Conformément à sa mission d'appui aux politiques gouvernementales de ses Etats membres, l'organisation de coopération et de développement économique (OCDE) réalise depuis 1992 des examens des performances environnementales. Elle propose une analyse systématique des efforts entrepris par les pays pour atteindre leurs objectifs nationaux et respecter leurs engagements internationaux dans le domaine de l'environnement. Après la Turquie en décembre dernier, l'OCDE publie son analyse concernant la Finlande et constate que le pays a réduit sa pollution mais doit s'orienter vers une économie plus verte.

Renforcement de la réglementation environnementale, écotaxes

Selon l'OCDE, la Finlande a amélioré la qualité de son environnement durant la période examinée (1997-2008) avec la mise en place d'écotaxes. Ainsi, l'application des principes pollueur payeur et utilisateur payeur a été renforcée dans le pays. L'industrie a également souscrit à des accords sur l'efficacité énergétique et recourt de plus en plus à des systèmes de management environnemental certifiés. La Finlande s'est en outre dotée d'un ''dispositif rationnel'' pour le financement de l'éco-innovation. En 2000, la législation environnementale a également été renforcée dans le pays : loi relative à l'occupation des sols et à la construction, la loi sur la protection de l'environnement. La Finlande a également instauré en 2000 un système de permis intégrés qui couvre davantage d'installations que ne le prescrit la directive Prévention et réduction intégrées de la pollution (PRIP) de l'UE, et qui a eu pour effet une augmentation du taux de conformité.

Le rapport met également en lumière les progrès réalisés par la Finlande dans d'autres domaines environnementaux : le bon rétablissement des lacs ayant souffert d'acidification, la réduction de la pollution acoustique, la faible production de déchets municipaux par rapport aux niveaux moyens de l'OCDE ou encore la part importante des énergies renouvelables (biomasse) dans la palette énergétique et le renforcement de la protection de la faune et de la flore avec le programme de protection de la biodiversité forestière (METSO).

Des émissions de GES encore élevées

Malgré les efforts entrepris par la Finlande, les émissions de gaz à effet de serre dépassent actuellement les engagements souscrits par le pays au titre du Protocole de Kyoto. La Finlande n'a pas encore atteint son objectif d'abaissement des rejets de NOx et particules fines. Les émissions de cuivre, de mercure et de zinc ont augmenté ces dernières années, tout comme celles d'hexachlorobenzène (HCB). Les villes connaissent toujours un sérieux problème de qualité de l'air lié aux particules fines. Les concentrations journalières de PM10 sont supérieures aux valeurs limites dans les zones les plus polluées, et la Finlande pourrait avoir du mal à respecter en temps opportun (2010) la valeur limite fixée au niveau de l'UE concernant la concentration annuelle de NO2, prévient l'OCDE. Le rapport observe également une augmentation de la production de déchets dangereux et une eutrophisation de la mer Baltique.

L'OCDE formule ainsi 43 recommandations et invite notamment la Finlande à poursuivre ses efforts vers une économie ''plus verte'' en réduisant la quantité d'énergie et de matières utilisée par unité de PIB, en affrontant le problème du changement climatique et en s'attaquant aux effets sanitaires de la pollution et à la gestion des déchets.