Cette nouvelle législation vise essentiellement à mettre en œuvre des normes de prévention à l'égard des effets nuisibles des pesticides sur la santé humaine et animale et sur l'environnement. À travers ce règlement, la mise sur le marché et l'utilisation des substances cancérogènes, mutagènes et toxiques pour la reproduction (CMR) sera absolument interdite. Concrètement, les ministres de l'agriculture ont approuvé la mise en place d'une « liste noire Pesticides » à l'échelle de l'UE.
Précisons que le règlement prévoit la division de l'UE en trois zones géographiques (Nord, Centre et Sud) dans lesquelles les autorisations de mise sur le marché se feraient par reconnaissance mutuelle. Autrement dit, tout pesticide autorisé par un Etat membre au sein d'une zone donnée serait approuvé systématiquement par les autres pays de la zone. Rejeté en l'état par le Parlement européen, le règlement prévoit que les États membres puissent refuser cette autorisation ou limiter l'utilisation du pesticide concerné.
Le nouveau règlement encourage par ailleurs la substitution des produits phytopharmaceutiques dangereux par d'autres produits plus sûrs. En outre, il ne permet plus l'approbation temporaire des produits sauf si la procédure au niveau de l'UE n'est pas achevée au bout de deux ans et demi.
Les utilisateurs professionnels et les producteurs de pesticides auront de plus, l'obligation de tenir un registre sur leur utilisation de ces produits. Jusqu'à présent, la réglementation européenne en la matière n'était pas unifiée.
Pour le Mouvement pour les Droits et le Respect des Générations Futures (MDRGF), les possibilités de dérogations sont regrettables : cela signifie que la population pourrait continuer à être exposée à des substances dangereuses, estime François Veillerette, Président du MDRGF. Nous comptons beaucoup sur le Parlement Européen, lors de la seconde lecture, pour rétablir la situation et renforcer les textes en vue d'une plus grande protection des citoyens européens et de leur environnement, ajoute-t-il.
Le règlement doit en effet passer en seconde lecture au Parlement Européen à l'automne accompagné du projet de directive relative à l'utilisation durable des pesticides. Suivra normalement un accord politique avec l'adoption formelle ensuite des textes prévus début 2009.