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Actu-Environnement

OGM : la France maintient la clause de sauvegarde sur le MON 810

Gouvernance  |    |  R. Boughriet
La France maintient sa position sur la clause de sauvegarde sur le maïs transgénique MON 810 et elle la soutiendra au Conseil des ministres européens, a indiqué le 31 octobre le ministère de l'Ecologie, du Développement durable et de l'Aménagement du Territoire dans un communiqué alors que l'Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) estime injustifié l'embargo français sur cet OGM.

Aucune preuve scientifique, en termes de risques pour la santé humaine ou animale ou pour l'environnement, n'a été fournie pour justifier l'invocation d'une clause de sauvegarde en France, a précisé l'EFSA dans un avis rendu public le 31 octobre.

La culture du maïs génétiquement modifié MON 810 de la firme américaine Monsanto, le seul OGM autorisé en France, a été suspendue en février dernier et reste interdite en France.

Jean-Louis Borloo, ministre de l'Ecologie, du Développement durable et de l'Aménagement du Territoire, et Nathalie Kosciusko-Morizet, Secrétaire d'Etat chargée de l'Ecologie, rappellent que cette clause a été décidée dans le cadre du droit européen, et que si l'avis de l'EFSA constitue une étape du processus, la décision revient au Conseil des ministres européens puis éventuellement à la Commission européenne.

M. Borloo et Mme Kosciusko-Morizet regrettent que l'Agence n'ait pas publié de compte-rendu de la rencontre qui a eu lieu début octobre entre les scientifiques français et une partie du panel OGM de l'EFSA. Ils soulignent en outre qu'en accord avec la Commission, la France a initié en mars 2008 des travaux pour renforcer l'évaluation environnementale des plantes génétiquement modifiées.

Les associations critiquent l'EFSA

Pour France Nature Environnement (FNE), l'EFSA ignore le principe de précaution !, a indiqué la fédération dans un communiqué. La FNE juge qu'il serait impensable qu'un comité d'experts largement acquis à la cause des OGM l'emporte sur une décision politique qui doit être prise démocratiquement. Pour FNE, il revient à la présidence française de l'Union européenne de défendre l'avis de l'immense majorité des citoyens européens qui ne veut des OGM ni dans les assiettes, ni dans les champs.

Greenpeace a pour sa part estimé que cet avis de l'EFSA n'était pas justifié. Cette décision grave qui pourrait ouvrir la voie à la ré-autorisation de ce maïs en France, a été prise au mépris des doutes sérieux soulevés par les études scientifiques, a indiqué Greenpeace dans un communiqué. C'est une nouvelle preuve de l'incapacité de cette agence et de la nécessité urgente de la réformer, a déclaré l'organisation écologiste.

Réactions11 réactions à cet article

OGM: l'avis des consommateurs est prépondérant

La grande majorité des consommateurs européens ne veut pas de culture d'OGM alimentaires ni d'aliment OGM et n'a que faire des avis contraires de l'EFSA, de la commission européenne, des patrons des entreprises alimentaires (Nestlé et autres) et encore moins de celui des firmes productrices d'OGM alimentaires telles que Monsanto. Les cultures d'OGM alimentaires se traduisent par des contaminations généralisées et définitives des champs, des stocks , des machines, des bords de route. Le contrôle du niveau de ces contaminations et le maintien d'une alimentation non OGM se traduit par des couts de contrôle et des surcouts nombreux. Il convient donc soit d'interdire les cultures d'OGM alimentaires soit de faire supporter la totalité de ces surcouts aux producteurs d'OGM.

Delta Echo | 04 novembre 2008 à 10h19 Signaler un contenu inapproprié
Re:OGM: l'avis des consommateurs est prépondérant

Le but des cultures en question (MON810) est d'utiliser moins de traitements insecticides.
Cela ne concerne pas le consommateur, mais le producteur.

Je ne vois vraiment pas en quoi l'avis des consommateurs serait prépondérant pour un produit qui ne change absolument rien de leur point de vue.

