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Actu-Environnement

L'agriculture Biologique tient ses premières assises nationales à Paris

Organisées pour la première fois à Paris, les Assises de l'agriculture bio essaient de faire émerger des pistes d'évolution de l'agriculture dans un sens plus respectueux de l'environnement où l'agriculture biologique trouve naturellement sa place.

Agroécologie  |    |  C. Seghier
Les premières Assises de l'agriculture bio, organisées par l'Agence BIO, Agence pour le Développement et la Promotion de l'Agriculture biologique, en collaboration avec le Ministère de l'écologie, du développement et de l'aménagement durables ont rassemblé, le 2 octobre, les pouvoirs publics et les professionnels du secteur. L'objectif : rassembler les professionnels ainsi que l'ensemble des organismes ayant vocation à contribuer au développement du secteur mais aussi mettre à disposition de tous les acteurs concernés, des informations d'actualités notamment sur l'état des filières et des marchés ainsi que leurs perspectives d'évolution dans le cadre européen. Cette journée complète les initiatives prises pour intensifier les réflexions et faire émerger des pistes d'évolution de l'agriculture dans un sens plus respectueux de l'environnement où l'agriculture biologique trouve naturellement sa place, souligne le MEDAD.

L'agriculture biologique ou agrobiologie se distingue par son mode de production : interdiction, sauf exception, d'intrants d'origine chimique et d'organismes génétiquement modifiés (OGM), recyclage des matières organiques, utilisation des médecines douces pour l'élevage, utilisation de produits (engrais) aux origines naturelles, rotation modérée des cultures, élevages peu intensifs, etc. de façon à préserver les sols en assurant ainsi la reconstitution naturelle. Les agriculteurs dits bio sont regroupés en fédérations avec des cahiers des charges à respecter pour l'obtention de labels biologiques.

Alors que l'agriculture biologique française était en tête des pays européens dans les années 80, elle était en 2004 au treizième rang, loin derrière l'Autriche ou l'Allemagne. En outre, la demande progresse alors que l'offre française stagne. En effet, l'agriculture biologique en France reste encore marginale avec seulement 2% des terres cultivées ! Résultat : la moitié du bio consommé en France est importé. La moitié des produits bio consommés en France sont importés, très souvent depuis l'Allemagne et dans des camions polluants. C'est aberrant. L'objectif premier pour la France doit être de viser l'autosuffisance dans un délai rapide, a déclaré la secrétaire d'Etat en clôture des Assises nationales de l'agriculture biologique.

Rappelons que pour faire face à cette situation devenue aberrante, Michel Barnier, avait proposé, le 12 septembre dernier, la mise en place d'un plan d'action intitulé «Agriculture biologique : horizon 2012». L'objectif : amener l'offre française en agriculture biologique à un niveau permettant de satisfaire la demande des consommateurs en 2012. Le plan proposé intègre la recherche, le développement et la formation, ainsi que les outils de structuration des filières, la consommation de produits bio, la réglementation adaptée et la conversion et la pérennité des exploitations biologiques.
La consolidation de l'activité est en effet nécessaire puisque le groupe de travail production et consommation du Grenelle de l'Environnement a quant à lui recommandé que les produits issus de l'agriculture biologique représentent 20 % des menus de la restauration collective d'ici à 2012. En matière de production, les participants ont aussi proposé un objectif de 6 % des surfaces agricoles utiles cultivées en biologique d'ici à 2010, et 20 % en 2020. Les travaux préparatoires du Grenelle de l'environnement ont montré une forte convergence des points de vue sur l'agriculture biologique. C'est le signe d'une attente très forte de la société dans son ensemble, et nous nous devons d'y répondre, a estimé Nathalie Kosciusko-Morizet tout en soulignant que ce secteur répondait à trois enjeux majeurs : sanitaire, alors que l'impact des pesticides sur la santé est de plus en plus avéré, environnemental, une agriculture plus économe en eau, plus respectueuse des sols et de la biodiversité et économique.

De ce fait et comme préconisé au Grenelle par le groupe de travail n°4 (adopter des modes de production et de consommation durables), dans le domaine de la restauration collective de l'Etat, Michel Barnier, le ministre de l'agriculture et de la pêche, et la secrétaire d'état à l'écologie ont annoncé qu'ils souhaitaient proposer au premier ministre une circulaire pour inciter l'utilisation des produits issus de l'agriculture biologique. L'objectif visé pourrait être, à hauteur de 15% pour l'année 2010 et de 20% à l'horizon 2012.

Si Michel Barnier s'est montré sceptique quant à l'objectif du Grenelle avancé pour 2020, le ministre a annoncé qu'une revalorisation du crédit d'impôt serait proposée au Parlement pour que les surfaces consacrées à l'agriculture biologique progressent. Conjointement, les deux ministres se sont prononcés également pour atteindre le doublement des surfaces cultivées en France, soit 1 million d'hectares d'ici 2012.

Réactions1 réaction à cet article

Augmenter la part de SAU bio

La volonté du grenelle est primordiale mais je doute que la mise en oeuvre se fasse dans les meilleures conditions:
1. comment favoriser une agriculture qui se veut à petite échelle au milieu d'une course à l'agrandissement sans discréditer la qualité annoncée?
2. comment favoriser une agriculture qui tend vers l'autonomie alors que les lobbies industriels sont les maîtres (industrie des fertilisants, phytopharmaceutique et agroalimentaire omniprésente et influente lors de décisions politiques)?
3. prenons l'exemple de mon département, le Lot: il n'y a plus d'animateur de filière depuis un certain temps, d'où un recul de l'organisation des producteurs pour vendre leur production d'où une baisse des bio globalement !
4. comment favoriser le commerce local adapté à l'agriculture bio dans un système de mondialisation et de recul des valeurs de terroir?
5. cette mesure me ferait presque penser à une forme de décroissance (ralentir le rythme effréné de production) mais le but n'est pas là je crains, puisque la première chose à faire est de ralentir la production de viande dévastatrice pour l'eau et les sols et la santé et...

alterzix | 05 octobre 2007 à 15h38 Signaler un contenu inapproprié

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