Dans un communiqué, l'Agence de protection de l'environnement américaine (EPA) a déclaré, le 30 avril, qu'elle "continue de constater qu'il n'y a pas de risques pour la santé publique lorsque le glyphosate est utilisé dans le respect des normes et que le glyphosate n'est pas cancérigène".
"Il n'y a aucune preuve que le glyphosate provoque le cancer", a indiqué Alexandra Dunn, administratrice adjointe de l'EPA pour la sécurité des produits chimiques et la prévention de la pollution. L'herbicide, "le plus populaire au monde" ne présente pas "de risques de cancer pour les utilisateurs", a réaffirmé l'EPA. Elle confirme ainsi ses conclusions d'un précédent rapport, publié en septembre 2017 après des dizaines d'années d'études, rappelle l'agence Reuters. En novembre 2017, une étude, réalisée aux Etats-Unis en collaboration avec l'EPA, publiée dans le Journal of the National Cancer Institute, ne relevait également pas de lien significatif entre l'utilisation de l'herbicide et l'apparition d'un cancer. Cette étude avait été publiée en pleine ré-homologation du glyphosate pour cinq ans supplémentaires dans l'Union européenne. L'EPA répète que ses conclusions scientifiques sur les risques pour la santé humaine "concordaient avec les examens de plusieurs autres pays et agences fédérales".
Vers une remise en cause des procès contre le Roundup ?
L'examen de l'EPA intervient alors que les contestations juridiques se multiplient aux Etats-Unis face à Monsanto, le fabricant du Roundup dont le principe actif est le glyphosate. Deux jurys californiens se sont prononcés en faveur de Dewayne Johnson et d'Edwin Hardeman, atteints d'un lymphome et qui ont attribué l'herbicide à leur maladie. L'Allemand Bayer, qui a racheté Monsanto l'année dernière, a annoncé qu'il ferait appel de ces décisions. "L'EPA ne commente pas les litiges... mais nos données scientifiques disponibles ne corroborent pas une relation de cause à effet entre l'exposition au glyphosate et la maladie de Parkinson ou le lymphome non hodgkinien", a déclaré Alexandra Dunn. L'avis de l'EPA contredit par conséquent les décisions des jurys. Le Roundup fait actuellement l'objet de 11.200 actions en justice aux Etats-Unis.
Dans son avis, l'EPA a toutefois recommandé de nouvelles mesures pour réduire le risque environnemental lié au glyphosate. L'Agence propose des modifications d'utilisation pour protéger les plantes avoisinantes et limiter l'impact de l'herbicide sur les pollinisateurs et les oiseaux.
