Rappelant que cet objectif de biocarburants est aussi un facteur de développement d'emploi sur les territoires et d'indépendance énergétique, Michel Barnier a estimé que 7% de biocarburants dans les essences en 2010, cela représentera 7% de la surface agricole utile française dédiée vers ces filières. Mais pour l'objectif de 10%, nous aurons besoin des biocarburants de seconde génération et d'étudier plus finement les conditions des différentes filières, a-t-il précisé.
Le Ministre a par ailleurs souligné qu'il fallait être performant en terme de CO2 évité, au litre de biocarburant utilisé en substitution d'essence ou de diesel, de biodiversité et d'impacts sur l'usage des terres et la déforestation. Tout ceci suppose un débat approfondi sur la méthodologie qui sera retenue pour établir les critères de durabilité, et pour le futur dispositif de certification préfiguré dans le paquet « énergie-climat ».
Une expertise portant sur le bilan écologique et énergétique des agrocarburants de première génération (issus de cultures destinées à l'alimentation) confiée à l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (Ademe), devrait bientôt être rendue public. J'invite donc les industriels à faire les calculs et à publier rapidement des bilans actualisés de vos filières sur cette méthodologie, a suggéré le ministre de l'agriculture.
En ce qui concerne les biocarburants de seconde génération, Michel Barnier estime qu'il est nécessaire d'avoir au plus vite, c'est-à-dire d'ici 3 à 5 ans, une démonstration pré-industrielle. Il faudra en outre, selon lui, dresser les bilans énergétiques et économiques, sur chacune des voies, sèche et humide, de production des à partir de plantes entières. Selon lui la seconde génération ne se fera pas en rupture avec les investissements réalisés pour la première génération, mais en continuité.
Les investissements dans la première génération ne sont pas à fonds perdus : dans la seconde génération par voie biologique, les unités de bio-raffinage devront s'appuyer sur des unités de 1ère génération et les investissements existants seront utilisés, a-t-il déclaré.
Plébiscités par les pouvoirs publics pour se substituer à l'utilisation du pétrole comme carburant, les biocarburants – ou agrocarburants - font l'objet d'une politique de soutien active en France, en Europe et dans le monde. L'objectif consiste à sécuriser les approvisionnements énergétiques des pays, réduire les émissions de gaz à effet de serre et fournir une nouvelle source de revenus aux agriculteurs. Cependant, de nombreuses voix s'élèvent afin de dénoncer les inconvénients de ces produits : hausse des prix des denrées alimentaires, perte de biodiversité, augmentation de la pression polluante sur l'environnement, etc.