Suite à une étude nationale relative à l'imprégnation aux PCB des consommateurs de poissons d'eau douce, réalisée par l'Anses et l'InVS, l'Agence émet de nouvelles recommandations.
Restrictions de pêche et recommandations de non-consommation depuis 2006
Des dépassements des teneurs maximales réglementaires en PCB, fixées au niveau communautaire pour les poissons commercialisés, ont été observées en France dans les poissons d'eau douce de plusieurs cours d'eau ou lacs.
"Depuis 2006, des restrictions de pêche et des recommandations de non-consommation des espèces de poissons les plus accumulatrices de PCB (anguilles, poissons gras, espèces dites fortement bio-accumulatrices) ont d'ores et déjà été mises en place, sur la base de la réglementation en vigueur, notamment dans les secteurs du Rhône, de la Somme, de la Seine, de la Garonne…", indique l'Anses.
Un inventaire national des cours d'eau à risques a également été mis en œuvre début 2008 dans le cadre du plan national d'action sur les PCB. A partir de ces données, des recommandations de non-consommation ont été émises par cours d'eau.
En dehors de ces zones, l'Agence, dans un avis du 14 juin 2010, a recommandé à l'ensemble de la population, dans le cadre d'une alimentation diversifiée, la consommation de deux portions de poissons par semaine, en variant les espèces et les lieux d'approvisionnement. Elle a recommandé également aux personnes les plus fragiles d'éviter la consommation de poissons de rivière dits "bio-accumulateurs", notamment anguilles, barbeaux, brèmes, carpes et silures.
L'Anses a également publié, le 5 mars 2010, un avis relatif à l'interprétation sanitaire des niveaux d'imprégnation de la population française en PCB, par lequel elle a proposé deux seuils critiques.
Relation statistique entre consommation de poissons et imprégnation aux PCB
Ce qui est nouveau, c'est le lien statistique, mis en lumière par cette étude, entre la consommation de poissons fortement bio-accumulateurs et les niveaux d'imprégnation des consommateurs.
L'Anses recommande aujourd'hui de limiter la consommation de ces poissons à une fois tous les deux mois pour les femmes en âge de procréer, enceintes ou allaitantes ainsi que les enfants de moins de 3 ans, les fillettes et les adolescentes, et à deux fois par mois pour le reste de la population.
L'Agence recommande également une vigilance et un suivi des zones les plus fortement contaminées (Seine et Somme ; Rhône, Rhin et Moselle dans une moindre mesure) ainsi que l'identification d'autres zones fortement contaminées, le cas échéant de façon accidentelle.
L'Anses précise toutefois que la consommation des poissons d'eau douce par les foyers de pêcheurs est faible et que, sur les 21.180 foyers enquêtés, seuls 13% consommaient des poissons fortement bio-accumulateurs. D'autre part, les niveaux d'imprégnation observés dans l'échantillon de pêcheurs amateurs sont similaires à ceux observés dans la population générale.