L'Agence régionale de santé (ARS) Ile-de-France annonce, par un communiqué du 20 février 2019, avoir identifié deux cas problématiques sur la commune de Carrières-sous-Poissy (Yvelines) : un cas de saturnisme infantile et une femme enceinte, dont l'imprégnation au plomb est supérieure à 50 µg/litre de plomb dans le sang.
Les cas de saturnisme infantile doivent faire l'objet d'une déclaration obligatoire et déclenche une procédure d'urgence visant à supprimer l'exposition au plomb de l'enfant, rappelle le ministère de la Santé. Les effets du plomb sont, en effet, particulièrement graves chez les enfants : effets neurologiques, retard de développement, perte de points de quotient intellectuel.
Les deux cas problématiques ont été identifiés suite à un courrier que l'ARS a adressé à plus de 500 professionnels de santé leur demandant de prescrire une mesure du plomb dans le sang (plombémie) en cas de doute. Ce courrier fait suite à la publication de deux études révélant que certaines zones situées dans les anciennes plaines d'épandage des eaux usées de l'agglomération parisienne présentaient des risques sanitaires inacceptables. Ces eaux contenaient des métaux lourds qui ont contaminé les sols sur lesquels elles ont été épandues pendant plus d'un siècle.
Ces deux cas ont été identifiés sur 49 plombémies réalisées entre le 15 octobre 2018 et le 31 janvier 2019. Suite à ces résultats, l'ARS annonce renforcer son dispositif d'intervention. Dans la commune de Carrières-sous-Poissy, un courrier va être transmis aux familles et aux professionnels de santé demandant la réalisation d'une plombémie chez les enfants de moins de six ans, mais aussi chez les femmes enceintes et autres populations à risque. "Dans les dix-huit autres communes de la zone, un renforcement du dispositif d'incitation au dépistage des populations à risque est déployé auprès des professionnels de santé", ajoute l'ARS.
Le rejet par cette dernière d'un dépistage systématique du saturnisme infantile après la publication des études avait suscité la colère des associations. "Un dépistage réalisé en 2016 sur dix enfants roms habitant un camp exposé aux pollutions a montré que huit d'entre eux étaient atteints de saturnisme", avait révélé Anthony Effroy, président de l'association Rives de Seine Nature Environnement (RNSE).
