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Hydrogène : les territoires face au défi de la structuration de la filière

Engagées dans le développement de la filière hydrogène, les régions font face à un défi : ne pas démarrer trop tôt ni trop tard car de nombreux verrous restent à lever. Elles demandent à l'Etat de pérenniser l'aide au déploiement de ce vecteur.

Energie  |    |  S. Fabrégat

"Les régions portent des projets de déploiement de solutions hydrogène adaptés aux spécificités de leurs territoires. (...) Elles préparent l'arrivée de trains à hydrogène sur les lignes régionales pour prévoir la fin du diesel pour les TER. Elles développent des écosystèmes territoriaux permettant le déploiement de véhicules à hydrogène et de stations de recharge (...)", soulignent dans une lettre ouverte l'Association des régions de France et l'Afhypac (Association française pour l'hydrogène et les piles à combustible), à l'issue d'une réunion commune organisée à Paris le 2 avril.

Dans ce courrier, elles demandent à l'Etat de poursuivre l'élan engagé par le plan national sur l'hydrogène, présenté en juin 2018. Sa concrétisation et sa pérennisation sont essentielles, soulignent les deux associations, évoquant l'enveloppe de 100 M€ promise dès 2019. Car si les projets autour de l'hydrogène vert se multiplient, de nombreux défis restent à relever pour rendre cette solution compétitive et attractive.

Assurer à la fois l'offre et la demande

L'hydrogène est une alternative à l'électrification de tous les usages, estime Françoise Coutant, vice-présidente du Conseil régional de Nouvelle-Aquitaine. Ce que confirme son homologue de Normandie, Hubert Dejean de la Bâtie : "L'après pétrole ne peut pas reposer sur une seule source d'énergie".

De fait, les régions, avec leur compétence de chef de file de la Transition énergétique, s'engagent dans le développement de la filière hydrogène.

Le déploiement de stations hydrogène pour mailler le territoire fait partie des projets phares. Mais hors de question de créer une offre sans demande. L'objectif est de déployer des flottes de véhicules autour.

Le projet Zero Emission Valley, porté par la région Auvergne-Rhône Alpes en partenariat avec Engie, Michelin et la Caisse des dépôts et consignations, est l'un des plus ambitieux. Il mise sur le déploiement de 1.000 véhicules, autour de 20 stations et 15 électrolyseurs 100 % énergies renouvelables. A partir de 50 véhicules par station, le modèle est rentable et pérenne, indique Bernard Figuet, directeur général délégué de la région.

Pour y parvenir, le projet mise sur des partenaires privés ayant des flottes captives et des contrats de vente. "C'est le système du «take or pay». Les entreprises s'engagent à consommer tant de kilogrammes d'hydrogène ou à parcourir tant de kilomètres par mois ou par an. Et elles les paient, qu'elles les aient effectivement consommés ou pas", explique Catherine Azzopardi, directrice énergie et environnement de la région. En parallèle, les entreprises percevront des subventions* à l'achat des véhicules. Les deux premières stations seront opérationnelles au mois d'août à Chambéry et Clermont-Ferrand.

"Il est essentiel de développer les stations et les véhicules en même temps", analyse Gautier Chatelus, de la Banque des territoires. Cet expert de l'investissement dans les projets de territoires identifie cependant encore des freins : "Il y a peu de constructeurs qui se positionnent sur des modèles de véhicules à hydrogène et, lorsqu'ils le font, c'est essentiellement sur de petites séries. Il y a un risque de goulot d'étranglement au niveau de la disponibilité des voitures". Idem pour l'entretien et la maintenance : "Les services sont inexistants". Comment encourager dans ce cas les consommateurs à se tourner vers les modèles hydrogène ? "Les solutions de leasing [location] peuvent rassurer l'acheteur", estime-t-il.

Aller vers la massification

Selon Gautier Chatelus, les collectivités ont également intérêt à ancrer les projets sur les premières demandes et les petites séries : bus, bateaux… Ce que font certains territoires. La Normandie, par exemple, planche sur des navettes fluviales à hydrogène, mais aussi un bateau école de pêche et des barges qui remontent du port du Havre à Paris. Le train à hydrogène pourrait être déployé sur des lignes non électrifiées, comme celle reliant Rouen à Dieppe.

"Sur la pêche, explique Hubert Dejean de la Bâtie, 50 % des revenus de la marée partent dans le carburant". En même temps, les pêcheurs sont plutôt opposés à l'éolien offshore. Leur proposer des solutions d'hydrogène vert ne serait-il pas un moyen de les réconcilier avec ces projets ?, s'interroge l'élu.

En Occitanie, le projet Hydromed vise à encourager le développement de flottes terrestre et maritime sur le port du Grau-du-Roi. Un premier chalutier de pêche à hydrogène est dans les cartons. La région cible aussi les aéroports. Le projet Hyport vise à basculer les écosystèmes aéroportuaires de Toulouse Blagnac et de Tarbes vers l'hydrogène, avec l'ambition, à terme, d'équiper l'ensemble des aéroports de la région.

"Il y a une multiplication de petits projets mais Il faudrait développer des projets plus massifs pour atteindre une taille critique nécessaire", analyse Gautier Chatelus. C'est pourquoi Régions de France et l'Afhypac demandent des moyens financiers appropriés.

Réactions1 réaction à cet article

L'article n'évoque pas le niveau actuel et prochain de l'efficience énergétique de filière hydrogène. Or, selon les propos tenus par le nouveau PDG de Volkswagen lors de la conférence de presse annuelle du groupe le 12 mars dernier, l'hydrogène est moins efficient que l'électrique et seule cette dernière permettrait d'atteindre les objectifs climatiques. Qu'en est-il concrètement ?
Pendant très longtemps, l'image de l'hydrogène a été associé à la catastrophe du Zeppelin Hindenburg en 1937 ; depuis peu, ce gaz abondant mais coûteux à produire suscite de nouveau un fort intérêt. Pourquoi les régions s'investissent-elles dans le développement de cette filière ?

Pégase | 04 avril 2019 à 09h39 Signaler un contenu inapproprié

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