Ryuujin | 06 novembre 2008 à 17h56 Signaler un contenu inapproprié
Privilège du consommateur

S'il n'y avait pas le consommateur il n'y aurait pas de production et jusqu'à preuve du contraire si on l'informe correctement le consommateur est libre de son choix,et en Europe il ne veut pas d'aliment OGM. Si les américains consomment des aliments OGM c'est tout simplement parce qu'ils n'en sont pas informés car l'etiquetage des aliments OGM n'est pas obligatoire ou même interdit, dès que le consommateur est averti il cesse ce genre de consommation (exemple arrêt de la production du "lait" avec des hormones laitière aux USA et Canada). Quant au fait que les insecticides seraient employés en moindre quantité c'est une affirmation qui ne résiste longtemps pas à l'examen surtout dans la durée car les insectes ne mettent pas longtemps à contourner la résistance de ces plantes OGM (voire le cas de la Chine, de l'Inde, etc)

delta echo | 06 novembre 2008 à 23h29 Signaler un contenu inapproprié
Re:Privilège du consommateur

C'est tout le paradoxe : lejour où le consommateur ne voudra plus d'engrais, faudra t'il laisser les terres agricoles s'épuiser pour leur faire plaisir ?

Il y a des choix qui relèvent du consommateurs, et d'autres qui relèvent du producteur. C'est l'agriculteur qui est le plus à même de choisir ses variétés, ses traitements etc...
Pas le consommateur.

Vous illustrez justement le "pourquoi" de ma remarque. Le consommateu ne doit pas avoir voix au chapitre sur ce genre de sujet parcequ'il n'est pas capable d'en cerner les tenants et les aboutissants. Résultat : au lieu de prendre une décision en fonction de la réalité du terrain, il prends une décision en fonction de ce que lui disent les médias et les associations "écoogistes".
Par exemple, ils croient que les OGM BT ne permettent pas d'utiliser moins de pesticides parcequ'il y apparition de résistances chez les insectes. Comme vous, ils gobent aveuglément les bétisent que leurs disent quelques associations.

Oui, il y a apparition de résistances chez les insectes cibles. Comme avec TOUTE solution insecticide. Et alors ? Les OGM BT permettent tout de même d'utiliser moins de pesticides le temps que lapopulation d'insecte soit devenue résistante àla toxine BT utilisée. Temps qu'on peut allonger en mettant en place des zones refuges et en faisant des rotation.

Tu ne crois tout de même pas que les agriculteurs sont assez stupides pour acheter chaque année des semences plus chères si elles ne permettent pas d'utiliser moins de pesticides comme promis ?
Les agriculteurs savent précisément chaque année combien cela leur coute en semence, et combien de traitements insecticides ils doivent faire.
Ils savent mieux que vous s'ils y gagnent ou non.


Ce qe vous appelez "le privilège du consommateur" c'est qu'une tentative d'un certain nombre de consommateurs qui se croient informés (et même, mieux que les agriculteurs !) et qui veulent se méler d'un peu tout et n'importe quoi.
C'est à la mode de vouloir apprendre son métier à tout le monde ; aux agriculteurs, aux chercheurs, aux mèdecins, aux toxicologues...
Génération internet sans doute ; certains croient que parcequ'ils ont lu x sites internets sur le sujet ils sont informés. Être informé, ce n'est pas gober aveuglément tout ce qu'on lit, c'est aussi être capable d'y réfléchir.

Si vous y aviez réfléchi 30 seconde, vous auriez réalisé par vous même que l'apparition de résistance n'implique absolument pas une inefficacité du système...

Ryuujin | 07 novembre 2008 à 08h39 Signaler un contenu inapproprié
Re:Re:Privilège du consommateur

Moi je vois 3 points qui montrent que le consommateur a quand-même réfléchi et qu´il ne faut pas non-plus le mépriser et le prendre pour un démeuré:

1. Principe de Précaution: Rien ne prouve (à court-terme, sous-entendu) qu´il y a des effets nocifs pour le consommateur. Mais rien ne prouve le contraire (à long-terme). Les cultures sans OGM ont prouvé leur valeur depuis 5000 ans au moins; les cultures OGM, si elles ont prouvé quelque chose, c´est depuis 10 ans! Il existe des multiples facettes à étudier en détail avant de confirmer cela à long-terme. Par exemple aux EUA, le taux d´allergies est plus haut dans les zones à OGM que les autres. En plus, la plupart des investigations sont faites par les vendeurs mêmes d´OGM (Montsanto, etc.) ce qui ne renforce pas leur objéctivité.
Donc, logique et raisonnable d´appliquer le principe de précaution. L´inverse serait de la folie.

