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Actu-Environnement

424 communes françaises sont soumises à un risque majeur d'inondation

Entre 1999 et 2006, près de 100.000 logements supplémentaires ont été construits en zone inondable dans 424 communes, selon une enquête du SOeS (ex IFEN) qui attribue cette croissance de nouvelles implantations à la pression démographique. Détails.

Risques  |    |  R. Boughriet
L'inondation constitue le premier risque naturel en France, avec 54.672 événements répertoriés sur 24.269 communes depuis 20 ans. Rappelons que 46 % des communes françaises sont concernées par le risque majeur d'inondation, selon le Service de l'observation et des statistiques de l'environnement (SOeS, ex-IFEN). Une part des habitants de ces communes, soit 5 millions de personnes résident en zone inondable, ce qui représente 8 % de la population française.

Une hausse de 7% des logements exposés liée à l'urbanisation en 7 ans

S'appuyant sur la base de données Gaspar* qui identifie 424 communes de plus de 10.000 habitants soumises à un risque majeur d'inondation, le SOeS note, dans une enquête publiée en février, une hausse de 7% du nombre de construction en terrain inondable. En effet, entre 1999 et 2006, près de 100.000 logements supplémentaires ont été construits sur ces terrains exposés. Par ailleurs, 2,7 millions de personnes résidaient dans ces secteurs en 1999 et 1,45 million de logements y étaient localisés.

Dans cette enquête, l'ensemble des logements localisés dans les zones inondables a été pris en compte,sans distinction de l'intensité du risque auquel ils sont exposés. Les terrains étudiés sont soumis à des submersions d'intensité et de fréquence variables, ''certains ne sont susceptibles d'être inondés qu'en cas de crues très rares et d'intensités exceptionnelles'', précise toutefois le SOeS.

Ainsi, parmi les 424 communes exposées, 56 communes ont construit 74.000 logements supplémentaires en zones inondables. 147 communes, soit le tiers des villes étudiées, ont également connu une augmentation conduisant à 27.000 logements exposés en plus.

L'accroissement du nombre de logements en zone inondable provient de la pression démographique qui s'est répercutée dans les parcelles exposées comme dans les parcelles hors d'eau, explique le SOeS.

Un PPRI pour limiter la construction en zones inondables

Aussi afin de limiter le risque, de nombreux plans de prévention du risque inondation (PPRI) ont été instaurés : 61 % des communes étudiées étaient couvertes fin 2007 contre 13 % en 1999. Rappelons que ces plans réglementent l'urbanisation dans les territoires concernés, en interdisant notamment la construction de logements dans les terrains exposés à des aléas très dangereux, et les terrains non urbanisés qui constituent des zones d'expansion des crues,permettant leur laminage et la réduction du risque à l'aval.

Aussi, cette extension urbaine en zones inondables est encore moindre dans les communes qui étaient dotées d'un PPRI avant l'année 2005 (0,4 %), ajoute l'étude. Neuf départements ont ainsi construit plus de 1.000 logements supplémentaires en zones exposées non couvertes par un PPRI : l'Hérault, le Gard, la Haute-Garonne, les Bouches-du-Rhône, le Rhône, la Seine-et- Marne, la Meurthe-et-Moselle, l'Ille-et-Vilaine et l'Aude.
Les nouvelles implantations en zones inondables ont par conséquent contribué à densifier les territoires déjà urbanisés plutôt qu'à les étendre, préservant ainsi majoritairement les zones d'expansion des crues, ajoute l'institut.

Et si dans 7 % des communes étudiées, on dénombre 3.600 logements exposés en moins entre 1999 et 2006, cette diminution est liée aux politiques d'aménagement et de rénovation des villes plutôt qu'''au risque inondation'', explique le SOeS. En effet, le programme national de rénovation urbaine (PNRU) prévoit notamment la déconstruction de 250.000 habitations en France tandis que la loi ''solidarité et renouvellement urbains'' (SRU) impose aux grandes communes des grandes agglomérations un seuil minimal de logements sociaux locatifs.

Ces politiques étant largement axées sur la construction de logements (déconstruction/reconstruction dans le cas du PNRU), leur conciliation avec la prévention des risques apparaît très souhaitable, souligne l'institut, qui note toutefois que, sur la centaine des communes étudiées faisant aussi partie du PNRU, 33% n'étaient toujours pas couvertes par un PPRI fin 2007.

Rappelons que l'Europe a subi plus de cent inondations majeures entre 1998 et 2004, causant environ 700 décès, le déplacement d'environ 500.000 personnes et au moins 25 milliards d'euros de pertes économiques. La directive européenne relative à la gestion des inondations, entrée en vigueur le 26 novembre 2007, demande aux États membres d'identifier d'ici fin 2011 et de cartographier les bassins hydrographiques et les zones côtières à risque d'ici 2013. Les Etats membres devront également établir des plans de gestion au plus tard en décembre 2015.

En France, le dispositif Vigilance ''pluie-inondation'' a également été lancé le 5 décembre 2007 afin de prévenir les précipitations et les inondations et informer les populations. Ainsi d'après une enquête publiée en mars dernier par l'IFEN, si les Français connaissent assez bien leur exposition aux inondations là où ils résident, les dispositifs de gestion et d'information sur ces risques naturels - comme le Plan de prévention des risques (PPR), le Document d'Information Communal (Dicrim) ou Départemental (DDRM) sur les Risques Majeurs ou repères de crues - demeurent encore peu connus des habitants exposés.


* Gaspar est une base de données communales sur les risques naturels et technologiques, gérée par le Meeddat. Elle recense l'ensemble des communes soumises à un ou plusieurs risques majeurs, les arrêtés de catastrophes naturelles depuis 1982 et les plans de prévention des risques mis en place.

Réactions2 réactions à cet article

Pas de panique

Le long de la vallée de la Garonne de nombreuses fermes centenaires sont régulièrement les pied dans l'eau,les habitants sont habitués est s'organisent en conseqence,il n'y a donc pas toujours mort d'Homme heureusement !!!

bibiche | 01 mars 2009 à 22h19 Signaler un contenu inapproprié
Respectons la nature et elle nous respectera

Pouvez vous me dire pourqu'oi après le succès écologique
sur la destruction des barrages sur la loire,
des projets de barrage soient envisagé pour limiter
les crues "centenaires" devenues "décénales"
sur certains cours d'eau?
(exemple:l'yzeron à Oullins).
Pour ma part je suis convaincu que respecter
le cours d'eau et favoriser sa "vie" est le meilleur
moyen de vivre avec lui.
Pour ces crues qui nous menacent une seule solution:
vivre avec lui avec des contructions surélevées facilitant
le passage de l'eau et plantations d'"arbres à eau".
Ecologiquement votre

écologiquement votre | 02 mars 2009 à 13h35 Signaler un contenu inapproprié

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