"Notre premier objectif sera de maintenir la dynamique engagée dans la mobilisation de l'Etat et de l'ensemble des acteurs", a assuré Pierre-Etienne Bisch, préfet de région et coordinateur interministériel du plan de sortie du glyphosate et du plan de réduction de l'utilisation des produits phytopharmaceutiques. Ce dernier était auditionné par la mission d'information sur le suivi de la stratégie de sortie du glyphosate de l'Assemblée nationale, jeudi 17 janvier.
Les quatre usages qui poseraient question
"Nous pourrions supprimer 70 à 80 % des quantités utilisées, a assuré Nicolas Turquois, agriculteur et député du mouvement démocrate. Il manque des alternatives pour quatre types d'usages : l'agriculture de conservation, les vivaces – chardons et liserons -, l'utilisation faite par la SNCF et l'agriculture en pente".
Pierre-Etienne Bisch, préfet de région et coordinateur interministériel du plan de sortie du glyphosate a quant à lui indiqué qu'un accent serait mis sur ces utilisations.
Son objectif ? Suivre les échéances du plan Ecophyto ainsi que le plan de sortie du glyphosate. Dans ce cadre, le préfet préside la "task force", un collège d'acteurs constitué des ministères de l'Agriculture et la Transition écologique, l'Institut national de la recherche agronomique (Inra), de l'Association de coordination technique agricole (Acta) ainsi que de l'Assemblée permanente des Chambres d'agriculture (Apca). "L'Etat a retenu des modalités faisant appel à la responsabilité des acteurs. A court terme, c'était le seul choix possible compte tenu du cadre européen pris, a indiqué Pierre-Etienne Bisch. Les autorisations de mise sur le marché (AMM) ont un fondement juridique, nous ne pouvons les suspendre ou retirer que dans le cadre communautaire. C'est le sens de l'analyse que mène l'Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) avec sa recherche de produits de substitution".
Vers une évolution du centre de ressources sur le glyphosate
Pour mobiliser et sensibiliser les acteurs, différents outils sont prévus. Parmi ceux-ci figure le
L'autre outil, "plateforme de suivi des agriculteurs français ", lancé par le Gouvernement en novembre dernier la a été reconnu comme "perfectible". Elle devrait donc évoluer prochainement.
Pierre-Etienne Bisch a également indiqué que les résultats de l'appel à projets Ecophyto devraient être dévoilés en avril. Selon lui, cette initiative devrait aider à identifier les impasses pour la sortie du glyphosate.
Un programme prioritaire de recherche devrait être lancé
"Depuis 2015, une quinzaine de projets de recherche ont émergé pour trouver des alternatives au glyphosate, a rappelé Pierre-Etienne Bisch. Un programme prioritaire de recherche est en cours de construction et viendra s'ajouter aux autres initiatives".
Il a également souligné la nécessité de construire des outils de suivi. "Nous devons travailler pour améliorer les indicateurs physiques et financiers, le faire de manière scientifiquement correcte tout en étant accessible au grand public", a-t-il estimé.
Concernant les informations accessibles dans la banque nationale des ventes des produits phytosanitaires, "une réflexion est en cours pour savoir jusqu'où nous pouvons aller dans la mise à disposition des données sans contrevenir au règlement général sur la protection des données", a indiqué le coordinateur du plan de sortie du glyphosate.
Une action sera également initiée pour connaître les engagements que les filières peuvent prendre. Une mallette pédagogique devrait être distribuée aux acteurs territoriaux pour qu'ils s'approprient et déclinent les objectifs de cette mission.
Les aspects financiers seront également abordés. "Les sources des financements sont conformes au paysage français", a constaté le préfet. C'est important de disposer d'un tableau financier simplifié pour éviter que les discussions soient biaisées : par exemple, sur la question du surcoût".
Le gouvernement souhaite enfin améliorer les supports virtuels à destination des agriculteurs et souhaite constituer pour cela une "start-up d'Etat ". "Nous recherchons à l'intérieur de la sphère publique par la voie d'un appel à projets, des candidats pour améliorer les outils numériques afin d'accompagner les agriculteurs", précise Pierre-Etienne Bisch. Leur mission aurait une durée de six mois.