"Le transport aérien connecte le monde. C'est un moteur essentiel de la croissance économique mondiale qui génère plus de 58 millions d'emplois et 2,4 billions de dollars en produit intérieur brut". C'est ainsi que se présente le secteur aérien dans l'Agenda des solutions de la COP21. Le secteur est en effet inscrit dans la liste des initiatives portées par le Plan d'action Lima-Paris (LPAA) en rappelant son objectif de stabiliser ses émissions nettes de CO2 à compter de 2020 puis de les réduire de moitié en 2050 par rapport aux niveaux de 2005.
Par contre, le secteur aérien et son homologue maritime ne figurent pas dans l'Accord de Paris au grand dam de nombreux acteurs. "Par la décision consistant à exempter les secteurs de l'aviation civile et du transport maritime, les Etats illustrent leur refus de contenir la globalisation économique et financière, le commerce international devant se poursuivre sans entraves, même sur une planète morte", réagit Maxime Combes, porte-parole d'Attac France sur les enjeux climatiques. Pour Kevin Anderson, directeur adjoint du Tyndall Centre pour la recherche sur le changement climatique, cette exemption est un cheval de Troie dans l'Accord : "Cet Accord est plus faible que celui de Copenhague. Le texte actuel n'est pas cohérent avec les dernières estimations de la science. En l'occurrence, le texte de Copenhague couvrait les émissions de l'aviation et des navires, qui, additionnées, sont aussi importantes que les émissions du Royaume-Uni et de l'Allemagne".
Le transport aérien veut garder main mise sur ce sujet en négociant "en interne". L'Organisation de l'aviation civile internationale (OACI) a décidé en mars 2014 d'élaborer un mécanisme mondial de mesures des émissions carbone associé à un marché. 191 Etats doivent se mettre d'accord lors de la 39e assemblée de l'OACI en septembre 2016.