À l'occasion d'un déplacement dans l'Oise, mercredi 17 mai, le ministre de l'Agriculture, Marc Fesneau, a annoncé de nouvelles mesures de soutien à la filière bio. L'année 2022 a été particulièrement difficile pour ce secteur, marqué par une stagnation des conversions (9 %, au lieu des 15 % en moyenne ces cinq dernières années), mais aussi des déconversions. Près de 3 400 exploitations auraient ainsi arrêté la certification bio en 2022, pour 2 500 en 2021. La moitié de ces arrêts serait liée à des départs à la retraite, selon l'Agence bio. En aval, la baisse du pouvoir d'achat touche directement la filière, avec une « déconsommation des produits bios » et un déséquilibre offre-demande sur certains segments, explique l'entourage du ministre de l'Agriculture.
Alors qu'un premier train de mesures avait été annoncé fin 2022 et qu'un fonds d'urgence de 10 M€ avait été présenté en mars 2023, le ministre a annoncé un nouveau plan de soutien à hauteur de 200 M€ pour l'année en cours. Cinquante millions d'euros supplémentaires seront octroyés aux exploitations via le fonds d'urgence, selon des modalités qu'il reste à définir. La campagne de communication #BioRéflexe, pilotée par l'Agence bio, sera pourvue de 500 000 € supplémentaires. Trois millions d'euros seront également consacrés à une « campagne de communication massive » dans le cadre de France 2030. Une « opération coup de poing » sera lancée dans les établissements scolaires avec la distribution de fruits bios, dans le cadre d'un programme européen. Enfin, d'ici à la fin de l'année, l'atteinte des objectifs de qualité dans la restauration collective publique sera visée, avec un surcoût estimé à 120 M€.
Si elle demandait une vaste campagne de communication et le soutien de la demande à travers la restauration collective, la Fédération nationale de l'agriculture biologique (Fnab) souhaitait également un retour de l'aide au maintien aux exploitations bios. Selon elle, « les besoins sont évalués à 151 millions d'euros pour 2022, avec un risque d'aggravation en 2023 ».