, Ouganda et Suisse), les recettes ainsi levées représenteraient moins de 0,3 % du PIB, alors que dans d'autres (Afrique du Sud, Inde et Kirghizistan, par exemple), elles pourraient être supérieures à 5 % du PIB », estime l'Organisation.