Dans le monde, près de 300 milliards de dollars ou 0,7% du PIB mondial sont alloués aux subventions énergétiques annuellement. Selon le rapport intitulé ''Reforming Energy Subsidies : Opportunities to Contribute to the Climate Change Agenda'', la Russie détiendrait le plus grand volume de subventions avec un total de près de 40 milliards de dollars par an qui sont principalement investis dans la réduction du prix du gaz naturel. L'Iran se classe en deuxième position avec 37 milliards de dollars alors que six pays dépassent les 10 milliards de dollars en subventions : la Chine, l'Arabie saoudite, l'Inde, l'Indonésie, l'Ukraine et l'Egypte.
La plus grande part de cet argent sert à abaisser ou réduire artificiellement le prix réel des combustibles comme le pétrole, le charbon et le gaz, ou l'électricité issue des combustibles fossiles, explique le PNUE.
Selon lui, la suppression des subventions aux énergies fossiles permettrait de réduire les émissions de gaz à effet de serre de l'ordre de 6% par an, tout en contribuant à une augmentation de 0,1% du PIB mondial.
Les subventions aux énergies fossiles ne privilégient pas les pauvres et l'environnement
Le PNUE cite l'Inde où 1,7 milliard de dollars ont été investis en subventions de Gaz de pétrole liquéfié (GPL) au cours de la première moitié de 2008 pour faciliter l'accès aux combustibles à des ménages pauvres et auraient profité aux ménages à revenus plus élevés. Malgré l'inefficacité de la subvention, le programme a été prolongé jusqu'à 2012, déplore le Programme.
Favoriser le développement des MDP plutôt que celui des énergies fossiles
Le rapport reconnaît également que certaines subventions ou mécanismes de soutien, telles que les allégements fiscaux, les incitations financières ou autres mécanismes de marché peuvent générer des bénéfices économiques, sociaux et environnementaux comme les tarifs de rachat qui sont à l'origine d'une révolution des énergies renouvelables dans certains pays comme l'Allemagne et l'Espagne ou les Mécanismes de Développement Propres (MDP).
Alors que les subventions aux énergies fossiles sont des instruments mal adaptés qui perpétuent des modèles économiques révolus et inefficaces, le MDP est un mécanisme de marché plus performant, qui encourage la transition vers une économie verte, a déclaré Achim Steiner, Sous-secrétaire général des Nations Unies et Directeur exécutif du PNUE. Les subventions actuelles en faveur du fossile retardent l'introduction des énergies renouvelables ou d'autres formes efficaces de production d'énergie, en érigeant des barrières qui vont des transports en commun jusqu'aux appareils économes en énergie, a-t-il ajouté.
Rappelons que les Mécanismes de Développement Propres (MDP) ont été créés afin d'aider les pays en développement à réduire leurs émissions de GES. 850 projets de MDP ont été validés fin 2007 dont plus de 500 ont été développés en Asie principalement en Inde et en Chine. 300 ont été enregistrés en Amérique centrale et latine alors que l'Afrique ne compte qu'une vingtaine projets.
D'après Yvo de Boer, secrétaire exécutif de la Convention des Nations unies sur les changements climatiques (CNUCC), la valeur totale des projets en Afrique financés par le Fonds pour l'environnement mondial au cours des dix-sept dernières années est de 378 millions de dollars, alors que la valeur des projets à l'échelle du monde est de plus de 2,4 milliards de dollars.
Toutefois, à la veille de la clôture de la conférence d'Accra, le PNUE a également présenté de nouvelles données sur la progression de projets MDP en Afrique sub-saharienne. Pour la première fois depuis 18 mois, des projets MDP ont vu le jour dans six pays : République démocratique du Congo, Madagascar, Maurice, Mozambique, Mali et Sénégal, observe le Programme. Même si le nombre de projets en Afrique reste bas quand on le compare aux 3.500 projets MDP actuellement en cours dans le monde, une évolution est envisageable, a déclaré le PNUE.
L'Afrique devrait ici bénéficier de près de 230 projets MDP d'ici 2012 à condition que les gouvernements parviennent à un nouvel accord plus ambitieux sur le climat en 2009. Ces projets devraient générer plus de 65 millions d'unités de réduction certifiée des émissions, équivalents à un milliard de dollars selon un taux moyen de crédit carbone de 15 dollars.