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Actu-Environnement

Recyclage : le pari réussi des isolants locaux

Produire de façon industrielle en s'approvisionnant localement tout en intégrant une dimension sociale, c'est le pari réussi d'une usine d'isolants. Reportage dans l'Hérault sur cet exemple d'écologie industrielle et territoriale.

Reportage vidéo  |  Déchets  |    |  B. Clarke
Actu-Environnement le Mensuel N°387
Cet article a été publié dans Actu-Environnement le Mensuel N°387
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Ouatittude est une usine créée en 2010, basée à Servian, dans l'Hérault qui produit de la ouate de cellulose, un isolant biosourcé, fabriqué à partir de déchets de papier. Toutefois, il faut un papier très propre et non mélangé avec du plastique ou d'autres matières. C'est pourquoi l'usine s'est rapprochée des journaux du Midi connus notamment pour les éditions du Midi Libre, presse régionale quotidienne diffusée sur six départements : Hérault, Gard, Lozère, Aude, Pyrénées-Orientales et Aveyron. Les déchets papier que récupère l'usine sont issus de la "gâche" qui représente en moyenne entre 8 et 12 % de la matière papier qui est utilisée pour l'impression des journaux. La gâche, c'est le terme technique pour parler des ajustements réalisés entre les différentes impressions, pour obtenir un résultat satisfaisant.

La gâche comprend également les invendus. Soit des milliers de tonnes livrées à l'usine de production de ouate. Malheureusement le journal papier est de moins en moins plébiscité par les lecteurs. La matière sera donc de moins en moins disponible pour l'usine Ouatittude. Les sources d'approvisionnement doivent être plurielles et, pour l'instant, 70 % du stock provient de la région. Néanmoins, Jean-Michel Boeuf, le directeur de l'usine, espère compter sur "les gisements collectés par les collectivités qui sont, à ce jour, mal valorisés et sur lesquels on pourrait travailler. Aujourd'hui, le flux papier est un flux global. On y retrouve du papier journal, des magazines et tout un tas de corps étrangers. Comment faire pour arriver à obtenir, à partir d'un flux de ce type, la qualité qui nous va bien ?" Une réflexion est en cours avec les collectivités les plus proches. Déjà quelques associations viennent livrer des journaux usagés.

La dimension sociale

La gâche est utilisable directement dans le procédé de transformation de l'usine tandis que les invendus doivent être triés, car on y retrouve notamment du plastique. Cette étape a été confié à l'ESAT (Établissement et service d'aide par le travail) CATAR, de Pézénas. Tous les jours, six personnes viennent travailler le long de la ligne de tri, encadrées d'un éducateur. Un partenariat qui dure depuis le début de la création de l'entreprise.

Utilisation sur le terrain

Nous avons été à la rencontre de l'entreprise Domiso qui utilise l'isolant de ouatittude. Une entreprise qui s'est spécialisée dans l'isolation en ouate de cellulose dès sa création, il y a plus de dix ans : "Au début, c'était pour nous démarquer de la concurrence. Aujourd'hui, je suis convaincu par ce produit. Je ne propose plus que ça à mes clients", explique Philippe Germier, gérant de la société. Il faut croire que les retours sont positifs puisque le gérant ajoute : "je fais plus de 200 chantiers par an. On isole une maison quasiment tous les jours et ici ça ne fonctionne qu'au bouche à oreille…" La ouate de cellulose serait beaucoup plus dense que la laine de verre, généralement utilisée, et le prix pratiquement équivalent. "Le remplacement d'une ancienne laine de verre par de la ouate de cellulose, avec l'épaisseur prescrite, va permettre de gagner deux à trois degrés dans la maison". Mais attention, prévient Philippe Germier, "beaucoup d'installateurs ne proposent pas d'enlever l'ancienne isolation. Ils soufflent une ouate de cellulose par dessus la laine de verre, du coup l'efficacité est totalement gâchée".

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