2. Principe démocratique: si la majorité dit "non", le gouvernement doit représenter son pays et non autre chose.

3. Lobbys: A part cela, tout le monde sait qu´il y a des lobbys extrêmement puissants qui poussent pour vendre des OGM non pour le bien de la société, mais pour le bien de leur compte bancaire. Il ne faut pas être naïf et céder sans une réfléxion profonde et démocratique. Curieux qu´on essayer de faire passer les lois permettant OGM "en perruque" par la porte de service, sans passer par un vrai processus démocratique...

alexxxx | 14 novembre 2008 à 14h54 Signaler un contenu inapproprié
Re:Re:Re:Privilège du consommateur

C'est interessant comme ce débat perdure.
Plusieurs points:
- le choix agricole doit revenir à l'agriculteur: assertion on ne peut plus fausse, cela mène à de la monoculture hydroponique en plein champ, cf plaine de Beauce. Si les agriculteurs savaient ce qu'il y a de mieux pour la terre et l'agriculture (et non leur portefeuille, même si c'est pas tout rose non plus), on serait encore au bocage, avec une forte action au niveau du bio. Les problèmes de rendements (on ne peut pas nourrir tout le monde, etc) ont été étudiés: voir sur le site delaplanete.org l'article L’agriculture biologique peut-elle nous nourrir tous ?
- le principe démocratique: les français n'en veulent pas!! Alors c'est quoi tout ce matraquage? Les élus sont sensés nous représenter, sinon, ça va être la révolution...C'est la base même de notre constitution, faudrait quand même pas l'oublier..
- Le tout technologique: Encore une fois, la technologie va nous sauver de la faim, produire du pétrole et soigner les maladies. C'est bien joli, mais les problèmes ne sont pas là. Si on parlait plutôt de distribution des richesses, exploitation du sud (ah, si au lieu de produire du café pas cher pour la dernière nespresso ...), confiscation du vivant (un brevet qui bloque une molécule existant bien avant l'homme, faut le faire quand même!!) etc.
Alors, toujours OGM? Pour ma part, au delà des idées partisanes, c'est surtout le dernier point qui me pose problème: des indiens d'Amérique sont quand même allés porter plainte car il ne pouvaient théoriquement plus utiliser une liane dans leur pharmacopée (est il nécessaire de préciser qu'ils utilisaient déjà la liane alors que Monsanto n'était encore qu'un cauchemar?). Le monde tourne à l'envers, enfin, surtout autour de l'argent..

gyam | 21 novembre 2008 à 10h33 Signaler un contenu inapproprié
Re:Re:Re:Re:Privilège du consommateur

Tout-à-fait d´accord.Rien ne va plus dans notre pays "démocratique". Et pourquoi le monde est de plus en plus "à l´envers"? Je pense que quelque chose de trés grave est en train de démolir notre démocratie en douce au travers des pouvoirs financiers qui font passer des lois. C´est la racine de pourquoi rien ne va en écologie et social. Je suis arrivé à la conclusion qu´il faut connaître comment marche notre système financier si nous voulons changer quelque chose en environment. Sinon, ces discussions seront toujours un passe-temps symbolique. La clef est dans les "sous" (lamentablement).
Allez voir le film "L'Argent Dette de Paul Grignon (Money as Debt FR)" sur comment est crée l´argent actuellement, je suis sans souffle depuis que je l´ai vu. C´est allucinant. On devrait tous le savoir et le propager. Courage

alexxx | 21 novembre 2008 à 17h23 Signaler un contenu inapproprié
Re:Re:OGM: l'avis des consommateurs est prépondér.

L'avis des consommateurs n'intéresserait donc pas les producteurs ?!
Mais alors, messieurs les producteurs, pour qui produisez-vous ?
Depuis quand cherche-t-on absolument à vendre des choses que les acheteurs potentiels refusent dans leur grande majorité ?
Qu'on ne vienne plus me dire que les producteurs sont à l'écoute des attentes de leurs clients et qu'ils cherchent à répondre aux besoins des consommateurs !
Pour moi, c'est tout choisi : plus rien n'entre dans le panier s'il n'est pas certifié Bio et j'espère bien que cet internaute qui méprise autant les consommateurs, et ne se pose même pas la question de l'avenir de nos enfants, contribuera à convaincre de nombreux autres consommateurs de faire comme moi.

