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Le satellite Envisat cartographie les émissions régionales de CO2

Pour la première fois un capteur à bord d'un satellite, l'Envisat de l'ESA en l'occurrence, a été chargé de détecter la répartition régionale des émissions de CO2. La concentration la plus élevée en Europe a été observée entre Amsterdam et Francfort.

Gouvernance  |    |  R. Boughriet
   
Le satellite Envisat cartographie les émissions régionales de CO2
   
Chaque année, environ 30 milliards de tonnes de CO2 d'origine humaine sont rejetées dans l'atmosphère, notamment à travers la combustion de combustibles fossiles (pétrole, charbon et gaz) pour la production d'électricité, l'industrie et la circulation.

Le capteur SCIAMACHY (Scanning Imaging Absorption Spectrometer for Atmospheric Chartography) monté à bord du satellite environnemental européen Envisat de l'Agence spatiale européenne (ESA) et déjà utilisé pour les mesures de nombreux gaz et aérosols, a pour la première fois observé la répartition régionale des émissions de CO2 d'origine humaine. Ce capteur dresse la carte de l'atmosphère à travers une très large plage de longueurs d'ondes qui permet la détection de gaz de trace, d'ozone et de gaz connexes, de nuages ainsi que de particules de poussière dans l'atmosphère. Il mesure le rayonnement solaire, transmis, réfléchi et diffusé par l'atmosphère ou la surface terrestre. Avec une fauchée (ou couloir-couvert) de 960 km, cet instrument peut balayer la totalité de la planète tous les six jours.

En analysant des données prises entre 2003 et 2005, le professeur Michael Buchwitz de l'Institut de Physique Environnementale (IUP) de l'Université de Brême, en Allemagne, et ses collègues ont observé une forte concentration de CO2 d'origine humaine dans la région la plus peuplée d'Europe, qui s'étend d'Amsterdam, aux Pays-Bas, à Francfort, en Allemagne.

L'interprétation des données pour le dioxyde de carbone n'a pas été pas simple, précise Mickael Buchwitz, car il n'existe pas de corrélation directe entre les émissions locales de CO2 d'origine humaine et les variations mesurées de la concentration atmosphérique. Les flux naturels de CO2 situés entre l'atmosphère et la surface terrestre sont habituellement supérieurs aux flux de CO2 émanant d'émissions de CO2 d'origine humaine. Ainsi, la détection de signaux d'émissions de CO2 régionales anthropogéniques est relativement difficile, explique le professeur.

L'équipe de chercheurs souligne qu'une analyse approfondie est encore nécessaire avant de pouvoir tirer des conclusions quantitatives définitives concernant les émissions de CO2. Nous nous sommes assurés que le modèle spatial de CO2 que nous mesurons corresponde aux bases de données d'émissions de CO2 actuelles ainsi qu'à la densité de la population. Mais il faudra d'autres études pour pouvoir tirer des conclusions quantitatives définitives concernant les émissions de CO2 déclare M. Buchwitz.

Selon le professeur, des lacunes subsistent encore dans la connaissance des sources de CO2, telles que les incendies, l'activité volcanique et la respiration des organismes vivants ainsi que ses puits naturels que sont la terre et les océans. Les données obtenues par le capteur SCIAMACHY devraient fournir des renseignements sur la localisation des sources et des puits de CO2 ainsi que sur la façon dont les puits de carbone réagiront à un climat changeant. Grâce à nos mesures par satellite, nous espérons pouvoir apporter des réponses à ces questions et procéder à des prévisions fiables, indique M. Buchwitz. Les scientifiques s'attendent à recevoir d'autres données intéressantes en provenance de SCIAMACHY d'ici 2010 et au-delà.

À l'aide de ces données satellites, les chercheurs devraient mieux surveiller les progrès vers la réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES) tels que requis par le protocole de Kyoto qui prévoit une réduction de 5,2% des émissions de CO2, CH4, N2O, HFC, PFC, SF6 entre 2008 et 2012 par rapport au niveau de 1990. Rappelons que selon les données soumises au Secrétariat de la convention cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC) par les pays signataires de la convention, cette réduction n'a atteint que 2,8% en 2005.

En ce qui concerne l'Union Européenne, le protocole de Kyoto engage l'UE des 15 à réduire ses émissions de GES de 8 % par rapport aux niveaux de 1990. Selon l'Agence européenne de l'environnement (AEE), l'Europe des 15 serait sur la bonne voie pour atteindre ses objectifs. L'UE-15 a connu une baisse de 0,8% des émissions entre 2004 et 2005 (soit de 35,2 millions de tonnes d'équivalent CO2), et de 2 % en 2005 (87 millions de tonnes d'équivalent CO2). Dans les 12 nouveaux Etats membres de l'UE, les émissions de GES ont également baissé de 0,3% entre 2004 et 2005 (3 millions de tonnes d'équivalent CO2) et de 27,8% (379 millions de tonnes d'équivalent CO2) depuis 1990 et 2005. En France, le ministre de l'Ecologie, Jean-Louis Borloo avait annoncé en janvier une baisse officielle de 2,5% des émissions de gaz à effet de serre entre 2005 et 2006, et de 4% par rapport à 1990.

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Réactions1 réaction à cet article

Mais encore...

L'article est encourageant. Cependant les chiffres d'émissions sont exprimés en milliers de tonnes. Ces tonnes s'accumulent-elles tout simplement. Dans ce cas quelle est la quantité estimée au-delà de laquelle la vie humaine est réputée impossible?
Existe-t-il une façon de se procurer la cartographie mondiale,sinon uropéénne des émissions de CO2.
Merci.

Ded | 03 avril 2008 à 10h20 Signaler un contenu inapproprié

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