Pour protester contre la signature vendredi 26 septembre, à Ottawa, des accords de libre échange Union Européenne/ Canada (Ceta), la Confédération paysanne a choisi d'occuper symboliquement le siège français de la multinationale agro-alimentaire mondiale, Cargill (134,9 milliards de dollars de chiffre d'affaires en 2014), à Saint-Germain-en-Laye (78) ce mercredi 24 septembre. Elle souhaite ainsi montrer son refus de "laisser aux multinationales le pouvoir de dicter leur avenir aux paysans, et de choisir l'alimentation des citoyens".
Pour la Confédération paysanne, le Ceta menace notamment le droit des paysans à utiliser leurs propres semences à travers le renforcement des droits de propriété intellectuelle (DPI). Elle estime également que cet accord introduit un risque d'harmonisation des normes sanitaires, sociales et environnementales par le mécanisme de règlement des différends investisseur-Etat (ISDS).
Sur ce sujet, les députés européens semblent divisés. Les défenseurs de l'accord soulignent que ce dernier permettra de gagner de nouveaux marchés qui compenseront les pertes liées à l'embargo Russe. La principale crainte reste toutefois la possibilité laissée aux investisseurs par le ISDS d'attaquer les gouvernements si leur politique devient non avantageuse pour leurs entreprises.
Selon des données Eurostat, "l'excédent commercial de 4,3 mds d'euros de UE28 avec le Canada en 2013 est le plus élevé enregistré depuis 2006. En 2013, le Canada constituait le douzième partenaire commercial de l'UE28". Les exportations s'élevaient en effet à 31,6 milliards d'euros et les importations à 27,3 mds.
Le Parlement européen sera invité à se positionner sur l'accord mi-2015.
