Débat sur la TGAP déchets
Les sénateurs ont par ailleurs quelque peu modifié la Taxe Générale sur les Activités Polluantes (TGAP) sur les déchets. La réduction de la TGAP accordée aux centres de traitement certifiés ISO 14001 et EMAS sera effective dès l'obtention de cette certification.
Une question plus problématique a été soulevée concernant la taxation des résidus de traitements des déchets. Plusieurs sénateurs ont expliqué qu'à l'heure actuelle, les résidus d'incinération par exemple (mâchefers et REFIOM) étaient taxés deux fois : une première fois sur le volume de déchets entrant dans l'incinérateur et une seconde fois lors de leur stockage en centre d'enfouissement. Il a donc été proposé que le stockage de ces matières soit exonéré de taxe. Peu au fait de ce sujet complexe, le gouvernement, représenté par le ministre du budget Eric Woerth, ne s'est pas prononcé sur la question mais a promis d'y réfléchir : ''il me semblerait sage de se donner le temps d'examiner la question de la taxation à la TGAP des déchets ultimes et d'en mesurer les enjeux afin de déboucher sur un dispositif qui « tienne » à la fois techniquement et financièrement''. Ce sujet devrait donc revenir prochainement dans les discussions parlementaires.
De même, plusieurs sénateurs ont plaidé sans succès pour l'élargissement de la TGAP aux installations de co-incinération et de méthanisation. ''Les différentes filières de valorisation énergétique des déchets ménagers et assimilés sont complémentaires et, afin d'éviter toute distorsion de concurrence entre elles, cet amendement vise à appliquer à la co-incinération et à la méthanisation le même régime qu'à l'incinération'', a défendu le sénateur Laurent Béteille (UMP). Une mission commune d'information du Sénat a prévu d'étudier la question.
La fiscalité de l'éolien maintenue de justesse
De nouvelles modifications ont par la suite été apportées par l'Assemblée nationale et le Sénat dans le cadre de la Commission mixte paritaire (7 sénateurs, 7 députés). Un article prévoyait notamment de porter le niveau de l'imposition forfaitaire à laquelle sont soumises les éoliennes et les énergies marines à 8.000 € par MW et par an. Selon les professionnels des énergies renouvelables, cela revenait à doubler la charge fiscale qui pesait sur la filière éolienne dans le cadre de la taxe professionnelle. Cette disposition a depuis été annulée à la grande satisfaction du Syndicat des Energies Renouvelables qui craignait que la filière ne soit totalement déstabilisée : ''cette augmentation de la charge fiscale se conjugue au 1er janvier 2010 avec une baisse de 6 % environ des tarifs d'achat, du fait de la dégressivité et de l'indexation de ces tarifs. Au total, c'est une perte de chiffre d'affaires d'environ 10 % que subiront les exploitants de parcs éoliens. Une telle baisse remet en cause la viabilité de la quasi-totalité des projets et l'équilibre économique des parcs en exploitation'', a expliqué le SER. Finalement, la fiscalité restera similaire à celle des autres modes de production d'électricité : 2.913 € / MW pour le nucléaire et les centrales au gaz et au charbon, 2.200 € / MW pour le photovoltaïque, l'éolien et les énergies marines.