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Actu-Environnement

Les agences de l'eau entre volontarisme et résignation

Confrontées à une baisse brutale de leur budget, les agences de l'eau préparent leur prochain programme d'action dans un contexte de défiance vis-à-vis du pouvoir central. Sans perdre de vue leur rôle opérationnel dans les territoires.

Eau  |    |  A. Canto

Moins de moyens, mais toujours présentes. C'est en résumé l'état d'esprit des représentants de l'agence de l'eau Loire-Bretagne sur l'événement annuel de la filière, le Carrefour des gestions locales de l'eau (CGLE) qui s'est tenu à Rennes les 24 et 25 janvier 2017. Après plusieurs années de prélèvements ponctuels, décidés au gré des lois de finances, les six agences de l'eau nationales connaissent en effet la douloureuse pour les sept prochaines années.

“ Il va falloir se concentrer sur les actions ayant un impact direct sur la qualité de l'eau, sur le changement climatique, sur la biodiversité, sur l'impact santé-environnement et la solidarité territoriale. ” Martin Gutton, Agence de l'eau Loire-Bretagne
Pour 2018, sixième et dernière année du 10ème programme d'action, elles subissent un prélèvement global de 200 millions d'euros afin de participer à la réduction du déficit public. En outre, elles doivent contribuer aux budgets de l'Agence française de la biodiversité (AFB), de l'Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS) et des parcs naturels nationaux pour un total de 272 à 300 millions d'euros. Pour financer les actions prévues, elles vont donc puiser dans leur trésorerie - pour toutes, le bas de laine sera vide fin 2018 ou fin 2019. Pour la période 2019-2024, leur budget global est plafonné à 2,105 milliards d'euros (contre 2,28 milliards en 2018), à partir duquel elles devront toujours financer l'AFB, l'ONCFS et les parcs nationaux.

Préparer la décroissance

Et la suite ? "Depuis cinquante ans, nous étions habitués à avoir des programmes d'intervention de plus en plus importants, grâce à des niveaux de redevances de plus en plus élevés. Nous entrons aujourd'hui dans une période de décroissance", reconnaît Martin Gutton, directeur général de l'agence Loire-Bretagne. Un euphémisme, quand le budget est en baisse de 25%. Pourtant, les besoins sont toujours forts. "Il va falloir se concentrer sur les actions ayant un impact direct sur la qualité de l'eau, sur le changement climatique, sur la biodiversité, sur l'impact santé-environnement et la solidarité territoriale", énumère Martin Gutton.

Car l'objectif de 100% des masses d'eau en bon état écologique pour 2027, fixé par la directive cadre sur l'eau (DCE), est loin : le taux moyen en France est de 30%. "En Ille-et-Vilaine, il est de 12%, il y a un gros travail à faire pour 2027", commente Pascal Hervé, vice-président de Rennes Métropole. Et l'adaptation au changement climatique est synonyme de grands travaux pour accompagner les zones d'expansion des crues, supprimer des étangs pour soutenir l'étiage des cours d'eau, verdir les villes… Les collectivités n'oublient pas que tout cela est à mener parallèlement à la mise en oeuvre de la nouvelle organisation sur la gestion des milieux aquatiques et la prévention des inondations (Gemapi) et le transfert prochain des compétences eau et assainissement.

Prêtes à lutter pour exister

Pour faire face à la baisse des budgets, plusieurs pistes sont envisagées. Déjà, la baisse de l'investissement pour le traitement de l'eau va libérer des moyens - de nombreuses installations ont été créées ou rénovées au cours des dernières années. Ensuite, le taux de subventions - souvent à 80% du budget - pourrait diminuer.

Face aux enjeux, les six agences de l'eau vont se réunir prochainement pour se préparer à l'avenir. "On vit un moment difficile, il va falloir se serrer les coudes", ajoute Thierry Burlot, vice-président de la Région Bretagne et nouveau président du comité de bassin de l'agence Loire-Bretagne. Car leur plus grande inquiétude, c'est la disparition pure et simple des agences de l'eau, souhaitée par "certains ministres". De quoi raviver la combativité des acteurs de l'eau.

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