Marie | 04 décembre 2008 à 13h05 Signaler un contenu inapproprié
Re:Re:Re:OGM: l'avis des consommateurs est prépon.

L'avis des consommateur intéresse les producteurs, mais pas sur n'importe quel point.
L'avis des consommateurs doit être pris en compte sur les aspects qui le concernent : les aspects de gout, texture, conservation, et qualité sanitaire de produit.

Pas sur des aspects qui n'ont aucun impact sur le produit, mais qui ont un impact sur les pratiques des agriculteurs.
C'est à l'agriculteur de gérer ses intrants, le choix des semences etc... pas au consommateur qui n'y connait strictement rien, et qui est incapable de savoir quelles pratiques sont nécessaires ou non, adaptées ou non etc...

Consommez bio si cela vous chante ; vous ferez partie des rares Francais qui peuvent se payer des produits de luxe, ou des nombreux francais qui mangent majoritairement des produits importés (seules 2% des surfaces cultivées en France le sont en "bio"). Tant que vous restez une petite minorité de bobo faisant ce choix, peu importe ; cela ne menace pas grand chose.

Si un jour par malheur vous devenez trop nombreux, vous comprendrez que les agriculteurs ne sont pas tous des gros blaireaux bourrins, et que s'il utilisent des intrants de synthèse, ce n'est pas forcément par stupidité, mais qu'ils ont tout simplement un savoir que vous n'avez pas...
Par exemple, ils savent que les fongicides "biologiques" sont largement plus polluants que les fongicides de synthèse, et que l'usage d'engrais organiques à la place des engrais de synthèse n'est possible que s'il y a une agriculture conventionnelle majoritaire pour fournir des engrais organiques à l'agriculture biologique...
Beaucoup savent aussi que ce n'est pas le caractère "naturel" ou non qui fait un bon intrant...

Ryuujin | 04 décembre 2008 à 18h06 Signaler un contenu inapproprié
Re:Re:Re:Privilège du consommateur

Vous prenez à ce point les agriculteurs pour des idiots ?
Vous croyez qu'il suffit au consommateur de "réfléchir" un peut pour savoir mieux que l'agriculteur le type de semence qu'il doit utiliser ?!?
Agriculteur, c'est un métier, et le choix des semence et des intrants en représente une bonne partie.

Quant au principe de précaution, vous ne montrez qu'une chose : que le consommateur que vous êtes ferait bien de retourner réfléchir encore un peu.
Vous croyez vraiment que les variétés non-OGM que vous consommez ont 5000 ans ? Non : en moyenne, elles ont 5 à 10 ans !
Vous croyez vraiment que l'âge d'une variété la rend plus saine ? Et bien je vous invite à manger des variétés rustiques de pommes de terres ; celles qui ont plus de 5000 ans, et qui résistent très bien aux coléoptères... vous vous demanderez ensuite pourquoi vous aurez la diarrhée..

Vous illustrez parfaitement mon propos : l'avis du consommateur ne doit pas être pris en compte sur des points aussi importants et complexe, car il n'y connait rien.
Le consommateur ne se rends pas compte que ses variétés non-OGM n'ont pas 5000 ans, mais en moyenne 10 ans, il ne se rends pas compte que certaines d'entre elles sont EFFECTIVEMENT toxiques (cf la variété de pomme de terre Magnum Bonum, une des variétés importée d'Amériques au 19ième siècle, qui a été interdite en 1995 parceque toxique, ou cf la variété British Queen, dont on s'est aperçu en 1998 qu'elle est toxique, mais qui est toujours sur le marché et qui représente 12% de la consommation de pomme de terre des Irlandais...).
Et elles ne sont pas testées. Alors que les variétés OGM elles, le sont.

Le principe de précaution, ne vous en déplaise, est appliqué aux OGM : les variétés OGM sont testées avant d'arriver sur le marché.
Mais curieusement, ce principe de précaution n'est pas appliqué aux variétés non-OGM...ce qui provoque parfois des catastrophes, cf le cas de la variété Lenape, qui a envoyé son premier consommateur directement dans le comas, cf le cas de la Magnum bonum, consommée pendant plus d'un siècle alors qu'elle était toxique, ou cf le cas de la British Queen.
Un poid, deux mesures : il est où votre principe de précaution ? Pas dans votre assiette en tout cas !

