Ce rapport, qui fait partie d'une étude sur le thème ''les grandes villes et le changement climatique'', analyse l'exposition des personnes et des biens et infrastructures à une inondation côtière centennale dans plus de 130 grandes villes portuaires de la planète. Dans leurs estimations de l'impact du changement climatique, les chercheurs se sont fondés sur une élévation moyenne du niveau des océans de 0,5 mètre d'ici à 2070. Cette hypothèse tient compte de la fonte des calottes glaciaires, qui s'est révélée importante ces dernières décennies, et elle correspond à un scénario prévoyant un risque moyen à élevé, a souligné l'OCDE.
Environ la moitié de la population totale exposée à des inondations côtières provoquées par des marées de tempête et aux dommages imputables à des vents violents est concentrée dans seulement dix grandes villes. C'est à Mumbai (Bombay) que le nombre de personnes menacées est le plus élevé. Mais en 2070, la ville la plus vulnérable sera Calcutta, dont la population exposée devrait être multipliée par plus de sept, pour passer à 14 millions de personnes.
En 2070, les dix grandes villes les plus exposées seront Guangzhou (Canton), qui se classe au deuxième rang en termes d'actifs, est suivie de New York, Calcutta, Shanghai, Mumbai, Tianjin, Tokyo, Hong Kong, Bangkok et Miami. Cette dernière est d'ailleurs actuellement celle où la valeur des infrastructures menacées par les intempéries est la plus élevée avec 400 milliards de dollars aujourd'hui et devrait le rester en 2070 avec plus de 3.500 milliards.
L'objectif de l'étude est d'aider les responsables de l'action publique à déterminer les cibles de leurs stratégies d'adaptation aux extrêmes climatiques et à analyser les avantages potentiels des mesures d'atténuation de leurs effets. Des politiques de lutte contre le réchauffement permettront aux villes exposées d'avoir plus de temps pour mettre en oeuvre des mesures d'adaptation aux risques d'inondations. L'OCDE indique également que la mise en place de protections côtières efficaces peut prendre trente ans ou plus. Il faut que l'adaptation devienne une priorité des pouvoirs publics dès maintenant pour qu'elle puisse faire une différence demain, a déclaré l'OCDE.
Rappelons que la directive européenne relative à la gestion des inondations, entrée en vigueur le 26 novembre 2007, demande aux États membres d'identifier d'ici fin 2011 et de cartographier les bassins hydrographiques et les zones côtières à risque d'ici 2013. Les Etats membres devront également établir des plans de gestion au plus tard en décembre 2015. Durant la période 1998-2004, l'Europe a subi plus de cent inondations majeures causant environ 700 décès, le déplacement d'environ 500.000 personnes et au moins 25 milliards d'euros de pertes économiques.
Par ailleurs, en France, un nouveau dispositif Vigilance ''pluie-inondation'' a été lancé le 5 décembre 2007 afin de mieux anticiper les phénomènes couplant fortes précipitations et inondations et informer le public. Les services de Météo-France et du ministère de l'Ecologie ont regroupé leurs cartes respectives, celles liées aux alertes intempéries et celles de vigilance crues, de sorte qu'un pictogramme signifiant le risque d'inondation engendré par d'importantes précipitations apparaisse en surimpression sur chaque département concerné. Le risque inondation constitue le premier risque naturel en France et concerne près d'une commune sur trois, soit cinq millions de personnes.