Les résultats de l'étude divulguée par l'Ademe mardi 22 août ne sont pas flatteurs pour la France. Les consommateurs y apparaissent très réticents à acheter les appareils électroménagers (réfrigérateurs, lave-linge, sèche-linge) les plus performants énergétiquement. Ainsi, les Français n'achètent que 12% de réfrigérateurs classés A++ ou A+++, les plus performants, contre 65% pour les Allemands.
"C'est d'autant plus surprenant que le même cadre réglementaire s'applique partout en Europe, et que ce sont les mêmes fabricants qui distribuent leurs produits dans tous les pays européens", relèvent les auteurs de l'étude. Une explication provient toutefois du fait que les appareils les plus performants sont vendus plus chers en France que dans la moyenne de l'Union européenne : 937 euros pour les réfrigérateurs classés A+++ dans l'hexagone contre 732 euros en moyenne dans l'UE. "Les modèles A+++ ne nécessitent pas de saut technologique ou d'investissements tels que leur prix d'achat soit plus du double du prix moyen toutes classes confondues", pointent les auteurs à l'attention des fabricants.

Consommateurs centrés sur l'achat de produits bon marché
Toutefois, l'étude relève aussi que les prix élevés pour les meilleures classes n'empêchent pas les consommateurs de les acheter en Allemagne et en Italie. Ils en déduisent que les consommateurs français sont "essentiellement centrés sur l'achat de produits bon marché : peu économes, pas trop grands et ayant un prix d'achat bas".
Conséquences de ces comportements d'achats ? Les réfrigérateurs, lave-linge et sèche-linge vendus en France consomment en moyenne plus d'énergie que ceux vendus chez nos voisins. L'impact est particulièrement notable pour les réfrigérateurs, gros consommateurs d'énergie, branchés 24 heures sur 24 et qui offrent des potentiels d'économie importants, relève l'Ademe. "La France aurait pu économiser près de 2.000 GWh par an si tous les réfrigérateurs et congélateurs vendus en 2015 avaient été de classe A++", pointe l'étude.
Pour remédier à cette situation, ses auteurs évoquent plusieurs leviers. Parmi ceux-ci figurent des mesures réglementaires, à l'exemple de la Suisse qui fixe un seuil de performance minimal ambitieux, ou encore une amélioration de l'information du public. Le nouveau classement de l'étiquette énergie, qui est entré en vigueur le 1er août dernier, devrait permettre d'améliorer cette information. Le Guide Topten France, lancé par le WWF et l'association de consommateurs CLCV, avec le soutien de l'Ademe, aide aussi à mieux orienter le choix des consommateurs.