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Transition énergétique : la feuille de route technologique du gouvernement

Un document de travail du gouvernement consacré à la transition énergétique a filtré ce week-end. Nouveaux EPR, hydrogène, éolien offshore… Cette ébauche de feuille de route technologique fixe des objectifs de déploiement et de coûts à horizon 2030.

Energie  |    |  S. Fabrégat

"Les évolutions de notre mix énergétique ne sont pas déterministes et dépendent beaucoup d'options technologiques qui restent à concrétiser", indique, en préambule, le document de travail (1) sur la stratégie énergétique du gouvernement qui a filtré dans la presse vendredi. Cette note identifie les technologies sur lesquelles la France doit miser pour faire évoluer son mix énergétique et les défis à relever à cette échéance. Le document présente ainsi une "esquisse" de feuille de route technologique, détaillant les verrous à lever et les objectifs à fixer, filière par filière. Il s'agit aussi de donner de la visibilité aux industriels, souligne la note, qui indique que c'était le but de la réunion à l'Elysée du 24 octobre dernier, à laquelle étaient conviés énergéticiens, constructeurs automobiles et acteurs du bâtiment.

Les décisions en matière de nucléaire sont particulièrement attendues. Et notamment le nombre de réacteurs que le gouvernement décidera de fermer et à quelle échéance. La note fait référence à ces futures fermetures, mais pas que… Elle préconise de laisser un maximum de portes ouvertes pour garder un large choix de possibilités sur le mix énergétique de demain… "Dans le secteur électrique, le rythme de vieillissement de notre parc nucléaire permet d'ores et déjà de définir des dates auxquelles des décisions devront être prises en matière d'investissement pour renouveler notre mix, indique le document de travail dès les premières lignes. Pour pouvoir disposer de toutes les options technologiques à ces moments clés et être réellement en situation de choix, il est nécessaire de canaliser l'effort d'innovation et d'industrialisation sur quelques axes importants, en se fixant des objectifs précis, des jalons intermédiaires et des échéances à tenir".

Nucléaire : EPR, Mox et démantèlement

La feuille de route identifie les différentes technologies sur lesquelles se concentrer pour décarboner le mix énergétique. Et parmi elles, figure le nucléaire. La note recommande de définir, avant mi-2021, un programme industriel pour la deuxième génération d'EPR qui permette de sécuriser un coût objectif moyen entre 60 et 70€/MWh pour une nouvelle série de "X réacteurs". La décision d'engager ce programme devra être prise entre 2021 et 2025.

Par ailleurs, l'utilisation du Mox dans les réacteurs de 1.300 MW devra être validée industriellement et réglementairement. Ce combustible est aujourd'hui utilisé dans les réacteurs de 900 MW, dont certains risquent de fermer. Il faut donc trouver un nouveau débouché au Mox. Lors d'une table ronde au Sénat, le 24 octobre dernier, Marc Bussieras, directeur Stratégie d'EDF indiquait plancher sur cette question. L'ASN s'est également emparée du sujet. Le "moxage" de ces réacteurs devra être déployé entre 2025 et 2030, estime la note, qui préconise de poser des jalons concrets au cours de ce quinquennat.

La feuille de route recommande également le développement commercial d'une technologie SMR (small modular reactor) et l'élaboration d'une feuille de route sur un réacteur de moyenne puissance (Atmea)., Un plan d'action commun à EDF, Orano et le CEA devra se pencher sur la quatrième génération nucléaire, la fermeture du cycle et la gestion des déchets, en étudiant toutes les options (Astrid, Cigéo ou recyclage en REP). Un programme de recherche devra également être lancé sur la prolongation de la durée de vie et l'optimisation du parc existant. Une filière industrielle du démantèlement devra être développée, en France et à l'international.

Hydrogène, batteries et réseaux

La feuille de route mise aussi sur l'hydrogène. L'électrolyse à partir d'énergies renouvelables devra atteindre la parité marché à horizon 2030, soit environ 60€/MWh. En attendant la maturité de cette technologie, le vaporeformage avec captage et stockage de CO2 (CCS) devra être déployé industriellement dès 2020 pour "décarboner la production d'hydrogène".

En parallèle, les réseaux de gaz devront être préparés à accueillir cette future production d'hydrogène. La note rappelle que des expérimentations sont en cours pour augmenter le taux d'incorporation de ce gaz dans le réseau. D'ici la fin du quinquennat, un seuil maximum devra être fixé et un plan de déploiement industriel défini sur la période 2020-2030. Par ailleurs, des parties du réseau existant de gaz devront être converties à 100% hydrogène.

La feuille de route aborde aussi le stockage par batteries. Il faudra "décider avant fin 2019 s'il est encore possible de construire en Europe, et avant la fin du quinquennat, une usine de cellules de batteries lithium-ion avec des industriels européens". De même, une filière européenne de batteries à électrolyte solide devra être lancée, avec pour horizon de production 2025. Des travaux devront également être menés pour optimiser l'intégration des cellules et plancher sur la maintenance, la seconde vie et le recyclage des batteries. Plusieurs projets ont été annoncés récemment dans l'ensemble de ces domaines dans le cadre de l'alliance européenne pour les batteries.

Des pistes sont également lancées pour améliorer la flexibilité du réseau électrique : mieux définir le seuil d'intégration des énergies intermittentes à partir duquel il est nécessaire d'intégrer massivement des flexibilités, explorer la pertinence d'un réglage plus décentralisé de la fréquence (notamment au niveau de boucles locales)…

Eolien, photovoltaïque et biomasse

Les énergies renouvelables ne sont pas oubliées dans cette note. Ainsi, des centrales photovoltaïques centralisées avec stockage devront être déployées d'ici 2022. Une trajectoire d'objectifs des coûts devra être fixée. Outre mer, des dispositifs photovoltaïque/hydrogène ou photovoltaïque/batteries devront être déployés. L'objectif est d'améliorer les performances et baisser le coût de ces dispositifs déjà compétitifs en zone non interconnectée, avant de les déployer dans d'autres zones géographiques.

En matière d'éolien, la note recommande de préciser les enjeux, les objectifs et les jalons pour le repowering des parcs terrestres existants. Les turbines offshore de 12 MW devront être industrialisées entre 2022 et 2024. Les parcs expérimentaux flottants devront être mis en service et livrer leurs retours d'expérience avant la fin du quinquennat. Des objectifs et des jalons devront être fixés pour cette technologie à horizon 2022 et 2030.

Enfin, concernant le biogaz, les coûts de la méthanisation avec injection dans le réseau devront baisser pour atteindre 80€/MWh sur les installations mises en service à partir de 2023-2025 et 60 €/MWh sur celles mises en service à partir de 2028-2030.

Cela passera par des innovations et le développement des pratiques agricoles "pour augmenter le volume de cultures intermédiaires à vocation énergétique", qui seront couplées "avec les pratiques de maintien de couverts végétaux qui contribuent aussi à réduire la consommation en pesticides".

1. Télécharger le document de travail
https://www.actu-environnement.com/media/pdf/news-32286-document.pdf

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