En 2010, l'agriculture biologique représentait 3 % de la surface agricole utile (SAU) française, 18.000 exploitations, 740.000 hectares… Mais qu'est ce qui se cache derrière ces chiffres ? Le service de la statistique et de la prospective agricole, grâce au recensement agricole 2010, dresse une photographie de ce mode de production, en pleine expansion.
Cultures, diversification et circuits courts
En 2010, les surfaces bio sont pour moitié des prairies productives, pour 18 % des cultures céréalières. "Mais le maraîchage, l'horticulture et les cultures fruitières sont des spécialités bien représentées en bio quelle que soit la taille des exploitations, et 30 % des exploitations bio de grande taille exercent une activité viticole (16,3 % sur l'ensemble des grandes exploitations)".
Les élevages bio sont plutôt consacrés aux ovins-caprins (2,8 % du cheptel national), aux bovins (1,9 %) et aux volailles (1,5 %). "La proportion de bio la plus faible est pour les porcins (0,4 %)".
Près de 18.600 exploitations conventionnelles affichaient, en 2010, l'intention de convertir tout ou partie de leur exploitation en bio, ce qui entraînerait un doublement de la surface agricole bio d'ici trois ans (+ 3,6 % de la SAU de nouvelles surfaces de cultures en bio d'ici 2015). Les prairies hors surfaces totales en herbe (STH) devraient augmenter le plus (+ 1,5 %), ainsi que les cultures de céréales (+ 0,9 %). "Par culture, les surfaces en céréales et oléoprotéagineux (Cop), (y compris les légumes secs) gagneraient 3 % de surfaces converties. Les surfaces de maraîchage augmenteraient de 5 %, les surfaces en arboriculture et baies de 8 %, et les vignes de 8 %".
Si en 2010, la Provence-Alpes-Côte d'Azur, la Corse et le Languedoc- Roussillon comptaient la plus grande part d'exploitations bio (avec respectivement 7,1 %, 6,8 % et 6,2 %), les exploitations bio devraient fortement se développer en Midi-Pyrénées (près de 103 milliers d'ha), en Rhône-Alpes (près de 88 milliers d'ha) et en Champagne-Ardenne (67 milliers d'ha).
Concernant l'élevage, 2,3 % du cheptel national pourrait être en conversion vers le mode de production biologique d'ici trois ans (4,9 % pour les ovins-caprins, 3 % pour les bovins, 2,2 % pour les volailles et 1 % pour les porcins).
Les exploitations bio sont davantage tournées vers la diversification (notamment la transformation de produits agricoles) que les exploitations conventionnelles. Trois exploitations bio sur dix pratiquaient une activité de diversification en 2009-2010, contre une sur dix en conventionnel.
Enfin, plus d'une exploitation bio sur deux pratique la vente par circuit court alors que dans le conventionnel, seule une sur cinq a fait ce choix. La vente sur les marchés représenterait 13 % du chiffres d'affaires des exploitations bio (contre 9 % dans le conventionnel) et les paniers type AMAP 7 % (contre 0,5 %).
La bio génère plus d'emplois
"Les exploitations bio génèrent, hors considération de revenus, plus d'emploi à l'exploitation qu'en conventionnel et représentent 5 % du temps de travail agricole en 2009-2010". L'emploi bio représente 42.900 unités de travail annuelles (UTA), dont la moitié est assurée par les exploitants et le quart par des salariés permanents. La part du travail des saisonniers (18 %) est plus importante qu'en conventionnel (10 %).
En moyenne, une exploitation bio représente 2,4 UTA (dont 0,4 de saisonniers) contre 1,5 (dont 0,15 de saisonniers) en conventionnel.
"Les exploitations de taille moyenne pratiquant la diversification génèrent plus d'UTA par exploitation qu'en conventionnel (2 UTA par exploitation contre 1,7). Leur volume de travail à l'exploitation dépasse de 80 % en bio pour les saisonniers par rapport au conventionnel".