Vous dites qu'aux USA, le taux d'allergies est plus haut dans les zones à OGM...source ? Encore un truc ridicule qu'on vous a fait gober je ne sais où ?
Moi, je ne crois pas quelque chose quant on ne m'en montre pas les preuves...

Pour le reste, non : la plupart des investigations sont faites par des chercheurs indépendants, et il y en a eu plusieurs milliers ! http://scholar.google.com/scholar?hl=en&lr=&q=transgenic+crops+impact
Mais avez-vous seulement pris la peine d'aller voir ce qu'il en était vraiment, avant de croire bien gentillement celui qui vous a dit cela ?


Vous dites : "principe démocratique". Mais la démocratie n'est pas une dictature de la majorité. La première caractéristique d'une démocratie, c'est le respect des droits individuels. Dont celui des agriculteurs de choisir eux même leurs semences tant qu'ils n'est pas prouvé qu'ils causent un préjudice aux consommateurs.
Le jour où la majorité aura décidé que la Terre est plate, elle n'en sera pas moins ronde, et le jour où la majorité décidera de se passer d'engrais de synthèse, ça n'en sera pas moins une catastrophe écologique...


Pour les lobbies, vous montrez à quel point vous êtes endoctrinez. Vous ne vous rendez même pas compte qu'il y a également des lobbies anti-OGM, et qu'en France, ce sont eux qui ont la main haute.
Pour le reste, le Parlement, le Sénat sont des processus démocratique. Alors que la décision d'une majorité désinformé de limiter les libertés d'une minorité n'est pas particulièrement démocratique.

Ryuujin | 04 décembre 2008 à 18h26 Signaler un contenu inapproprié
Re:Re:Re:Re:Privilège du consommateur

Rien n'est plus déplorable que ces gens qui n'y connaissent rien, mais qui racontent n'importe quoi pour briller en société.

Pour votre gouverne, "hydroponique" et "champs" sont antonymes, les champs de la plaine de Beauce font partie actuellement de ceux dont les sols gagnent le plus de matière organique, et de ceux qui participent le plus à nourrir la France qui a le rare avantage de produire autant de nourriture qu'elle en consomme.
En outre, le remembrement a été imposé aux agriculteurs par l'état, et est très mal passé chez ces derniers. Rendre les agriculteurs responsables de ses conséquences montre à quel point vous êtes non seulement ignorant, mais qui plus est méprisant pour ces derniers...
Quant à une forte action du bio, si vous étiez mieux renseignés, vous sauriez que l'agriculture biologique n'est qu'une marotte de citadins, et un formidable créneau marketing.
Dans les faits, ce n'est pas parcequ'un pesticide est "naturel" qu'il est meilleur. Si vous étiez mieux informé, vous sauriez par exemple que le pesticide phare de l'agriculture biologique, le cuivre, est moins durable encore que le DDT ! Le cuivre n'a pas, comme tous les fongicides de synthèse, une demi-vie, il n'est pas dégradé, il n'est pas biodégradable à long terme. Il s'accumule dans les sols. Quasiment tout le cuivre que l'on épand une année est encore là l'année suivante. Je vous laisse deviner ce que ça donne quant on en utilise chaque année, ou une année sur deux...
Résultat : pas mal d'anciens vignobles sont devenus complètement stériles.

L'agriculture biologique peut-elle nous nourrir tous ? La FAO a remis les pendules à l'heure récemment : non, à cause du manque d'engrais. Un pays qui cultiverait toute sa surface en agriculture biologique irait irrémédiablement vers l'épuisement de ses sols.

Chose que l'agriculteur sait, et que le consommateur ne sait toujours pas : si on mets des engrais, ce n'est pas pour produire plus. C'est pour rapporter aux sols les nutriments qu'on en extrait lorsque l'on récolte.
Et les engrais organiques ne sont pas une solution : ils ne font que déplacer le problème. Les excréments d'animaux contiennent moins de nutriments que ce que les animaux en question ont ingéré. Si l'on devait nourrir ces animaux au "bio", il faudrait plus de surface pour leur alimentation qu'on ne pourrait en fertiliser avec leurs excréments !

