Impact sur les écosystèmes et les populations locales
Selon le WWF, depuis la fin des années 1990 et la hausse du cours de l'or, la Guyane française compterait entre 3 000 et 15 000 ''garimpeiros'' travaillant illégalement sur son territoire. Pour produire 1 kg d'or, ces orpailleurs clandestins utilisent à minima 1 kg de mercure, mettant en péril leur santé, et celles des populations locales avoisinantes, précise l'organisation. Les effets neurotoxiques de ce métal sont en effet avérés, et la teneur naturellement élevée de ce métal dans les sols du plateau des Guyanes font du moindre rejet anthropique une menace sanitaire forte sur les populations et les écosystèmes forestiers et aquatiques, prévient l'ONG. Le WWF estime que chaque année, 30 tonnes de ce poison sont ainsi déversées dans les milieux naturels des Guyanes.
Face à ce constat, le président de la République française avait lancé, en février 2008, les opérations Harpie, censées limiter cette véritable ''ruée vers l'or'', impactant notamment le Parc Amazonien de Guyane et les communautés autochtones. Mais sans réelle coopération transfrontalière avec le Brésil, l'opération Harpie n'a finalement duré que quatre mois, indique le WWF.
L'activité aurifère illégale est un véritable problème social et environnemental. Sans le contrôle des gouvernements, les dégâts environnementaux, notamment sur les écosystèmes aquatiques, deviennent d'énormes problèmes de santé publique. Comme il s'agit d'une menace transnationale, il est indispensable d'y répondre par la coopération bilatérale, a déclaré Carlos Alberto de Mattos Scarmuzza du WWF Brésil.
Article publié le 05 janvier 2009