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Actu-Environnement

Sacs plastique compostables : le compostage à domicile est difficile

L'Ademe a évalué la possibilité de composter à domicile les sacs plastique prévus à cet effet. C'est possible, à condition d'être très rigoureux et d'appliquer à la lettre les consignes de compostage.

Déchets  |    |  P. Collet
Actu-Environnement le Mensuel N°387
Cet article a été publié dans Actu-Environnement le Mensuel N°387
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Avec l'interdiction des sacs plastique à usage unique, l'offre de sacs compostables s'est rapidement développée. Ces sacs, souvent destinés à la vente de fruits et légumes, notamment en supermarché, sont censés pouvoir être compostés à domicile. Pour autant, les premiers retours d'expérience ne sont pas toujours positifs : des résidus de sacs sont présents dans le compost, font valoir certains particuliers. Confrontée à ces interrogations, l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (Ademe) réalise une étude pour vérifier dans quelles conditions il est possible de composter ces nouveaux sacs plastique.

Les premiers résultats ont été dévoilés à l'occasion de l'édition 2018 de Pollutec : il est possible de les composter, mais cela nécessite de respecter rigoureusement les règles de l'art. "Ca demande beaucoup d'implication", prévient Virginie Le Ravalec, qui pilote l'étude pour l'Ademe. L'ensemble des résultats de l'étude devraient être publiés d'ici la fin du premier trimestre 2019.

Sacs remplis et ouverts

L'étude se penche sur la décomposition des sacs fabriqués à partir de 40% de matière biosourcés et labellisés "compostable". L'objectif est de vérifier en condition réelle la décomposition des sacs plastique compostables. Pour cela l'étude a mesuré la dégradation des poches plastique selon une dizaine de protocoles différents : sacs vides ou remplis de déchets fermentescibles, sacs à simple épaisseur ou sacs doublés, compost régulièrement brassé ou simplement en tas, ou encore compost débuté en mai. A l'issue de l'expérience, un contrôle visuel et un décompte des fragments de plastique selon leur taille ont été réalisés.

Le premier contrôle visuel confirme que dans certains cas, le compostage des sacs semble complet. C'est le cas des composts réalisés en douze mois et brassés régulièrement, conformément à ce que prévoit la norme officielle. Concrètement, la meilleure façon d'assurer la décomposition des sacs est de les mettre ouverts dans le composteur après les avoir remplis de biodéchets. Dans ce cas, les contrôles n'ont trouvé que trois fragments de plastique de moins de 0 à 1 mm. Les résultats restent bons avec des sacs doublés, mais de plus gros fragments de plastique subsistent (treize morceaux de plus de 20 mm et 5 de 0 à 1 mm).

Le brassage est essentiel

Par contre, dès que la réalisation du compost s'éloigne de la méthode idéale, les performances reculent. Ainsi, le compostage de sac vide est le premier facteur de baisse de performance. Mais c'est surtout l'absence de brassage qui pose problème. Dans ce cas, l'Ademe a dénombré 199 (sacs doublés remplis) et 256 (sacs doublés vides) morceaux de plastique de plus de 20 mm à l'issue de l'expérience.

L'étude permet ainsi d'établir de bonnes pratiques pour assurer la dégradation complète des sacs plastique composables. Pour assurer une dégradation complète, il faut donc remplir les sacs de déchets biodégrables et brasser le compost. Surtout, il faut disposer de deux composteurs, un en cours de compostage et un contenant le compost mature. La rotation entre les deux permet d'assurer un temps de dégradation suffisant. Idéalement, un troisième composteur permet de réaliser une rotation en douze mois avec un composteur en cours de remplissage, un en maturation et le troisième contenant le compost mature. Tout une organisation…

Consciente que le respect strict des règles de compostage n'est pas toujours au rendez-vous, l'Ademe se prépare à rendre un avis qui recommande que les sacs compostables soient placés dans le bac de tri avec les autres emballages. L'Agence juge préférable d'orienter les sacs plastique compostables vers du compostage industriel, depuis les centres de tri. Cette option est privilégiée car les machines de tri optique peuvent identifier les plastiques compostables. En outre, les consignes de tri étendues impliquent le tri de tous les emballages.

Réactions3 réactions à cet article

Cette étude vient confirmer que la norme NF T 51-800 (plastiques aptes au compostage domestique) reste un outil de laboratoire, ne permettant pas de prédire ce qu'il se passe en conditions réelles de compostage domestique...

VoxGaia | 03 décembre 2018 à 18h15 Signaler un contenu inapproprié

Questions suivantes : dans les cas où aucun fragment n'est comptabilisé, qu'en est-il de résidus invisibles à l'oeil nu ? Microfragments, fibres, molécules plastiques ? Les 60% de matière non biosourcée sont-ils susceptibles de contenir des produits plastiques de synthèse qui soient suffisamment persistants pour se retrouver dans le jardin une fois le compost épandu ?

MF | 04 décembre 2018 à 09h20 Signaler un contenu inapproprié

Bonjour
Réponse à MF.
Mais bien sûr qu'il reste 60% de pétrole dans ces sacs. donc, on invite les gens à micro polluer leur jardin, car comme cela personne ne voit le résultat.
C'est comme affirmer que la collecte séparée des biodéchets est un nectar pour le compost, sans tenir compte que plus de 20% d'indésirables se trouvent dans le gisement après collecte.
Rien ne changera tant que certaines ONG et certains techniciens du MTES vivront dans le monde des Bisounours.

effelle30 | 06 décembre 2018 à 10h17 Signaler un contenu inapproprié

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