Quant au principe démocratique, encore une fois, vous confondez démocratie et dictature populaire. Les francais ne veulent pas non plus d'impots ni de taxes, mais c'est nécessaire pour que la société fonctionne au mieux.
Les Francais ne veulent pas qu'on utilise des engrais, mais c'est nécessaire pour produire leur nourriture.
Les Francais ne veulent pas qu'on utilise des pesticides, mais c'est nécessaire pour garantir une production régulière (sans chutes brutales liées à des épidémies ou des invasions des cultures).

Même topo pour les OGM ; peu importe qu'une majorité désinformée soit contre : si cela permet à des agriculteurs de produire autant, et plus proprement, il n'y a AUCUNE raison de s'y opposer.

Autre point : l'exploitation du Sud, elle a bon dos. Tu peux m'expliquer le rapport entre votre refus complètement injustifié de la culture d'OGM en France, et l'exploitation du Sud ?
Pour le reste, sans surprise : tu ne sais pas de quoi tu parles.
La distribution des richesses ? Mais tu crois vraiment que les agriculteurs du Sud en difficulté veulent de ta charité ? Non : ils veulent pouvoir vivre dignement de leur métier. Et ça serait plus facile si on ne proposait pas gentillement de partager le fruit de la surexploitation de nos terres agricoles à grand coups de mécanisation etc...
La distribution de la nourriture comme solution miracle pour lutter contre la faim, c'est l'arrêt de mort de l'agriculture vivrière des pays du Sud, et le premier pas vers une Afrique, une Amérique Latine, et une Asie du Sud complètement asservie par l'occident.
Pour ce qui est des cultures de rentes, ça serait pas mal que tu te mettes un peu à la place des agriculteurs concernés également. En Inde par exemple, la culture phare est le cotonnier. Pourtant, le cotonnier de fait pas à manger.
Mais un bon tiers des agriculteurs ont moins de 1,4 hectares de terres, et une famille de plus de 5 personnes. Ils ne peuvent physiquement pas produire leur propre nourriture. Les cultures de rente, dans leur situation, c'est la seule possibilité ; le choix n'est même pas envisageable.
En produisant du coton au lieu de la nourriture, ils trouvent le moyen de gagner en moyenne suffisamment d'argent pour acheter plus de nourriture qu'ils ne pourraient en produire eux même.
En moyenne : les mauvaises années sont dures.
C'est un peu facile de balancer des généralités comme si on avait tout compris, quant on a aucune idée de la réalité du terrain !

Pour ce qui est de la confiscation du vivant, elle n'a rien à voir avec les OGM : elle est due au brevetage du vivant. Et il n'y a pas que les OGM qui sont brevetés ; quantités de variétés non-OGM sont également protégées.
Et notez quand même l'absurdité de votre argumentation : le brevetage du vivant fait que la majorité des agriculteurs n'ont pas accès aux variétés brevetées, trop chères. Votre solution est non pas de leur donner un accès gratuit à ces variétés, mais de les interdire ! Chapeau, c'est très constructif...

Mais c'est culturel cette façon de vouloir détruire impulsivement tout ce qui pose un tant soit peu problème.
Il n'y a bien qu'en France que les zozo qui prétendent protéger les agriculteurs de Monsanto détruisent des récoltes et passent pour des héros.
En Inde, le héro de la lutte contre Monsanto, c'est Mr Desai, un type qui a obtenu dieu sait comment les variétés de cotonnier OGM de Monsanto, qui les a croisées avec des variétés locales pour qu'elles soient mieux adaptées au climat etc, et qui les vends aux agriculteurs au prix normal.
Les Indiens, les Chinois, les Argentins ont répondu à la "confiscation du vivant" par sa réappropriation par les agriculteurs.


Moi, le point qui me pose le plus problème, c'est le fait que vous parliez de tout ça comme si vous étiez au courant, alors qu'en fait, vous n'en savez ni n'en comprenez rien.
Des indiens d'amérique que Monsanto empêcherai d'utiliser une liane ? Bah voyons...
Le cas de la liane Ayahuasca alias "Banisteriopsis caapi" n'a rien à voir avec Monsanto ; c'est Loren Miller qui a déposé ce brevet. En outre, le brevet n'interdisait pas aux indiens d'utiliser la liane, mais de commercialiser la préparation sur lequel le brevet avait été déposé.

Rapport avec les OGM ? Aucun.

Ryuujin | 04 décembre 2008 à 19h06 Signaler un contenu inapproprié

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