
Depuis 1999, ce marché enregistre une augmentation moyenne de 10% par an. Mais les ventes de produits bio ont particulièrement augmenté en 2008 dans tous les circuits de distribution, avec notamment une hausse de 39% du chiffre d'affaires dans les super et hypermarchés par rapport à 2007 et de 40% en circuits de distribution spécialisées (réseau et indépendante). La part de marché des produits bio n'atteint toutefois que 1,7% en 2008 du marché alimentaire contre 1,1% en 2005.
Parmi les produits bio les plus consommés, 23% des ventes proviennent du rayon crémerie (lait, produits laitiers, oeufs), suivis par les fruits et légumes (17% des ventes), les produits d'épicerie sucrée et salée (18%) et le pain et la farine (13%). Le vin bio a également la cote et représente 10% des ventes en 2008 tout comme les viandes rouges et blanches, la charcuterie-salaison. Viennent ensuite les autres boissons (4% des ventes), les produits ''traiteur'' (3%) et les produits surgelés (1%).
1/3 des restaurants collectifs servent de la bio
Désormais, les Français consomment bio chez eux mais également hors domicile, souligne l'Agence Bio. Plus d'un tiers des restaurants collectifs servent déjà du bio, selon une enquête menée par l'agence. 36% des restaurants collectifs, soit environ 26.000 établissements, proposent des produits bio à leurs convives, ne serait-ce que de temps en temps, indique-t-elle.
D'ici 2012, ce taux devrait atteindre 71%, estime l'agence, où 7 restaurants collectifs sur 10 devraient proposer de la Bio. Cette progression s'inscrit dans le cadre du Grenelle de l'Environnement qui a fixé comme objectif d'intégrer 15 % de produits biologiques dans la restauration collective en 2010 et 20 % en 2012.
Aussi, parmi les restaurants collectifs proposant des produits bio, les établissements scolaires arrivent en tête : 46% d'entre eux ont intégré au moins ponctuellement des produits biologiques dans leurs menus et 41% des structures publiques en font autant, selon l'enquête.
13.298 exploitations bio en 2008
Cette hausse de la demande s'accompagne de la progression des surfaces en conversion à l'agriculture biologique, en augmentation de 34,6% en 2008 par rapport à 2007. Plus de 580.000 hectares (contre 557.000 ha en 2007) étaient consacrés à l'agriculture biologique en France dont plus de 80.000 hectares en conversion fin 2008. Le nombre de producteurs bio s'élève à près de 13.300 et a augmenté de 11% en 2008 (12.000 producteurs en 2007) .
Côté élevage, l'agence note en 2008 une hausse du nombre d'animaux bio, en particulier des poulets de chair (+17,1%), des poules pondeuses (+5,2%) et des brebis lait (12,6%) mais également des bovins laitiers (+3,7%) et allaitants (+2,1%).
En 2008, près des 2/3 des exploitations étaient par ailleurs localisées dans 7 régions, comptant chacune plus de 1.000 exploitations certifiées : Rhône-Alpes, Midi- Pyrénées, Pays de la Loire, Languedoc-Roussillon, Provence-Alpes-Côte d'Azur, Aquitaine et Bretagne.
Les surfaces bio ont donc représenté 2,12% de la surface agricole utilisée (SAU) en 2008 contre 2% en 2007. Un taux qui reste encore loin des objectifs fixés par le Grenelle de tripler les surfaces d'ici 2012. Ce qui implique qu'une part croissante du marché soit couverte par des produits importés des pays européens (Pays-Bas, Allemagne,...) mais également d'Argentine, d'Israël ou encore de Nouvelle-Zélande. En moyenne, 30% des produits bio consommés en France sont importés (34% hors vente directe). Un taux d'importations qui atteint 75% pour les jus de fruits, 60% pour les fruits et légumes, tout comme pour les surgelés.
Une production nationale encore trop peu développée
La conversion au bio doit encore s'amplifier pour répondre à la demande des consommateurs français et atteindre les objectifs du Grenelle. Si le ministre de l'agriculture Michel Barnier a - dans le cadre de la loi des Finances 2009 - débloqué le 6 mai une enveloppe supplémentaire de 3 millions d'euros venant s'ajouter aux 12 millions par an pendant trois ans visant à encourager la conversion des exploitations agricoles, celle-ci rencontre encore des freins de la part des agriculteurs notamment un manque d'informations sur la Bio.
Pour la Fédération Nationale d'Agriculture Biologique (FNAB), cette nouvelle enveloppe arrive trop tard pour les producteurs qui ont déjà renoncé à présenter un dossier cette année, pour les Préfets encore indécis sur le déplafonnement des aides, et pour les conseillers chargés de la préparation des dossiers de conversion, avait déploré dans un communiqué l'organisme professionnel ajoutant que ce ne sera ni suffisant par rapport aux demandes exprimées en début d'année, ni suffisant par rapport aux objectifs du Grenelle de parvenir à tripler les surfaces bio en 2013. Et si l'enveloppe 2009 devait finalement ne pas être dépensée dans sa totalité, ce ne pourra être que parce que des producteurs auront été découragés par le manque de visibilité jusqu'à aujourd'hui, avait estimé la FNAB.
Au final, si le taux de surfaces bio est encore faible, nous en sommes tous conscients, on a progressé, a déclaré la directrice de l'Agence Bio, Elisabeth Mercier à l'occasion d'une conférence de presse. Nous estimons que le virage est pris et que nous sommes entrés dans une phase de décollage, a-t-elle souligné confiante, ajoutant que 1.300 agriculteurs se sont convertis au bio durant les quatre premiers mois de l'année 2009 (soit 11 agriculteurs engagés par jour). Rappelons que d'après le dernier baromètre CSA- Agence Bio, la consommation des Français devrait se renforcer en 2009 tant à domicile que dans la restauration collective. 74% des acheteurs-consommateurs de produits bio déclaraient en octobre dernier avoir l'intention de maintenir leurs actes d'achat et 22% entendaient les augmenter.