L'Agence de l'eau Rhône-Alpes-Méditerranée (RMC) a mené une actualisation de son étude sur les incidences du changement climatique sur son bassin. C'est donc la deuxième édition, après celle de 2014. Pas de scoop, cependant, mais des données plus nombreuses, renforçant "les incidences identifiées dans le bilan des connaissances", indique l'Agence. Côté climat, les précipitations devraient diminuer de -5 à -15% sur le sud du bassin, rester stables ou augmenter au nord. La recharge des nappes phréatiques par les pluies devrait baisser de 15%, et jusqu'à -65% localement. Cependant, il est difficile de faire des projections sur les pluies extrêmes, comme les épisodes cévenols, indique le document. Les conséquences seront marquées sur les cours d'eau : les débits d'étiages vont baisser de -10 à -40%, et le nombre de cours d'eau intermittents augmenter. Sur les crues, les incertitudes sont trop nombreuses pour conclure quant à l'augmentation de leur fréquence.
La biodiversité sera impactée par l'augmentation de la température de l'eau, mais "le premier levier d'adaptation pour la biodiversité est la restauration des milieux", note l'agence.
Les pistes d'adaptations prévues restent "très pertinentes" : "retenir l'eau dans les sols, lutter contre le gaspillage, redonner de l'espace de liberté aux milieux aquatiques". Reste à réduire les incertitudes, notamment sur l'évolution des biseaux salés, l'évolution du trait de côte et la connaissance des aquifères sensibles à la diminution de la recharge pluviale. L'Agence de l'eau RMC recommande également de développer l'éco-ingénierie, qui présente moins de risques de "maladaptation" que le génie civil classique.